XVIII~PENTAGONE

27 8 5
                                    

Le grillage de barbelés devait faire entre 2 mètres 50 et 3 mètres. En soi ce n'était pas très dur à escalader mais, c'était ce qui nous attendait en haut qui nous coupait toute envie de monter. Des putains de barbelés tranchants, pouvant nous blesser sévère si on faisait pas attention. Nous examinâmes longuement le grillage de haut en bas afin de trouver la solution la plus plausible. Soudain me vint une idée: si on foutait nos vestes par dessus, il y aurait peut être moyen de passer sans se blesser; comme il était totalement impossible de passer par en dessous, les airs restait la meilleure solution.
- J'ai peut être une idée, si on grimpe et qu'on fout nos vestes sur les barbelés on se blessera beaucoup moins, qu'est-ce que tu en penses ?
Emma hésitât un instant.
-Ça pourrait être une bonne idée, mais on risque de se peler si jamais on les abîme de trop... Mais bon on a pas vraiment le choix. Allez, plus vite ça sera fait, plus vite on rentrera au chaud.
Elle rapprocha la voiture du grillage pour qu'on ne peine pas trop à grimper. On déposa nos vestes afin de pouvoir passer. Il devait être aux alentours de deux heures du matin et il gelait. Je ne sentais plus le bout de mes doigts et j'avais du mal à respirer à cause de l'air glacial.
Après avoir fini sa manœuvre, Emma m'interpella pour franchir l'obstacle.
-Viens, pas de temps à perdre. Donne ta veste.
Je la lui donnai et elle la posa aussitôt avec la sienne.
-Passe la première.
-Ok, lui répondais-Je tout en déglutissant maladroitement.
Je montais sur le capot de la voiture pour ensuite atteindre le toit. J'enfonçais mes pieds dans les trous du grillage et les attrapais aussi avec mes mains. Je réussis à passer puis à redescendre sans grande difficulté. Arrivée en bas je sortis mon couteau; rien n'était sûr. Emma me rejoignit avec la lampe de poche juste après m'avoir balancé les sacs. Elle éclaira les alentours puis ouvrit la marche.
-Viens.
Elle chuchotait pour ne pas attirer l'attention de quoi que ce soit.
Le lieu était plutôt bien gardé, en bon état. Par chance, une porte à l'arrière était ouverte, seulement tout était calme, trop calme, c'était pas normal. Nous entrâmes et remplissâmes les sacs avec tous ce que nous trouvions utile: des armes, des soins, de la nourriture, tout ! Mais très honnêtement, je n'avais qu'une seule chose en tête. C'était Yami... Yami et les autres... je devais les retrouver.
-Emma, oublie pas pourquoi on est venues aussi, aide moi par pitié...
Elle me regarda avec toute la compassion du monde.
-Ne t'inquiètes pas, on les retrouvera tôt ou tard...
Cette réflexion me retira un poids énorme.

Après deux bonnes heures passées à ratisser le bâtiment et n'ayant rien trouvé, je commençais à paniquer... Il nous restait un endroit plausible... Le sous-sol.
Nous descendîmes et trouvèrent des morts par petits groupes. On s'en débarrassait petit à petit, et nous avancions. On ne savait pas où cet endroit menait mais on le faisait.

Le sol et les murs étaient crades, l'odeur des mort régnait dans l'air, empoissonnant nos narines et nos poumons et amenant cette horrible envie de dégurgiter ses tripes. Plus nous avancions, plus il y avait de morts. Emma commença à me parler, hésitante.
-Dis et si ... ils ne sont pas là ?
C'était une idée qui m'avait traversé l'esprit mais j'espérais de tout mon coeur qu'ils le soient. Je n'imaginais même pas le fait de ne jamais les revoir.
- Je ... Je n'arrive pas à imaginer la suite sans eux ... il faut qu'ils soient là !
-Je comprends mais vraiment dans le pire des cas... il faudra te faire une raison...
-Pourquoi tu me dis ça ?! Lui hurlais-je presque dessus.
Elle s'arrêta surprise de mon élan.
-Je suis désolée, Je suis stressée... Je crois bien que je l'aime et putain ça me mets dans un état pas possible, j'imagine une suite et pas une fin ... Je sais pas si j'arriverais à le supporter s'ils ne sont pas là, très honnêtement ... jusque là c'est l'espoir qui m'a fait vivre, mais si je découvre qu'il n'est plus de ce monde, la pilule va être très dure à avaler ... Excuse moi ...
Elle me regarda les larmes aux yeux puis se jeta dans mes bras.
-T'es bête putain ! Je t'en veux pas mais ton stress me stresse ! Je veux pas que tu te mettes dans des états comme ça... et puis même si tu n'oses ou bien n'arrives pas à l'imaginer, on est là nous maintenant... ta nouvelle famille?
Je la regardai droit dans les yeux et essuyai une petite larmes vagabonde sur son visage.
-Ma nouvelle famille. Lui confirmai-je tout en appuyant mes deux mains sur ses épaules et en lui souriant les larmes aux yeux à mon tour.
Elle me rendit mon sourire puis nous continuâmes de suivre le chemin.

Après un petit moment, nous arrivâmes devant un troupeaux de morts. Ils zonaient autour de véritables cadavres, des survivants que nous ne connaissions pas. Leurs sacs étaient renversés, ils ne contenaient plus rien d'intéressant. C'était impossible d'accéder à la porte au fond du long couloir car ils la bloquait totalement. Quelque chose attira tout de même mon regard: un t-shirt.
Un t-shirt étant aussi, déchiré et couvert de sang... un t-shirt m'étant familier... c'était celui de Yami... Une traînée de sang menait à l'écart et il y avait... Un cadavre, déchiqueté, complètement bouffé, méconnaissable... Non, non, non ! Ça pouvais pas être lui ! C'était pas possible ! Pas lui ! Pas maintenant ! Une boule se forma dans ma gorge, mes larmes commencèrent à couler à flots, ma respiration devint rapide et bruyante. Mon corps se mis à trembler et je ne pus m'empêcher de m'effondrer au sol. Je frissonnais dans l'émotion, et je ne comprenais plus rien à se qui se passait autour de moi. Je n'entendais plus et ne voyais que ce t-shirt, ce foutu t-shirt. Je sentais Emma me secouer dans tous les sens mais je ne réagissais pas, j'y arrivais pas. J'entendais des vagues de coups de feux, et Emma s'activait encore plus pour me relever, elle m'attrapa par derrière et me tira de toutes ses forces. Elle parvint à me relever, juste avant que les morts ne nous sautent dessus. Elle me criait dessus.
-PUTAIN RÉVEILLE TOI ! C'EST PAS LE MOMENT DE ME LÂCHER !
Elle me ramena vaguement à moi je ne sais comment ce qui nous permis de nous tirer de cette merde.
-COURS ! Criait-elle.
-LA PORTE, LA PORTE, AIDE MOI !
Elle m'aida à fermer la porte de justesse, nous vîmes les morts cogner dessus de toutes leurs forces.
-On dégage maintenant... Je crois qu'on a eu assez d'émotions pour la nuit.

ApocalypsyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant