Apocalypsya

IX~EXPÉDITION part.2

Nous nous dirigions vers le building. Il n'était pas très haut et en piteux état, la nature ayant partiellement reprit ses droits. De la verdure montait sur les murs fragilisés. À certains endroits, des morceaux de parpaing s'étaient cassé la gueule,  laissant apparaître les fondations en acier. L'endroit semblait plus ou moins difficile d'accès. Nous devions passer au dessus de plusieurs débris pour atteindre l'intérieur. Nous tracions vers "l'entrée" pour ne pas traîner à l'extérieur; personne ne savait ce qu'il pouvait se passer avec les morts : on ne pouvait anticiper leurs actes ou bien leur venue.
-Bon les filles, passez devant, vous êtes les plus légères, ça sera plus facile de vous faire passer par dessus.
Mia passa la première et ne manqua pas de se casser la figure.
-Fais attention merde, tu vas te blesser et on a pas besoin de ça. Ronchonna Ryu.
-Pardon... bafouilla Mia.
Matt passa de l'autre côté à son tour sans aucun souci. Puis vint mon tour. J'escaladais les débris mais ma blessure se mit à me faire souffrir de nouveau. Je marquais un temps d'arrêt durant ma montée, Yami posa sa main sur mon mollet puis la descendit jusqu'à ma cheville.
-"Est-ce que tout va bien ? s'enquit-il.
-Oui t'inquiètes, j'ai juste un peu faim."
Oui, je ne trouvais que ça comme excuse pour éviter de l'inquiéter.
-Bon, ok... courage, on mangera bientôt.
Ils recommencèrent à me pousser pour monter et Ryu ne manqua pas l'occasion de me tripoter les fesses. L'enfoiré, mais je ne pouvais rien dire. Je montais rapidement pour stopper cette situation au plus vite. J'atterris à l'intérieur du bâtiment rejoignant Matt et Mia qui avaient déjà pris un peu d'avance, puis remis mes affaires sur mon dos et avançai. Quelques instants plus tard, Yami et Ryu entrèrent à leur tour. Nous étions enfin tous réunis. Nous avancions dans cet endroit peu sûr quand Yami prit la parole.
-Je propose qu'on se divise, allez chercher de la nourriture, je reste avec Lissa pour prendre les ressources médicales.
Ryu, l'air excédé, lâcha un "ok" froid.
Nous partîmes donc en deux groupes distincts chacun d'un côté.

Après quelques secondes, le temps que les autres se soient éloignés, Yami me prit par le bras et me tira à l'intérieur de la pharmacie, se frayant un chemin entre les articles pharmaceutique renversés. Il me guida jusqu'au comptoir et me déposa délicatement dessus, me faisant prisonnière de ses bras. Il retira ma veste.
-Qu'est-ce que tu-
Il me coupa net lorsqu'il commença à soulever mon t-shirt.
-Mais arrêtes !
Je me mis à me débattre.
-Mais calme toi bon sang, je veux juste vérifier ta plaie.
Je me senti instantanément gênée d'avoir imaginé qu'il s'apprêtait à faire autre chose. Quelle idiote je fais.
-C'est bon je peux ?
Je hochais la tête pour lui accorder la permission. Il passa ses mains douces et viriles sur mes hanches pour y attraper mon t-shirt et le faire remonter doucement vers ma poitrine.
-Lèves les bras, s'il te plaît.
J'obéis à sa demande, et il retira mon t-shirt, je me retrouvai donc face à lui en sous vêtements. Mes longs cheveux cachaient ma blessure et mon corps. Il les écarta en les mettant dans mon dos, et s'arrêta un instant face à mon corps.
-Tu es ... vraiment magnifique.
Il passa sa main dans ses cheveux, visiblement aussi gêné que moi. Il était adorable. Il se baissa pour atteindre la hauteur de ma plaie, défit mes bandages en douceur et regarda de plus près la cause de ses actions. Le bout gelé de ses doigts me fit frissonner.
-Excuse moi, je n'ai jamais vraiment eu les mains chaudes.
Il se redressa, observa le magasin et se dirigea vers quelques produits que je ne pourrais pas reconnaître et des bandages. Il revint à moi, versa un liquide sur une compresse avant de l'appliquer sur ma plaie.
-Je désinfecte, expliqua-t-il.
Puis il prit une boîte en main et en sortit de petites bandes adhésives blanches.
-Maintenant, je vais t'appliquer des sutures américaines. Ce sont des petits morceaux adhésifs qui vont permettre à ta plaie de se refermer, car elle est plus profonde qu'une simple blessure superficielle sans être extrêmement grave non plus.
Il commença à découper les morceaux de sutures et à les placer sur ma peau tout en refermant la plaie. Il était très appliqué dans ce qu'il faisait, les yeux rivés sur son objectif, rien ne pouvait le déconcentrer. Pendant son travail minutieux, il fronçait les sourcils et entrouvrait la bouche. Encore une fois, cette folle envie de l'embrasser me prit... il fallait vraiment que je me calme. Il s'arrêta et se redressa.
-J'ai terminé, maintenant fait plus attention à toi s'il te plaît.
-Mmmh ... Merci pour tout ...
Un léger silence s'installa quand soudain il me prit dans ses bras avec une douceur telle que je ne pourrais pas la décrire.
-Yam...
-Je ne veux plus que tu tentes quoi que ce soit de dangereux. J'étais mort de peur tout à l'heure. Je veux et je vais te protéger quoi qu'il arrive même si c'est au péril de ma vie... Fais attention à toi par pitié,je ne pourrais pas te perdre, tu... Tu es devenue tout pour moi...
Je ne su que dire, des larmes vinrent couler sur mon visage et je ne pu m'empêcher de l'enlacer de toutes mes forces. Aucun mots ne sortirent de ma bouche. Il desserra son étreinte et vint poser ses grandes mains sur mes joues, les caressant avec ses pouces. Il colla son front au mien. Nos visages se retrouvèrent tout près l'un de l'autre, sa bouche était à quelques centimètres de la mienne. Je sentais son souffle sur ma peau, ce qui me fit frémir. Il était là, juste en face de moi. Allait-il m'embrasser ? Intérieurement j'étais en train de bouillir alors qu'extérieurement j'étais figée. Il s'approcha un peu plus, mon coeur battait la chamade. Mais il tourna la tête soupira, s'éloigna, pris son sac et se dirigea vers des étagères portant des médicaments divers et commença à le remplir.
C'est une blague ? Rien ? Vraiment ? J'étais tellement frustrée. Je ne savais pas pourquoi. Ressentirais-je des sentiments pour lui ? Ou était-ce simplement parce que ce genre de "choses" me manquaient ? Sachant que je n'ai pas vraiment d'expérience, je ne vois pas vraiment... J'étais terriblement troublée, et lui ne disait rien. J'avais envie de tout casser ! Mais ce n'était pas légitime, alors je me contentais de me taire, me levai et pris mon sac pour le remplir de ressources à mon tour. Après avoir pris ce dont nous avions besoin, nous empruntâmes le chemin menant à l'extérieur. Nous marchions côte à côte lorsque Yami brisa ce silence insupportable.
-Oublie ce qu'il s'est passé, je suis désolé, je n'aurais pas dû tenter quoi que ce soit. Je n'attend pas de réponse de ta part mais sache juste que je suis désolé.
Je tournai la tête vers lui et le vis dans un état indescriptible. Je n'osai rien dire. Alors je gardai le silence, tous deux continuant notre chemin comme si de rien n'était.

Arrivés au point de départ, les autres n'étaient pas encore là, Yami prit donc l'initiative d'aller les chercher, me demandant de ne pas bouger. Plusieurs minutes passèrent. Au bout d'un moment, ils revinrent avec des sacs bien garnis; Mia était toute excitée et sautillait d'un pas lourd, voire trop. Elle donna un coup dans une colonne en criant mon nom et juste après son coup "très délicat" un bruit sourd de craquement se fit entendre.
-Ne bouges pas. Dis-je tout en fixant le plafond.
Elle me regarda bizarrement, me questionnant du regard. Elle commença à s'avancer vers moi lorsque que le plafond s'effondra sous nos yeux.
-MERDE ATTENTION !
Je me cognai la tête contre les blocs derrière moi pour ne pas me faire écraser. Puis soudain le noir, plus rien. Il me semble que je me suis évanouie.