Apocalypsya

XII~SAUVETAGE

-"Pas l'temps ! Viens !"
Je n'eus pas le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer que la mystérieuse personne me tirai violemment par le bras.
-Ne tires pas aussi fort !
-Alors cours plus vite !
Ma blessure me faisait mal, je n'arrivais pas à la suivre. Je redoublai d'efforts afin de sortir de ce merdier. Elle continuait de me tirer par le bras et m'emmenait dans la forêt. Elle regarda derrière nous avant de se diriger vers un arbre.
-"Viens.
-Attend quoi dans l'arbre ?
-Oui, dépêches !
-Mais je ne-
-BOUGES !"
Je grimpai donc dans l'arbre suite à sa demande. Putain qu'est-ce que j'avais mal. Je me casai sur une branche en hauteur et elle vint se mettre en face de moi. Elle me chuchota:
-"Tu vois, c'est une horde, on ne peut pas faire grand chose contre eux, ils sont beaucoup trop nombreux. Il faut donc trouver un endroit pour se cacher, et comme tu le vois cette arbre fait l'affaire."
Des morts passaient sous nos pieds, certains même se cognaient contre le tronc mais ils se relevaient et continuaient dans la direction du groupe. Vraiment étrange. Certains même se marchaient dessus. Ils passèrent en grand nombre puis le flux se stoppa.
-"On a eu chaud pas vrai?"
Voyant que je ne répondais pas elle reprit la parole.
-"Désolée j'ai peut être été assez brutale, mais il fallait qu'on se bouge si on voulait pas finir comme eux...
J'm'appelle Emma. Et toi c'est quoi ton petit nom ?"
Je relevai mon regard vers le sien puis lui répondis
-"Lissa...Je m'appelle Lissa...
-Tu es seule Lissa ?
-Oui, je crois ... je ne sais pas où ils sont passés... ils sont partis...
-Qui ça "ils" ?
-Mes amis...
-Mmmh je vois...Tu as l'air d'en avoir bavé dis moi, je ne vais pas te poser plus de questions que ça pour le moment. J'ai un groupe, viens avec moi, on s'occupera de toi.
Je réfléchis, après tout qu'avais-je à perdre ? J'étais seule et je n'allais pas tenir longtemps dehors sans aide.
-Où se trouve ton camp ?
- Près de Somerville, en Virginie de l'est.
-Et on est où là ?
-Woaw sérieux ? Dans l'Ohio!
-Oh ... Ben d'accord... Je te suis ...
-Parfait ! Aller viens on descend, la bagnole est pas bien loin.
Elle m'aida à descendre et proposa de porter mes affaires. Je refusais gentiment. Même si cette attention était gentille, on ne savait plus à qui on pouvait faire confiance de nos jours.
Nous marchions à travers les arbres, sûrement car nous étions trop à découvert sur la route, je ne sais pas, et vu l'état actuel dans lequel j'étais, je m'en foutais pas mal. Elle se retournait souvent pour voir si je la suivais toujours. Elle avait l'air de prêter attention à moi, mais était-ce sincère ? Franchement, j'en savais rien, et j'avais pas forcément envie de le savoir.

Après un long moment de marche, nous arrivâmes devant une voiture classique, plutôt abîmée, rayée et cabossée mais qui avait l'air de fonctionner. Emma s'approcha de la portière, l'ouvrit et m'adressa la parole.
-"Après vous mademoiselle."
Je ne répondis rien, m'avançai vers le siège et la remerciai d'un signe de tête accompagné d'un léger sourire. Elle me le rendit sans hésiter puis prit place sur le siège conducteur. Elle inséra les clés, mis le contact puis commença à rouler. La pluie commença à tomber violemment. Un orage allait sûrement éclater. La pluie m'apaisait et emmenait une partie de ma peine avec elle. Je regardais le paysage, bouche close. Je voyais qu'Emma me regardait de temps en temps, l'air inquiet ou je ne sais quoi mais je ne réagissais pas, je n'en avais pas envie, pourtant j'étais très reconnaissante envers elle.

La pluie s'intensifia et des grêlons se mirent à tomber, abîmant la voiture.
-"Il va falloir qu'on s'arrête, on a pas 36mille voitures." me dit Emma.
Je me contentais de hocher la tête. Elle s'arrêta quelques mètres plus loin sous un abri de station essence.
-"On va dormir dans la voiture et on reprendra demain, désolée c'est pas le grand luxe mais c'est déjà mieux que de dormir dehors. Tu peux baisser le siège pour pouvoir t'allonger.
-Merci beaucoup.
-Bah écoute y'a pas de quoi ! Bon, je crois que tu as besoin de repos, j'te laisse dormir, reposes toi bien."
Elle baissa son siège et s'allongea. Je fis de même et me tournai dans le sens opposé. Je regardais les fenêtres, observant les gouttes couler à l'aide de la faible lueur de la lune. Mes larmes se mirent à couler également rejoignant la danse des gouttes d'eau. Impossible de les empêcher de tomber. Je ne savais pas pourquoi je pleurais, je n'arrivais pas à comprendre mes sentiments. Je ne savais pas si j'étais triste, déçue, affligée...je sentais comme un gouffre au fond de moi... un manque. Ils me manquaient. IL me manquait... Mais au fond de moi je refusais de l'admettre, peut être pour me protéger. Je ne sais pas. Je me recroquevillai sur moi même pour essayer de me réchauffer et pour tenter de couper mes pleurs. Plutôt difficile je dois dire ... J'étouffais mes sanglots pour ne pas réveiller Emma. De mon côté, il m'était impossible de trouver le sommeil. Soudain, j'entendis sa petite voix douce et pleine de compassion dans mon dos:
-"Tu pleures?"
J'explosai en larmes suite à ça question, impossible de retenir quoi que ce soit. Elle se releva et vint se coller à moi pour m'enlacer.
-"Pardon, je voulais pas ! Si tu as besoin de parler ne te retiens pas."
Je me mis en tailleur et elle fit de même, je ne pus m'empêcher de me jeter dans ses bras, et à ma grande surprise, elle ne me repoussa pas mais resserra son étreinte. Ça faisait du bien de se sentir épaulée.
Je m'écartai, m'essuyai les yeux maladroitement et commençai à lui expliquer ce qu'il s'était passé, le pourquoi du comment. Elle m'écouta très attentivement, faisant attention à chaque détail. On a dû parler pendant 3 bonnes heures au moins. J'avais vidé mon sac; elle m'avait écoutée et rassurée et nous étions allées dormir.

Le soleil se leva doucement, il faisait froid et humide, la rosée perlait sur les branches d'arbres autour de nous. Emma se réveilla, toujours souriante et me dit:
-"Helloow bien dormi ? Ça va mieux ?
-Oui ! Merci beaucoup et encore désolée d'avoir été froide. Et toi tu as bien dormi ?
-Ne t'inquiètes pas pour ça. Et oui très bien!
Dis, qu'est-ce que tu dirais de faire un petit tour de l'endroit pour voir si on peut pas récupérer des choses avant de retourner au camp ?
-Ok ça me semble bon, allons-y!"
Nous fîmes le tour de la station et reprîmes la route vers le camp.