Apocalypsya

XX~PRÉCIEUX CONSEILS

-Andrew... J'accepte.
Ces mots résonnèrent dans ma tête comme si c'était la plus grosse connerie que je venais de faire. Mais comme il me l'avait dit "soit j'accepte, soit je subis" et je n'avais pas la force de subir son comportement violent de petit prince ridicule... je devais me rendre à l'évidence maintenant, le monde avait perdu le peu d'humanité qu'il lui restait, et ce depuis longtemps maintenant.

Andrew, toujours présent dans la pièce avec moi, me fit le plus horrible des regards qui soit. Il était vicieux et lubrique. Je ne sais quelles choses il va me faire subir mais ça ne sera certainement pas agréable... Il décroisa ses bras et eu un petit rire refoulé.
-Tu vois quand tu veux, on va enfin pouvoir commencer à s'amuser tous les deux.
Je baissais machinalement les yeux en direction du sol, pour fuir cette situation des plus improbables. Il enchaîna.
-Tu vas venir habiter avec moi. Ce sera plus simple. Je ne veux pas que cette conversation sorte de nous deux, et si les autres apprennent quoi que se soit à propos de notre marché, je vais devoir prendre des mesures drastiques, compris?
Ne voulant pas aller dans son sens je ne répondis pas... erreur de ma part. Il tapa violemment sur son bureau et réitéra sa demande:
-Compris ?
-Oui... Dis-je l'air étouffé.
-Parfait. Va prendre tes affaires et rejoins moi ici, ne traîne pas. N'oublie pas que tu m'appartiens maintenant.
J'acquiesçai en ravalant ma haine comme je le pouvais. J'étais complètement désespérée. Je venais de perdre la seule raison qui me redonnait de l'espoir et qui m'aidait à avancer. L'espoir fait vivre, mais la mort amène la crainte et la peur...
Je descendais les escaliers de la mairie pour quitter ce lieu au plus vite et surtout pour avoir un moment de liberté avant la merde qui allait m'arriver. Je respirais péniblement l'air et remarquais que de nombreux regards étaient posés sur moi. J'avançais sans même y prêter attention. Plus loin, dans la rue menant à mon "futur ancien logement", Chris attendait adossé contre un mur. Il portait toujours son bonnet, ça lui donnait un air joueur... ça amenait un peu de joie dans ce monde. Voyant que je ne m'arrêtais pas il se dirigea vers moi et m'interpella:
-Hé attend un peu !
-Chris ... je peux pas, Je ...
-Je sais, Andrew... écoute je le connais depuis ... longtemps bien avant que cette merde ne commence et je sais que c'est pas tout le temps une crème, il est même violent parfois, mais quand il a ce qu'il veut et qu'il est heureux, que tout tourne en sa faveur, il est incomparable.
Je le regardais l'air interrogateur, me demandant pourquoi il me parlait de ça. Il comprit et continua.
-J'ai bien vu que tu lui plaisais, et vu l'état dans lequel il est, je te conseille d'aller dans son sens... c'est tout.
Je lui fis ce fameux sourire sincère mais gêné et il me le rendit.
-Chris... t'es un chic type... Merci.
-Ha pas de quoi ma grande, t'es pas mal non plus, très forte pour imiter un poulpe qui danse la Macarena.
Il éclata de rire, de fausse frustration je lui donnai un coup faible dans le bras.
-Haha, arrête tu veux !
-Oui, oui t'as raison, pardon.
Il ravala un rire pour éviter de se faire frapper une nouvelle fois. Puis reprit la parole.
-Bon tout ça pour te dire de faire attention quand même, j'aimerais pas que ça "dérape" si tu vois ce je veux dire...
-Je vois, et franchement merci...
-Y'a pas de quoi... Bon je vais te laisser y aller, tiens moi quand même au courant.
-J'y veillerais.
-Merci ! À plus.
Il commença à s'éloigner doucement mais j'avais terriblement envie qu'il reste, c'était comme un réconfort, il était vraiment sympa...
-Chris !
Il se retourna, me montrant à nouveau ses beaux yeux clairs et sa barbe imposante.
-Mmh ?
-Je peux te poser une petite question..?
-Bien sûr, je t'écoute.
-Pourquoi tu portes toujours ce bonnet ?
Il baissa les yeux tout en souriant puis les releva.
-T'es vraiment prête à connaître mon grand secret ? Me dit-il tout en riant. J'acquiesçai, un grand sourire aux lèvres.
Il dénuda donc le haut de sa tête et laissa apparaître un crâne chauve portant un petit chat dessus, il me semble que c'était un des chaton des aristochats, Toulouse !
-Mais qu'est-ce que ?! Dis-Je en riant aux éclats.
-Haha, des amis on voulu que je me le tatoue car ils disaient que je lui ressemblais, déjà à cause de ma barbe rousse mais surtout car je passais mon temps à peindre à l'époque.
-C'est beaucoup trop mignon !
-Haha, c'est pas l'avis de tous, et va pas le répéter, t'es la seule à le savoir. Ça ruinerait ma réputation de gros barbu costaud et dur à cuire !
Il me dit cette dernière phrase en faisant une moue terriblement ridicule et en prenant une grosse voix.
-C'est promis chef! Merci de m'avoir redonné le sourire en tout cas...
-Y'a pas de quoi ma belle, bon vas y avant qu'Andrew fasse une crise.
-Oui tu as raison. À plus et merci encore.
Il me fit un signe de la main et tourna les talons. Je fis de même, je n'avais pas vraiment envie de me prendre un poing dans la figure de la part d'Andrew.

Après avoir rassemblé mes affaires, je ne cherchais pas à comprendre et retournais directement à la mairie pour retrouver malgré moi Andrew. Le ciel commençait à se gâter, et la température à chuter. La pluie ne se fit pas attendre et commença à tomber.

Arrivée, Andrew m'attendait, les traits du visage sévères.
-Tu as été longue. Me dit-il en râlant.
-J'ai eu du mal à retrouver deux trois petites choses, excuse moi.
-Mmh bon entre j'veux pas que tu chope froid à cause de la pluie, regarde toi tu es déjà toute trempée.
-Oui pardon...
J'entrais sans broncher. Je n'allais pas lui dire que j'avais discuté avec Chris, sinon il aurait sûrement pété un câble. Aller dans son sens, c'était ce que Chris
m'avait dit, alors c'est ce que j'allais faire.