XXIV~CAPTIVE

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Je me réveillai brutalement. Ma tête cognait contre les parois qui m'entouraient. Qu'est-ce que ? Un coffre ?! J'étais enfermée et ligotée dans un coffre ?! Mais c'est quoi ces conneries, qu'est-ce qui se passe ?!
J'entendais vaguement les voix des hommes qui nous avaient interceptés plus tôt dans la journée, mais leur conversation était vite recouverte par le bruit de mon corps tapant lourdement contre le coffre. Qu'est-ce qui se passe bon sang ? Mais malgré cela j'arrivais légèrement à percevoir quelques morceaux de leur conversation;

-...Ramenée... Défoncer par le chef... Punition... J'm'en occupe... Mon jouet... Connard... Cargaison... Traité rompu... Monnaie d'échange... Récompensé... S'amuser un peu avant... Déconnes pas...

C'était incompréhensible. Je paniquais et j'avais du mal à respirer. Il m'avais bâillonnée. Je sentais les gouttes de sueurs couler le long de mes tempes sans pouvoir les essuyer. La chaleur dans ce coffre montait sans jamais s'arrêter, elle devenait pesante et encore plus dure a supporter plus les secondes passaient, ce qui n'arrangeait pas la situation. Soudain un bruit sourd surgit. Un bruit de clés, de portières... Ils sortent ! Le coffre s'ouvrit brusquement laissant la lumière m'éblouir avant de faire apparaître les visages de mes ravisseurs.

-Alors agréable le voyage, mademoiselle "Grande Gueule" ? Me dit le soit disant chef -ou bien sous chef, après les parcelles de conversation que j'ai entendues- en me regardant droit dans les yeux. Les siens étaient remplis de désir, de pitié et d'excitation... Un drôle de mélange plutôt effrayant. Il m'attrapa par les côtes appuyant sur ma blessure fragile ce qui me fit gémir de douleur. Il avait l'air d'apprécier. Quelle sous merde ce type vraiment ! Il me fit balancer sur son épaule et en profita pour me tripoter sans gène. J'essayais de me débattre en lui donnant des coups mais il me flanqua une fessée, si forte que le claquement se fit entendre de loin, ce qui me stoppa net dans mes tentatives calamiteuses de débattements.

-Tu bouges, je te punit, compris ?

Ne pouvant pas répondre je laissai juste mon corps a lui même, me laissant porter jusqu'à je ne sait où, ne voulant pas me reprendre une fessée... J'attendrais le bon moment avant de faire quoi que ce soit. Du moins si il y aurait un bon moment. Pour l'instant j'étais ligotée, bâillonnée et transportée comme un vulgaire objet. Je fermai les yeux et essayai de prendre un maximum d'air dans mes poumons pour oxygéner un tant soit peu mon corps. Soudain le type qui me trimbalais s'arrêta brusquement.
-Nico, ouvres cette putain de porte tu veux, c'est lourd !
-Qu'est-ce que tu nous ramènes encore ? Un jouet ?
L'homme grogna.
-Non, mieux que ça.
On devinait à sa voix son expression faciale mesquine. Le gardien ouvrit la porte et l'homme et ses sbires ne tardèrent pas à entrer. J'essayer de voir ce qui nous entourait un maximum mais c'était vraiment très compliqué. Un autre camps ? On ne le connaissait pas ! Du peu que j'arrivais à entrevoir, je découvrais des visages d'hommes et de femmes renfermés, apeurés en voyant mon ravisseur et ses acolytes passer sur leur chemin. Les hommes dominaient en nombre. Il y avait énormément de gardes armés, ils surveillaient absolument tout, le moindre bruit, le moindre geste... mais à ma surprise, ils ne surveillaient pas l'extérieur, mais l'intérieur, les hommes et les femmes, comme si nous étions dans une sorte de prison.

À force de soulever la tête pour essayer d'observer les alentours,  ma peau s'étirait et donc ma plaie aussi. Je me retenais en étouffant des râles de douleur. Ne pouvant plus supporter cette sensation, je laissai tomber mon corps et fermai les yeux.

Très rapidement mon corps retrouva brusquement le sol. Mon ravisseur fit signe à ses hommes de main de nous laisser seuls. Nous nous trouvions dans une pièce fermée avec pour seule source de lumière des petits blocs ouverts en hauts des murs, protégés par des barreaux, même s'ils n'étaient pas là, je n'aurais pas pu passer à travers, les ouvertures étaient beaucoup trop petites. L'homme m'extirpa de mon observation intensive;
-Tu sais pourquoi tu es là ma jolie ?
Il me dévisagea l'air malsain. Les paroles dans la voiture me revinrent. Ne pouvant pas répondre à cause de mon bâillon je me contentai de secouer la tête de gauche à droite nerveusement pour lui faire comprendre une réponse négative.
Ça n'était pas tout à fait faux mais je faisais omission de ce que j'avais entendu.
Un sourire carnassier s'étira sur ses lèvres puis il se baissa et amena sa main salle et rugueuse à mon visage, retira mon bâillon ,puis à ma joue et se mit à la caresser.
-Quelqu'un de ton groupe à fait une grosse bêtise... très grosse. Alors pour qu'il répare cette bêtise, tu vas être notre moyen de pression.
-Qu'est-ce que ..?
L'homme visiblement amusé par la situation se mit à rire d'un rire mauvais.
-Tu as bien compris, tu vas être notre monnaie d'échange..
Il cessa ses caresses et attrapa ma mâchoire sans délicatesse.
-Tu semble être importante pour lui alors s'il ne fait pas ce qu'on lui demande, on te tuera.
Je senti mon teint blêmir, mes yeux s'écarquillèrent, et une boule se forma dans ma gorge. QUOI ?! Mais Andrew qu'est-ce que t'as foutu ?!
L'homme renchéri;
-Et s'il ne nous écoute pas on te violentera, te baisera, t'affamera... jusqu'à ce que tu crèves ou jusqu'à ce qu'il réagisse. Tu verra on va bien s'amuser, surtout toi et moi.
Ses yeux laissèrent échapper une lueur sombre et lubrique, malsaine et terrifiante... Il ne plaisantait pas, tout mon corps se pétrifia, j'étais terrorisée.
Il se leva et dans sa montée il m'attrapa par le bras me forçant à le suivre dans son action, puis plus loin dans la pièce il me tira jusqu'à un lavabo et me força à retrouver le sol à nouveau, puis il m'attacha les mains dans le dos, les liens accrochés à la tuyauterie du lavabo, bien serrés m'empêchant toute tentative de fuite.
-Bouges pas ma mignonne, je reviendrais bien vite pour toi.
Il tourna les talons après m'avoir donné des petites claques sur le visage. Puis dos à moi, les mains dans les poches il me balança avec un ton au défi :
-Amuses toi bien.
Puis disparu par l'unique porte.
J'étais faite, prisonnière... je ne sais pas combien de temps j'allais  rester là ni ce qui allait m'arriver. J'étais clairement dans une affreuse situation et je ne savais pas comment m'en dépêtre...

ApocalypsyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant