Ingrid

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INGRID

Je ne suis pas  prête à le recevoir quand il entre en moi d'un coup de rein. J'étais énervée, en colère...pas excitée. Cette façon bestiale, animale qu'il a eu de me plaquer contre le mur, de me prendre sans douceur, ce n'est tellement pas lui. ce débordement de testostérone ne restera pas sans explication, Ben doit comprendre que je suis sa femme, pas sa chose, il ne peut pas profiter...abuser, je ne sais pas trop comment l'exprimer, de moi comme ça. Même si je dois avouer que dans la pénombre de cette ruelle et le risque de nous faire surprendre, la situation m'excite énormément:

« - Tu es à moi, murmure t'il dans mon cou. Personne ne doit te manquer de respect. »

Je plonge les doigts dans ses cheveux et colle mon front contre le sien, resserrant les jambes autour de lui. Comment ne pas fondre?  A chaque coup de reins, je sens sa colère diminué, son regard, assombri depuis la bagarre, retrouve peu à peu sa teinte vert émeraude. La pression qu'il exerce sur mes poignets redevient caresse et ses baisers brutaux, se remplissent d'amour. Il redevient l'amant doux et viril que je connais, autant je l'aurais repousser si j'en avais eu la force tout à l'heure, autant maintenant je ne veux plus que ça finisse. Quand je suis aux portes de l'orgasme, je fais abstraction de l'endroit ou l'on est, il n'y a que nous. Je n'ai aucun retenu et hurle mon plaisir, ce qui me vaut un regard surpris et coquin de sa part. Essoufflée, je pose la tête sur son épaule et noue mes bras autour de son cou. Il m'embrasse tendrement dans la nuque, le brasier niché dans mon ventre, à peine éteint ne demande qu'à s'embraser de nouveau, surtout qu'il est toujours et moi et que je ressens puissance mille le moindre mouvement, la moindre pulsation. Quand il s'écarte de moi et que je retouche terre, j'entend l'écho de mes talons claquant sur  pavé, je sens mon visage rougir, je réalise la situation et surtout comme mes gémissements ont du s'entendre dans la rue il y a quelques minutes.  Je réajuste ma jupe pendant qu'il reboutonne son jean. Je le sens gêné, mal à l'aise, il évite mon regard. Je prend son visage entre les mains:

"- Pardon, souffle t'il."

Nos regards se posent ensemble sur ma culotte gisant sur le sol. Je ne suis pas adepte de ce genre de pratique et évidemment nous en discuteront, mais pas maintenant, pas tout de suite. Notre week-end a déjà failli être gâché par ces idiots je ne veux pas empirer les choses.  Il me serre contre lui:

"- Je t'aime tellement, murmure t'il. Quand il a poser la main sur toi j'ai cru devenir fou."

Je le sens se raidir, je le serre dans mes bras en l'embrassant, c'est à moi de lui montrer que je l'aime, qu'il ne risque rien, avec personne. Je ramasse ma culotte et la fourre dans mon sac en riant avec un petit clin d'œil coquin, ce qui a pour effet de détendre un peu l'atmosphère. Je croche son bras et nous sortons de la ruelle, quelques passants se ballades sans nous jeter un regard...sauf un homme, assit sur le trottoir d'en face qui, quand nos regards se croisent, me fait un petit clin d'œil entendu.  Je me serre plus fort contre Ben, quelle honte. Sur le chemin pour rejoindre l'appartement, nous prenons deux plateaux chinois à emporter. Pas envie de manger au restaurant, juste d'être avec lui. C'est posés dans le canapé, un plaid sur les genoux, que nous dégustons notre dîner en amoureux. Je suis tellement bien, sereine. Il y a bien longtemps que je n'ai pas ressenti ce sentiment de béatitude. Je me demande comment j'ai pu tenir si longtemps loin de lui, vu comme je l'aime. Je suis complètement folle de ce garçon de 20 ans mon cadet. J'avoue que ça me fait peur, je redoute le jour ou il me trouvera moins jolie et qu'il partira avec une jeune fille de son âge, car malheureusement je suis réaliste. Mais là, à cet instant, quand je le vois sourire, son regard pétillant se posé sur moi, je repousse cette idée loin, très loin, dans les tréfonds de ma tête pour ne profiter que de ce moment. Nous rions et répondons aux questions que le présentateur pose à ses invités, nous nous taquinons...Nous développons une réelle complicité, j'aimerais que cette soirée dure éternellement. Je pose la tête sur son épaule, je sens ses lèvres se poser sur le sommet de mon crâne.

Quand l'émission se termine, je me rends dans la salle de bain à la recherche d'un tube de crème pommade. Ben m'attend sur le lit en boxer. Ma proposition d'un massage l'a immédiatement emballé. A califourchon sur ses fesses, je presse  doucement les muscles de ses épaules entre mes doigts, je le sens se détendre et soupirer d'aise. L'hématome qu'il a dans le dos est impressionnant et je le sens tendu quand je m'en approche. Je me demande d'ailleurs comment il a pu se battre et me faire l'amour debout dans cet état. Le corps a parfois des ressources insoupçonné. Il grogne de plaisir sous mes doigts et se détendre, jusqu'à s'endormir. Je me lève doucement et va me laver les mains. Je me glisse ensuite sous le drap avec le maximum de précautions, pour ne pas le réveiller. Je le sens alors se coller contre mon dos, son nez enfoui dans mes cheveux, m'enlaçant étroitement, une jambe posée sur les miennes. Je soupire de bien être . 

Le lendemain, après une magnifique journée, pleine de ballades et de fous rires, nous reprenons la route. J'étais tellement bien, je n'aurais jamais voulu repartir. Posé sur le tableau de bord, je vois mon téléphone s'allumer, je viens de recevoir un message :

« - Tu peux regarder ? C'est peut-être Laure. »

Ben l'attrape :

« - C'est un texto de Christian, « Tes affaires sont devant la maison, si tu ne viens pas les chercher, les poubelles s'en chargerons demain matin », quel salaud, souffle t'il. »

Il arrive à chaque fois à gâcher mon plaisir celui-là. Malheureusement pour lui, il faudrait bien plus que ses ridicules menaces pour nous ébranler. Ben repose le téléphone et me prend la main:

« - On s'y arrête avant de rentrer chez Jessy."

On ne peut pas faire ça, je connais Christian et je suis persuader qu'il espère que je viennes avec Ben:

"- Je suis sure que Tom et Laure sont là-bas et qu'il espère qu'ils nous verrons ensemble. Tu veux vraiment qu'ils l'apprennent comme ça?"

Il secoue la tête:

"- Non, évidemment.

- Je te dépose et j'y vais.

- Je n'aime pas te savoir là-bas. Je sais qu'il espère toujours et...

- Je me fiche de lui, dis-je en serrant ses doigts entre les miens, celui que j'aime c'est toi alors il peut tenter ce qu'il veut, je t'assure. »

L'idée ne l'enchante pas plus que moi. Je n'aime pas non plus me retrouver seule avec Christian. 


Ben (les loups 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant