Chapitre 13 : j'ai mal

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Flashback

Aujourd'hui, c'est une journée comme les autres en été à Marseille. Une petite brise marine rafraîchit l'air pendant que je joue dans le salon.

Ce soir, je vais dormir chez ma copine Lilia. Nous sommes en CE2 ensemble.

Soudain, mon père reçoit un appel et son expression change. Il semble énervé. Il se retourne vers maman et lui demande de le rejoindre. C'est à ce moment-là que j'ai compris : ils vont encore partir en mission. Mais bon, c'est leur travail, alors j'essaie de ne pas leur en vouloir. Ils se tournent tous les deux vers moi et me fixent. Ma maman me fait un signe pour que je m'approche, alors je me lève et cours dans ses bras.

Maman : Chérie, tu vas aller t'enfermer dans ta chambre et tu ne sors pas tant que je ne te l'ai pas dit, c'est bien compris ?

Moi : Oui maman.

J'obéis à sa demande et je commence à jouer avec mes voitures, imaginant une course-poursuite.

20 minutes plus tard...

J'ai envie de faire pipi... Tant pis, je sors de ma chambre, pensant que maman ne me verra pas. Je me faufile dans le couloir à pas de loup, comme si j'étais un agent secret. J'entends des voix dans le salon, alors je décide d'écouter.

Je peine à comprendre ce qu'ils disent, mais j'écoute quand même. Soudain, j'entends un petit clic et je me retourne : un homme est derrière moi, tenant une arme à la main. Son arme n'est pas pointée vers moi, elle pend le long de son corps. Cet homme est grand, très grand, bien plus que mon papa. Il est musclé, imposant et intimidant, mais je ne suis pas effrayé. Je sens qu'il ne veut pas me faire peur, son regard est bienveillant, et j'ai l'impression que... je le connais. Mais je sais que je ne l'ai jamais vu auparavant, pourtant, je le connais.

D'un geste discret, il range son arme dans sa ceinture, puis, sans dire un mot, il me propose de me porter. Alors, j'élève les bras et quand il me saisit, je m'accroche à lui. Ma tête se pose instinctivement sur son torse, près de son cou, et sa prise sur mon petit dos se fait plus ferme. Je commence à m'endormir, car il est apaisant cet homme, et il me berce, alors je sombre peu à peu. Avant de sombrer complètement dans le sommeil, j'entends sa voix me dire cette phrase :

Lui : Estrellita, ne m'en veux pas, je serai toujours là, mais caché.

Fin du flashback

Je vois deux personnes assises de dos au bureau de Ricardo, en face de lui. Non. Je refuse.

Ricardo : Viens.

Je ne bouge pas, je reste figée, incapable de faire le moindre geste. Tout ce que je parviens à faire, c'est les fixer, eux.

Ricardo : Solecito, viens. (petit soleil, viens)

J'arrive à détourner mon regard pour le fixer dans les yeux, et marron dans bleus se parlent, la lueur, sa lueur me dit de venir, de l'écouter et je le rejoins. Il va me protéger, je le sais. Je me place debout à côté de lui.

Ils sont là, en face de moi. Ces morts sont vivants, ils respirent, et ils ne devraient pas l'être : mes parents.

Je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine, ses battements résonnent dans mes oreilles. Une sensation d'oppression m'envahit, comme si l'air se raréfiait autour de moi. Mon souffle devient court et saccadé, difficile à contrôler. Les pensées se bousculent dans ma tête, tourbillonnant dans un chaos incontrôlable. Mes mains deviennent moites et tremblantes, et mes jambes flageolent sous mon poids.

Tout mon corps est en alerte, comme si un danger imminent se profilait devant moi. Mes muscles se contractent, prêts à réagir à n'importe quelle menace, même si je ne peux pas clairement identifier ce qui la provoque. La panique monte en moi, s'enroulant autour de chaque fibre de mon être, étouffant toute rationalité.

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