Au Quotidien

Chapitre un

Après avoir travaillé pendant cinq ans dans l'une des radios les plus célèbres de France en tant que journaliste spécialisée dans les conflits internationaux, Alice a rejoint depuis quelques mois la grande famille de quotidien présenté par Yann Barthes. Du haut de ses vingt-sept ans, la jeune femme a fait le tour du monde quinze fois et est allée dans un grand nombre de pays en guerre. Elle est actuellement en Tchétchénie avec Nathan, son JRI, pour dénoncer le massacre des homosexuels. 

Ils y sont depuis une semaine maintenant et ont du ruser pour pouvoir séjourner dans le Pays. Ce soir, ils seront en duplex pour faire part, pour la première fois, de leurs macabres découvertes. Alice a pourtant du bagage en matière de reportage sur la cruauté humaine, mais cette fois l'horreur dépasse tous les stades. C'est un véritable massacre. Elle a l'impression de vivre un retour en arrière et de revenir à la période de la Shoah. Ils sont dans un petit motel non loin de la capitale Tchétchène prêts à répondre aux questions de Yann. 

Au même moment à Paris, Yann Barthès est en direct avec Martin, Hugo, Valentine, Panayotis et Vincent à ses côtés. 

Yann : Ce soir nous allons retrouver Alice Olsoni en duplex, elle est actuellement en Tchétchénie pour nous débriefer la situation sur le massacre de la communauté homosexuelle. Bonsoir Alice !

Alice : Bonsoir Yann !

Yann : Nous sommes tous très curieux de savoir comment vous avez fait pour pouvoir séjourner là-bas en sachant que les journalistes internationaux ont interdiction de rentrer dans le pays .

Alice : C'est exact Yann, nous avons passé quatre heures à l'aéroport de Grozni à se faire interroger sur les raisons de notre venue en Tchétchénie et je ne serrais pas honnête si je ne te disais pas que Nathan et moi avons dû ruser. Nous nous sommes fait passer pour un couple de français venu ici pour s'imprégner d'une nouvelle culture.

Yann : Je tiens à préciser que s'ils se font prendre par les autorités tchétchènes ils risquent la peine de mort.

Alice : Ce sont malheureusement les risques du métier, mais la situation ici est absolument abominable Yann, et il faut la dénoncer. Nous croisons des centaines de militaires chaque jour qui sillonnent les rues à la recherche de personnes ayant une orientation sexuelle non conforme aux tolérances du pays pour les envoyer en "prison". Mais pour avoir eu de nombreux témoignages ce ne sont pas des prisons mais plus des camps de concentration. C'est vraiment dur à dire mais on se croit réellement de retour à la Shoah.

Yann : C'est vraiment inquiétant ce que tu nous racontes là Alice.

Alice : Le plus inquiétant Yann, c'est qu'aucun pays ne se bouge pour arrêter ce massacre. À croire qu'il est normal de laisser des personnes se faire torturées à mort à cause de leur orientation sexuelle. Ils sont même électrocutés pour donner d'autres noms. Ou encore de demander à des parents de tuer leurs enfants homosexuels. Actuellement seulement trois auraient été tués et une quarantaine sont portés disparus. Quant à Ramzan Kadyrov, le président tchétchène, il a rétorqué qu'il n'était pas question d'arrêter ou de réprimer les homosexuels en Tchétchénie. Tout simplement parce qu'ils n'existent pas dans le pays. J'ai essayé de rentrer en contact avec lui sous une fausse identité mais je n'ai toujours aucun retour.

Yann : Merci Alice pour se débriefe, mais ne prenez pas de risques et revenez-nous entiers.      

Alice : Tu nous connais Yann !