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Ben
J'ai passé une nuit pourrie, vraiment. Je n'ai pas arrêter de passer et repasser la soirée dans ma tête. Ce matin, à la caserne, Antoine et moi somme de corvée. C'est notre tour de laver les camions. Je rempli un seau d'eau et de produit:
"- Et vendredi je dois y passer la soirée, merde, dis je en attrapant une éponge mousseuse."
Antoine soupire et arrête de lustrer la carrosserie:
"- Tu répète ça en boucle depuis ce matin, c'est bon. Annule voila tout."
Comme si je n'y avais pas penser. Il est marrant lui, Tom m'en voudra à mort si je fais ça. Mais quel supplice ça va être de la voir avec lui. J'en suis vraiment convaincu aujourd'hui, je suis amoureux d'Ingrid. Antoine ne me croit pas quand je le lui dit:
"- On se connait depuis combien d'années nous deux? Tu veux que je te cite tous les coups de cœur avec lesquels tu m'a bassiné et que tu as plaqué quelques jours plus tard?
- Elle c'est différent.
- Oui bien sur. Tu as toujours été un cavaleur, tu ne sais pas te contenter d'une fille. Ça va te passer...comme les autres."
Antoine balance son éponge dans le seau et me prend par les épaules:
"- Ben, tu as toujours été un modèle pour moi. Regarde toi, la nature t'a tout donné. Tu es un chasseur...alors chasse."
Je suis un modèle? Sérieux? Je n'aurais jamais pensé qu'Antoine me voit comme ça:
"- Je vais te prouver ce que j'avance. Ce midi on va passer la pause déjeuné au stade, ok? Laisse la nature faire son oeuvre."
Il réussi à m'arracher un sourire. Avec ses gestes théâtrale et ses airs de grand chaman il est vraiment drôle. Si ma "plastique" attire l'œil, les filles en général finissent par le préférer. Son humour et sa gentillesse sont des armes massives. Quand arrive midi, nous suivons ,nos camarades jusqu'au réfectoire ou nous prenons un morceau de pain avec un bout de fromage et une pomme, ensuite nous filons dans les chambres enfiler nos shorts. Un ballon de basket sous le bras nous allons au stade Saint Exupery juste derrière la caserne:
"- Tu as ton biper? Me demande Antoine avant de croquer dans sa pomme."
Je lui montre ma hanche ou l'appareil est clipper à mon short. Je termine mon sandwich pendant qu'Antoine s'échauffe sur un terrain de basket libre. Je me dépêche de l'engloutir et le rejoint. On commence par se faire quelques passes avant de se lancer dans un de nos petits duels habituels. Aucun de nous ne peut donner de leçon à l'autre, nous sommes plutôt kif kif sur ce point. J'ai plus de force au lancer mais lui est beaucoup plus agile. Quand je le voit accrocher au cerceau du panier je suis vert de jalousie, je suis plus musclé que lui donc plus lourd, résultat si je n'arrive pas à le contrer il marque à tous les coups. Par contre, même de très loin, j'ai suffisamment de force pour atteindre le panier, chacun ses atouts. Après plusieurs minutes de jeu, je me dirige vers nos sac récupérer ma bouteille d'eau. Deux jeunes filles accoudées sur les barrières nous observent. Comme à son habitude, Antoine les interpelle sans gêne:
"- Une partie? Demande t'il en montrant le ballon."
C'est un véritable tchatcheur, il n'a peur de rien et en général ça marche.Les gens ne résistent pas longtemps à son naturel sociable:
"- Pourquoi pas."
L'une d'entre elle me prend par le bras:
"- On fait équipe?"
J'acquiesce:
"- Je m'appel Jessy, me dit elle.
"- Ben.
- Ma copine c'est Sabine, ajoute t'elle en désignant l'autre jeune fille."
Je la salut d'un signe de tête. Antoine l'entraîne par le bras à l'autre bout du terrain. Il m'observe de biais en vrai conspirateur. Ils mettent déjà au point leur stratégie. Je connais bien ce regard, il va mettre le paquet j'ai plutôt intérêt à me préparer. Je retire mon tee-shirt trempé de sueur et le lance en boule près de mon sac au bord du terrain. Je récupère le ballon qu'Antoine a posé au milieu du terrain et le tend à Jessy:
"- A toi l'honneur."
