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On n'est jamais à l'abris de rien.

Je vais vous écrire probablement la partie la plus dure de ma vie... c'est quelque chose de dur pour moi... Et ça c'est une partie intégrante de ma vie, de ma personnalité, et de ce que je suis aujourd'hui...

Ce matin la il faisait beau, si beau pour une si triste journée. Shems était au travail et je me sentais très mal, j'avais hyper mal au ventre, je me suis dit que savais devait être normal...

Je caressais mon ventre énergiquement pour calmer la douleur. Shems rentra vers 18h, ne voulant pas l'inquieter je ne lui ai rien dit à propos de mes douleurs, mais ça n'empechait pas qu'elles augmentaient de plus en plus.

Vers 20h la douleur était intenable, je perdis un liquide transparent avec du sang, beaucoup de sang.

Je venais de perdre les eaux.

Shems m'emmena directe aux urgences. J'étais entrain d'accoucher, c'était trop tôt, beaucoup trop tôt, il restait 3 mois. J'étais en panique, pas une deuxième fois, ya Allah, pas une deuxième fois... Je pleurais, la douleur était insupportable. J'avais tout bien fait, pourquoi notre bébé voulait-il se montrer aussi tôt. J'ai donc accouché cette nuit la à 3h du matin, mais contrairement aux autres mères, je n'ai pas entendu le cri de ma fille.

Ce premier cri, synonyme de la vie. Juste mes cris quand on m'annonça la mort de ce petit être, ma fille, qui n'avait pas eu le temps de connaitre la vie.

Je suis une mauvaise mère, au lieu de donner la vie, je donnais la mort. J'étais tellement mal Shems pleurait sans même me regarder, c'est comme ci je n'existais plus... De toute les fois ou il m'a soutenu, c'est la que j'en avais le plus besoin, mais il m'avait laissé. Il était juste à coté de moi, mais il avait l'air tellement loin.

Cette nuit la, comme toute les autre qui on suivit je l'ai passé à pleurer, je ne la sentais plus en moi, j'étais seule. Surtout qu'on l'attendais, on l'a voulait, mais elle est partie sans même ouvrir les yeux pour voir ses parents, Allah en avait décidé ainsi on y pouvait rien faire.

Le lendemain Shems vint me voir à l'hôpital, mais il ne decrocha pas un mot, pas même un regard, il m'ignorait carrément, et ça me faisait encore plus mal que s'il n'était pas venu.

J'entendais les bébés des chambres d'a coté pleurer, mais pas la mienne, elle ne pleurera jamais pour me declarer son existence.

On me proposa de la voir. Et bien sur j'ai accepté, il fallait que j'ai un souvenir d'elle, j'ai partagé mon corps pendant 6 mois avec ma fille.

On m m'emmena dans une petite chambre, et elle était la, dans un petit berceau habillée, on aurait dit qu'elle était endormie.

Elle est si mignonne, elle a l'air si apaisée, je pleurais, mais je me sentais mieux, car elle ne souffrait pas.

On me donna l'autorisation de sortir 2 jours plus tard. Shems m'évitait comme la peste...

Je me suis renfermer sur moi même dans le noir. Et la je vécu la deprime, la vrai deprime, une vrai deprime ou on à l'impression d'être inutile, l'impression que la mort est la seule issue, la seule solution à notre problème.

Shems allait travailler tôt, rentrait tard et allait directement au lit, il ne me parlait pas, mais j'essayais pas de le faire non plus... Il devait aussi souffrir de son coté.

J'avais tant besoin de lui à mes côtés, mais son silence me rappelait chaque jour que j'étais une mauvaise femme.

Je regrettais tellement le mal que je lui avais fait, peut être que Dieu me punissait, c'est pour ca qu'il m'avait retirer ma fille.

J'avais coupé mon téléphone. Je ne voulais avoir contact avec personne. J'écoutais la chanson de soprano en boucle "Inaya", c'était le prénom que nous lui avions choisi. Ma petit Inaya que je n'ai pas eu le temps de connaitre.

Je mangeai plus, mon ventre était encore un peu rond, comme ci quelqu'un l'habitait encore... Le lait qui coulait de mes seins me rappelait sans cesse qu'il devait la nourrir. Je la revoyais sans cesse dans mes pensées allongé dans son berceau, je faisais toujours le même rêve, celui ou elle ouvre les yeux et qu'elle pousse enfin ce cri tant attendu, et chaque matin j'avais la grosse déception de me retrouver seule dans mon grand lit, le ventre vide.

Je me posais un tas de questions, pourquoi nous ? Deux fois, c'était peut être un message, peut être que moi et Shems n'etions pas compatible.

Après cette étape je suis rentrée dans un état. Quel genre de mère abandonne son enfant, je la laissais seule decouvrir la mort tout seule, elle sera perdue il fallait que je la rejoigne...

À ce moment là Shems était au salon. Je le fixais attendant qu'il m'offre un dernier regard. Il se contenta de tourner la tête et de regarder mes pieds, c'était déjà ça, au moins j'existais.

Je pris une chaise de la table à manger et la poussa jusqu'en bas de la fenetre. Je souriais, j'étais dans un état de bien être total, plus rien existait, j'oubliais même que le suicide était un très grand péché. Il n'y avait que moi et moi seule, j'etais seule au monde, plus rien ne comptait, ni Shems ni ma famille ni mes amis, plus rien.

J'étais assise sur le rebord de la fenêtre grande ouverte prête à sauter...

À quoi bon continuer ?

Comment ça se finira ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant