chapitre 16

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Pendant les vacances de Pâques

Confusion.

Ce n'est pas possible.

Si, c'est totalement possible.

Je pense même que ça peut expliquer beaucoup de choses (l'origine de mon mal-être; tout doit forcément partir de là).

Je ne veux pas être ce garçon. Ce n'est pas pour moi. Non, merci ! Ma vie est déjà assez compliquée; pas besoin de me rajouter un problème.

Suis-je vraiment surpris ?

Non.

J'y ai déjà pensé, inconsciemment. J'ai juste prétendu ne pas m'en rendre compte. J'ai refoulé mes émotions. Comme d'habitude. Il faut vraiment que j'arrête de faire ça.

Aujourd'hui, je ne peux plus ignorer ce que je ressens. C'est impossible !

J'ai gardé cela à l'intérieur de moi pendant trop longtemps.

Gabin, tu es gay.

Je parle à mon reflet, dans le miroir. Je suis la seule personne avec qui je peux en discuter. Je ne pourrais jamais le dire à personne.

Pourquoi faut-il toujours que je me trouve de nouveaux problèmes ?

Je suis pratiquement sûr de ne pas l'avoir choisi. Techniquement, je n'ai pas trouvé un nouveau problème. Il était déjà en moi.

Comment faire pour gérer cette situation ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je ne connais personne dans ce cas là. Je me doute bien qu'il en existe d'autres des comme moi, mais où sont-ils ? À part ceux que l'on voit à la télé, je veux dire.

J'ai mal au ventre. C'est le stress. Mon estomac se sert.

J'ai vraiment peur. Beaucoup plus que d'habitude.

Mes parents ne seront jamais ouverts à cela. J'en suis convaincu.

Ma vie n'a vraiment aucun sens.

Je suis gay.

Je ne veux pas l'être.

J'ai besoin de me le répéter. Il faut que ça rentre dans ma tête.

JE. SUIS. GAY.

Je soupire.

Une crise d'angoisse arrive.

Je savais que je n'allais pas être bien pendant très longtemps. C'était trop beau.

Je m'allonge sur le carrelage de la salle de bain. 

Ce n'est pas si grave. J'ai juste à ne jamais le dire. Et faire attention à ce que ça ne se voit pas.

Tu imagines la vie à laquelle tu te destines ?

J'ai bien conscience qu'en vivant comme cela, je ne serais jamais heureux.

C'est un sacrifice que je suis prêt à faire.

De toute façon, qui pourrait bien vouloir de moi ? Garçon ou fille, personne !

Problème réglé.

Enfin, pas vraiment. C'est plus facile à dire qu'à faire.

Je respire bruyamment.

J'ai le souffle court.

Je ne vais quand même pas mourir comme cela ? Peut-on mourir lorsque l'on fait une crise d'angoisse ?

Je me pose tout le temps cette question lorsque j'en fais une.

Je ne sais pas pourquoi j'ai une prise de conscience de qui je suis réellement seulement aujourd'hui.

Sûrement que ça devait trotter dans ma tete depuis quelques temps. Je ne voulais juste pas l'admettre.

Je le savais pourtant, au fond de moi. Je n'ai jamais été attiré par les filles, physiquement parlant. Je ne me suis juste jamais demandé pourquoi.

GABIN ! À table.

Je me lève d'un seul coup.

Inspire, expire.

C'est le moment de montrer tes talents de comédien, Gabin.

Il est temps de mettre le masque du garçon heureux.

Pas facile !

Tout est confus dans ma tête. Je ne sais plus qui je suis aujourd'hui.

Où est passé ce petit garçon qui n'avait aucun problème ?

Il n'existe plus.

_

Bonsoir tout le monde :)

C'est un chapitre très court pour décrire ce que ressent Gabin à ce moment précis.

L'histoire est raconté par Gabin, c'est pour cette raison que tout n'est pas expliqué. Tout est raconté au moment où il le vit.

Enfin, le chapitre est un peu brouillon parce que c'est justement très brouillon dans sa tête. Il ne sait pas ce qu'il lui arrive; il prend conscience de certaines choses.

Il est confus, il a du mal à organiser ses pensées.

Bonne soirée !

Valentin, xo

Tu n'es pas seulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant