chapitre 1 : fear and hope

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Je m'appelle Thaïs Rajoana et j'ai 19 ans. Mes parents sont décédés l'année dernière et depuis, je vis à Mexico avec ma tante Mària.

Nous vivons dans les favelas.

La première fois que je suis venue ici, j'avais peur car je ne connaissais pas cet endroit, mais quand on s'habitue, ça devient plus facile. Bien sûr, j'ai toujours peur, des centaines de personnes se font assassiner dans ces rues, des gens disparaissent, d'autres rejoignent les gangs. Le problème, c'est que lorsque l'on naît ici, on n'en sort pas. La favela dans laquelle je vis est contrôlée par Ricardo Torres. Je ne l'ai jamais vu et je n'espère pas le rencontrer. Les gens comme lui sont mieux loin de moi, très loin. Les membres du gang sont tous tatoués et ils patrouillent tout au long de la journée pour vérifier si tout est en ordre. Souvent, le soir, on entend des coups de feu et des cris. Les premiers mois, je ne pouvais pas dormir, mais maintenant, j'essaie juste d'ignorer, de fermer les yeux sur ce qui se passe. Et même si c'est dur, c'est plus facile que d'accepter la réalité horrible qui m'entoure, ma réalité.

Je n'ai pas peur des armes, mes parents étaient militaires, donc ils m'ont appris à m'en servir, mais ça ne change rien au fait que j'ai des frissons d'horreur qui parcourent mon corps lorsque j'entends la mort tous les jours dans les rues étroites de ma favela.

Désormais, je parle espagnol car dans les favelas, personne ne parle français. Je suis française, oui je sais, vous ne vous y attendiez pas. Je suis née à Marseille et cette ville me manque, ainsi que mes amis. Mais il y a des raisons qui m'empêchent de rentrer, donc on fait avec. Je reverrai ma ville en temps et en heure.

Je suis actuellement en train de faire les courses pour aider ma tante et avant, j'ai dû aller chercher mes cousins à l'école maternelle. Ils n'ont que 4 ans et ces jumeaux sont tous deux bien trop caractériels pour leur âge, même si Maya est plus calme que son frère, elle peut parfois être très têtue. Mon cousin est d'ailleurs en train de faire un caprice pour que je lui achète des chips, mais il est puni et ne peut pas en manger. De toute façon, je n'ai pas assez d'argent.

Moi : Je ne peux pas t'acheter des chips, Matéo, tu le sais. Tata t'a puni.

Matéo : Mais je veux des chips.

Il sait que j'ai du mal à lui résister quand il a les larmes aux yeux, mais aujourd'hui, je ne craquerai pas.

Je paie et sors du magasin avec mon cousin qui pleure et ma cousine toute sage qui, elle, est dans mes bras. Je marche dans les ruelles de la favela et après avoir monté un nombre incalculable de marches, je m'arrête enfin devant la maison de ma tante.

Je toque en attendant que quelqu'un vienne m'ou

vrir la porte. Entre-temps, je dépose Maya par terre car la porter elle et les courses est compliqué. Alejandro vient enfin m'ouvrir la porte. Une fois cela fait, Matéo saute sur lui en pleurant.

Matéo : Thaïs, elle est méchante, elle ne veut pas m'acheter des chips, dit-il dans les bras de son frère qui rigole.

Moi : Je ne t'ai pas acheté de chips car tu es puni, sinon je t'en aurais acheté et tu le sais, mon grand, lui dis-je d'un ton sérieux. Alejandro, tu peux prendre les courses, je vais laver Maya.

Alejandro : Oui, ne t'inquiète pas. Au fait, je dois repartir chercher maman, dit-il à mon cousin, tu veux venir avec moi, mon grand ?

Matéo : OUIIIIII, je veux venir, dit-il euphorique.

Nous rigolons en voyant sa joie. Je prends de nouveau Maya dans mes bras et vais dans sa chambre.

Moi : Tu veux quel pyjama, princesse ?

Maya : Celui avec les coccinelles, me dit-elle tout doucement.

Je prends son pyjama et me dirige vers la salle de bain. Elle est toute petite et je peux vous le dire, rien à voir avec le confort français, mais encore une fois, quand on n'a pas le choix, on fait avec ce que l'on a. Je la douche rapidement, la sèche, l'habille et l'emmène dans sa chambre pour qu'elle joue le temps que je me douche. Après m'être douchée, je me démaquille et me fais deux tresses collées.

Je vais chercher Maya et la prends avec moi pour faire à manger. Je la mets dans le petit canapé et lui donne la télécommande de la télévision. Oui, je sais que c'est rare d'avoir une télévision dans les favelas. C'est mon oncle qui, après avoir économisé, l'a achetée et installée avec un générateur. Il est décédé il y a 6 mois maintenant dans l'une des carrières où il travaillait.

Elle regarde les dessins animés pendant que je range les courses.

La porte d'entrée s'ouvre et laisse apparaître ma tante, Matéo et Alejandro.

Ma tante vient me voir pour me dire bonjour après être allée voir Maya.

Mària : Bonjour ma grande, ça va ?

Moi : Oui, et toi ?

Mària : Oui, je vais me doucher et je viens t'aider à cuisiner. D'ailleurs, qu'est-ce qu'on mange ce soir ?

Moi : Une paella. Ça te va ?

Mària : Oui, ne t'inquiète pas. Bon, je vais me doucher.

Moi : Ok.

[Eclipse du repas]

Moi : Je vais me coucher, bonne nuit.

Tous : Bonne nuit.

Je lis un peu et finis par m'endormir vers 22 heures avec une certaine boule dans le ventre. J'espère que personne ne sera tué ce soir.

❤❤❤❤❤❤

J'espère que vous aimez le début.
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Sinon bisous 😘

Mahalia.❤

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