Chapitre 10 : Cobán

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Ça fait à peu près 1 heure que je roule et je n'ai toujours pas trouvé de signe d'urbanisme. La question qui me trotte dans la tête depuis un moment commence à s'imposer : suis-je au Mexique ?

J'ai besoin d'un GPS, et pour cela, j'ai besoin d'un téléphone, mais je n'en ai pas, donc je dois en trouver un.

Je vais chercher un cybercafé ou un endroit où acheter un téléphone dans la prochaine ville. Vingt minutes plus tard, j'arrive enfin dans une ville, et je dois aussi trouver quelque chose à manger.

J'arrête la moto et me gare devant la première boutique de téléphones que je trouve.

Moi : Hola.

La vendeuse et les autres clients se retournent, ils me regardent comme si j'étais un ovni, je dois avouer que mon t-shirt tâché de sang et mon short de pyjama ne font pas la tenue la plus présentable du siècle.

Moi : Disculpe, ¿pero dónde estamos ahora? (Excusez-moi, mais on est où là ?)

Elle : Estamos en Cobán.

Moi : Cobán en Guatemala ?

Elle hoche simplement la tête en réponse. Je suis dans la merde, qu'est-ce que je fous au Guatemala ? C'est à une vingtaine d'heures de route de Mexico, putain. Si je roule à 180 sans faire de pause, je peux le faire en une dizaine d'heures, mais mon corps ne va pas tenir le coup. Elle est débridée donc je vais pouvoir la pousser jusqu'à 170km/h, juste pas trop longtemps.

Moi : ¿Podría darme un teléfono, por favor? (je pourrais avoir un téléphone s'il vous plaît ?)

Elle me tend automatiquement son téléphone et me dit de le garder, car d'après elle, j'en ai plus besoin qu'elle. Au début, je refuse, mais voyant qu'elle ne lâchera pas l'affaire, je capitule en la remerciant. Je n'ai rien à lui donner en retour, mais elle ne le souligne pas.

Je repars immédiatement après avoir activé Maps. Je ne vais pas capter partout, mais c'est un bon début.

[5 heures plus tard]

Je n'ai presque plus d'essence, au moins j'ai dépassé la frontière guatémaltèque. Ça fait à peu près 45 minutes que je l'ai dépassée et aucune ville n'est mentionnée sur le GPS, il faut absolument que je trouve de l'essence, sinon je suis foutue, et peut-être aussi quelques affaires ainsi que de la nourriture.

Et puis, au loin, je vois se dessiner une ville qui n'est pas sur mon GPS. Sans mentir, ça me rend anxieuse, mais ce n'est pas grave, je vais la traverser et ça ira, tout ira bien. Je rentre dans la ville, personne. Il n'y a vraiment personne et je trouve ça plutôt louche, mais je continue quand même. J'ai vraiment besoin de trouver de l'essence et de manger.

Je vois une station essence au bout de la rue, alors je m'y rends, je me dépêche de faire le plein, et j'ai la chance du siècle puisque le paiement s'effectue après. Je n'ai pas assez pour payer entièrement, alors, malheureusement, je volerai. Je ne vois cependant personne autour de moi et tout à l'heure, dans les rues, je n'ai vu personne non plus, et c'est assez inquiétant, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

Je trouve un magasin un peu plus loin, où je trouverais certainement de quoi manger. J'entre et encore une fois, personne.

Moi : Holà ?

Personne ne répond, alors je me sers, je n'ai pas le temps d'avoir des remords, il me faut quelque chose sinon je vais m'écrouler. Je prends ce qui me tombe sous la main, soit des sandwiches, des chips et une bière.

Pas sûr que la bière soit le meilleur choix, mais c'est soit ça, soit du yolixpa et je déteste ça.

Je ressors directement de la boutique et continue encore un peu à pied pour voir si je ne peux pas trouver des vêtements. Un t-shirt et un short, c'est pas ouf pour conduire une moto. Il fait nuit et j'ai froid, le vent qui me frappe à cause de la vitesse n'est pas là pour me réchauffer.

J'en vois une de l'autre côté de la route, je traverse et pénètre dans l'enseigne. Je dis bonjour, mais encore une fois personne ne répond, ça commence sérieusement à me mettre mal à l'aise. Je prends un pantalon, un jean qui me va un peu large mais qui au moins me couvrira les jambes, un t-shirt blanc à manches courtes, de toute façon il n'y a presque rien d'autre, et une paire de chaussures, des baskets. Oui, je ne l'ai pas précisé, mais depuis tout à l'heure je suis pieds nus, et c'est vraiment pas agréable. Je prends également un sac à dos et une veste de survêtement, beaucoup trop large puisqu'elle vient du rayon homme, mais elle fera l'affaire. Je vais me changer dans un rayon, il n'y a pas de cabine et je n'ai pas le temps d'en chercher. Je mets dans le sac à dos le sandwich que je n'ai pas mangé et la deuxième canette que je suis allée chercher tout à l'heure. Un bruit de moteur se fait entendre à l'extérieur, il ressemble particulièrement à un bruit de moto ce moteur, exactement le même que celui de ma moto.

Je récupère l'arme cachée dans ma ceinture et enlève la sécurité. Je m'avance et vois un homme essayant de partir avec ma moto, je m'approche de lui par derrière et pose mon arme sur sa tempe.

Moi : ¿Qué pensabas hacer con mi moto? (Que comptais-tu faire avec ma moto?)

Lui : Ah, es tu moto. Lo siento, solo quería probarla. (Ah, c'est ta moto, je suis désolé, je voulais juste l'essayer).

Moi : ¡Vete! (Dégage).

Je retire mon arme de sa tempe, et il part directement en courant, j'aurais aimé lui demander pourquoi il n'y a personne dans les rues, mais je n'ai pas le temps. Une fois sûre d'être seule, j'appelle Ricardo, je ne l'ai toujours pas fait, mais j'étais au Guatemala, j'ai préféré attendre d'être au Mexique.

Ricardo : ¿Quién es? (Qui est-ce?)

Moi : C'est moi, j'ai réussi à m'enfuir, je...

Ricardo : Thaïs !?

Moi : Sí.

Ricardo : ¿Dónde estás?

Moi : No estoy muy segura, estoy en un pueblo abandonado, al menos eso creo, a unas 5 horas de camino desde México. Estoy en moto, logré robarla a Ashrab. (Je ne sais pas trop, je suis dans un village abandonné, enfin je crois, à 5 heures de route de Mexico. Je suis en moto, j'ai réussi à la voler à Ashrab).

Ricardo : Ya llegamos. (On arrive).

Je raccroche directement après, il faut que je mange et que je reprenne la route, je ne peux pas rester au même endroit trop longtemps. Je quitte quand même cet endroit, je ne suis vraiment pas à l'aise dans cette ville.

J'ai mangé une dizaine de minutes plus tard, à une quinzaine de kilomètres de la ville. Ça m'a fait un bien fou de boire, même si c'était de l'alcool, ça m'a réellement fait du bien, et de manger, même si c'étaient des sandwiches triangulaires. Sans vous mentir, j'ai fini le paquet de chips à une vitesse... Je les ai détruits, mdr.

Je redémarre la moto, et c'est reparti. J'ai hâte d'arriver.___________________________________

Cc j'espère que vous m'en voulez pas trop pour ce long retard 😘
Je pense que le chapitre va vous plaire .

Sinon bisous 😘

Mahalia 💎❤

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