Tu n'es pas seul

chapitre 15

Fin du deuxième trimestre

Catastrophe.

Ce mot résume parfaitement mes deux premiers semestres en Première S. C'était une catastrophe.

Ce n'était définitivement pas pour moi !

Ma moyenne ne dépasse pas 10.

C'est la première fois. Ce fût un choc pour tout le monde, y compris moi.

Tout au long de l'année, j'ai été à la ramasse; incapable de comprendre les matières scientifiques.

Rectification. Je n'ai pas essayé de comprendre. Je me préoccupais plus de mon état mental et de ne pas avoir d'amis. Je me suis laissé submerger.

Le forum est peut-être également une raison pour laquelle je n'ai pas travaillé.

– Tu es sûr Gabin ? Il n'y aura aucun moyen de revenir en arrière, tu le sais ?

Je souffle.

– Maman, on en a déjà parlé une centaine de fois ! Je ne veux plus continuer, ça ne m'intéresse plus.

Elle ralentit en voyant le feu rouge s'allumer.

– Tu ne pourras plus être pédiatre.

– Je sais.

Elle hausse ses épaules.

– Comme tu voudras, c'est ta vie.

Enfin !

Depuis qu'on est parti de la maison (vingt minutes déjà), elle n'a pas changé de sujet.

Nous allons à l'école pour la réunion parents-professeurs.

***

Ma mère gare la voiture.

– Je ne vais rien apprendre de particulier cette fois-ci ?

La dernière fois, je n'avais rien dit par rapport à mes mauvaises notes.

– Non, tu sais tout. Tu n'auras aucune surprise !

Je souris en disant cela.

Elle se tourne vers moi; visiblement exaspérée.

– Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Tu rigoleras certainement moins s'ils te disent que tu dois redoubler.

Pour sûr que je ne vais pas rire.

Redoubler signifie se retrouver dans une nouvelle classe où je ne connais personne. Pas encore !

Le stress commence à monter en moi.

En marchant dans les couloirs, j'évite le regard des autres élèves. Je n'ai pas envie qu'ils rigolent de moi devant ma mère.

Je ne veux pas avoir honte.

Je sais pourtant que ma mère est au courant de ma situation, même si nous n'avons pas évoqué le sujet depuis Noël.

Nous attendons devant la salle 13; nous allons rencontrer mon professeur principal en premier, pour lui faire part de ma requête.

– Tu as déjà eu cours dans cette salle ?

– Yes ! Pratiquement tous mes cours.

Dix minutes plus tard, Madame Compteroie nous invite à entrer en classe.

Ma mère me murmure quelque chose avant de rentrer.

– Ce n'est pas moi qui le dit, je te préviens.