Elle fait rebondir le ballon tout en marchant, je reste près d'elle. Antoine arrive sur elle rapidement, elle pivote et le passe avec une facilité qui me surprend et me laisse admiratif. Elle se débrouille plus que bien. Sabine la ceinture, elle me lance alors la balle en avant. Je l'intercepte. Elle se dégage et cours en direction du panier. Je laisse Antoine arrivé le plus près possible de moi et lance le ballon vers Jessy. Elle l'attrape et le rentre dans le panier. Elle revient vers moi en courant et me tape dans la main. Au fur et à mesure du jeu, je distingue vraiment deux tempérament vraiment différents entre les deux filles, c'est à se demander comment elles peuvent être amies. Jessy est extravertie, alors que Sabine est plus sur la réserve. J'entend mon biper sonné et m'en saisie rapidement, un accident de la route. Antoine qui se trouvait à l'autre bout du terrain me rejoint au pas de course. Je ramasse rapidement mes affaires:
"- Dommage."
Jessy se tient juste derrière moi. Je la sens déçu. Je l'inviterais bien à boire un verre, mais très franchement j'hésite. Elle a l'air d'une chouette fille et je suis sur qu'on pourrait s'entendre, si je rate cette occasion je sais que je vais m'en vouloir mais je sais aussi que je n'oublierais pas Ingrid comme ça, je sais que ce n'est pas la solution. En même temps si ce que je pense est vrai, elle serait le plan parfait pour moi:
"- On peut se revoir?"
Je m'apprête quand même à refuser sa proposition mais Antoine me devance:
"- Viens à la caserne dans une heure, si on n'est pas revenu, attend le, dit il avec un clin d'œil."
Le salopard, je ne l'ai pas vu arriver. Je n'ai pas le temps de dire non qu'il me tire par le bras. je n'ai pas d'autre choix que de courir avec lui. Nous arrivons à la caserne, je fonce à mon casier et saute dans mon uniforme. Je saute dans le camion, Antoine me tape dans le dos:
"- Alors? Merci qui?"
Il ne prête aucune attention au regard assassin que je lui lance, il est tout à son euphorie:
"- Moi je vais tenter avec sa copine."
Je lui dit ou pas? Je pourrais être dégueulasse et laisser se prendre une magnifique veste, ça lui donnerait une bonne leçon mais c'est mon pote quand même je ne peux pas le laisser se ridiculiser:
"- Elles sont ensemble, dis je."
Il me regarde ahuri:
"- Quoi? Mais non. Si elles étaient ensemble Jessy ne voudrait pas te revoir.
- Je crois que Jessy est bi, Sabine non."
Il tombe avachi contre le dossier du siège:
"- Merde! Bon bah y a plus qu'à en chercher d'autres."
En chercher d'autres??? Certainement pas. Si ce que je pense s'avère vrai je veux voir ça, j'avoue je suis un mec et les vieux fantasmes ont la vie dur. Hors de question que je rate cette occasion:
"- Je ne cherche personne d'autre, lui dis je. Si elles sont ensemble ça veut dire qu'elle n'attend de moi que du sexe et ça me va très bien.
- T'es con ou quoi?"
Il est gonflé celui-là:
"- Pourquoi? Tu veux que j'oublie Ingrid non? Et elle ne cherche qu'une distraction, tout est parfait."
Le camion s'arrête enfin sur les lieux de l'accident. J'ajuste ma casquette et saute à l'extérieure, la trousse de soin à la main :
« - Alors qu'est ce que tu attends ? Tu viens ? »
Antoine me suit en enfilant ses gants de caoutchouc :
« - Il est taré ce mec, après les vieilles, il tape dans les lesbiennes maintenant. »
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Ben (les loups 2)
RomanceCet incendie est le plus impressionnant que j'ai eu à combattre de ma jeune carrière de pompier. Mais ce soir là, je ne vais pas avoir a mes battre que contre les flammes qui dévorent ce bâtiment, mais aussi contre celles qui me dévore moi.