Ingrid

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Les jours passent, je me suis trouver une petite maison sur le bord de mer. Ce n'est pas un château mais pour moi seule c'est suffisant et puis son emplacement est incroyable.  J'ai la plage devant ma porte. Le poste de secrétaire que j'occupe au collège est parfait je ne remercierais jamais assez Christine.  Je m'habitue doucement à cette nouvelle vie et à ce nouveau décor. Je me suis fais quelques amis, mais je n'arrive pas à passer à autre chose, une photo de Ben et moi me sert toujours de fond d'écran, sur mon téléphone comme sur mon ordinateur, il me manque terriblement. Chaque nuit je la passe dans ses bras et chaque jour je me demande ce qu'il fait...et avec qui. S'il va mieux. Je n'ose pas poser de question quand j'ai Laure au téléphone ou qu'elle vient passer le week-end avec moi. Elle me parle de tout, de son père, de Tom, mais jamais le prénom de Ben ne franchi ses lèvres, comme si il n'existait pas. J'espérais que le temps cicatriserait mes blessures mais chaque matin, quand j'ouvre les yeux, elle est toujours aussi vive. Les semaines passent avec une lenteur infernale, je profite tôt le matin de la plage, au pied de la maison. Le ciel est d'un bleu magnifique et je me dis souvent que j'ai beaucoup de chance de vivre là. Le mois de février touche à sa fin et le soleil commence à faire de joli percé. Une veste sur les épaules, je savoure l'air marin. J'étale ma serviette sur le sable et emmitoufler dans un grand châle j'ouvre mon roman. Il est six heures trente, la plage est déserte , c'est très agréable, j'aime ce petit moment de solitude avant d'aller travailler. La lecture est la seul échappatoire que j'ai trouvée pour ne pas penser, pour ne pas ressasser.

Un mouvement attire mon attention et j'aperçois un homme qui sort de l'eau, il court dans ma direction ou plus exactement vers son sac poser à quelques mètres de moi.  Il saisie une serviette et s'enroule rapidement dedans en grelottant:

« - Bonjour ! »

Je soupire en levant les yeux de la page, j'espérais qu'en l'ignorant il en ferait de même, c'est louper. Je tourne mon regard vers lui et l'observe plus en détails, il est brun, les tempes grisonnantes avec un physique plutôt athlétique :

« - Bonjour, dis-je.

- Je m'appel Xavier, dit il en me tendant la main.

- Et moi Ingrid, dis-je en la serrant.

- Vous aimez la littérature je vois. »

Hum, une technique de drague vieille comme le monde. Je n'ai vraiment pas envie de discuter avec lui mais je m'oblige à rester polie :

« - Oui, vous lisez aussi ?

- Ça m'arrive.

- Quels sont vos auteurs préférés ?

- Je ne sais pas...Maupassant, Apollinaire, De Bussy... »

D'accord, je vois :

« - De Bussy est un compositeur, lui fis-je remarquer.

- Aie ! Je suis démasquer, rie t-il. En fait, continu t'il en s'asseyant prés de moi, je n'y connais rien. Mais je ne savais pas comment vous aborder.

- M'aborder ? Dis-je surprise.

- Pour être très honnête ce n'est pas la première fois que je vous vois ici le matin. Une superbe femme comme vous, je ne dois pas être le seul à chercher un prétexte pour vous aborder.  Je cherchais juste le courage de le faire. "

Il est beau parleur et charmant, ce qui en gâche rien. C'est flatteur de savoir que je peux encore intimider les hommes:

"- Vous accepteriez de venir prendre un café avec moi ?

Ben (les loups 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant