ANTONIO
Elle n'est jamais revenue, ni la journée d'après, ni les jours qui suivaient. Ça devait faire deux semaines. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais comme ci j'avais été trahi, comme ci on avait abusé de ma confiance. Pourtant je ne le devrais pas. Elle m'avait bien fais comprendre qu'elle ne désirait pas travailler de nouveau pour moi. Mais je croyais que dans ses paroles, au fond, elle savait que je comptais sur elle et que j'avais besoin d'elle.
Je suis un homme de pouvoir, j'ai toujours eu ce que je voulais, jusqu'à maintenant. Et cela me met en rogne de savoir que j'ai supplié une bonne femme pour au final ne rien obtenir. Je savais que c'était une mauvaise idée d'aller jusqu'à son hôpital et de lui demander une faveur. J'aurais dû écouter ma voix intérieure qui me disait de ne pas aller la voir et de rester seul jusqu'à ce que je meurs. Elle est tellement hautaine et sûre d'elle qu'elle n'a même pas mesuré à quel point j'avais fais des efforts pour ne pas lui dire ce que je pensais réellement. Quelle femme!
- Monsieur Gillies est-ce que vous me suivez?
- Excusez-moi, Grace. J'avais la tête ailleurs.
- Ce n'est pas grave. J'étais en train de vous demander ce qu'il fallait faire du dossier Miller. Étant donné qu'il n'ont pas respecté ce qui leur avait été demander.
- Retirez leur le marché et donnez-le à Jefferson. Je ne supporte pas que l'on bafoue un travail.
- Bien monsieur. Ce sera tout.
- Merci Grace, faites moi savoir lorsque vous aurez fini.
- Bien sûr monsieur. Elle sort du bureau. Je tourne mon siège et admire le paysage qui s'offre à moi.
Mes pensées dérivent de nouveau vers cette jeune femme rousse. Pourquoi je m'obstine tant à me remémorer à quel point j'ai été con de lui faire ne serai-ce qu'un tout petit peu confiance. Je me passe la main dans les cheveux tellement je suis contrarié par cette situation.
- Monsieur Gillies, une jeune femme souhaite vous rencontrer. La voix de Grace se fait entendre.
- Je ne reçois personne pour le moment. Dites-lui de prendre un rendez-vous pour demain.
- Elle m'a dit de vous dire qu'elle avait rendez-vous avec vous il y a deux semaines.
Je me retourne et regarde Grace.
- Faites-la entrer. Sans tarder, elle ressort et reviens avec une jeune femme, mademoiselle Thompson. Grace sort du bureau et me laisse seule avec elle. Elle me regarde intensément en approchant mon bureau.
- Bonjour monsieur Gillies.
- Mademoiselle Thompson. Vous êtes en retard à votre rendez-vous.
- Ce n'est pas si évident de déposer sa démission, de débarrasser ses affaires et de faire le point pour se demander si vraiment on a pris la bonne décision.
- Asseyez-vous je vous en prie. Elle s'exécute de façon gracieuse puis arrange ses cheveux d'un côté, comme elle en a l'habitude.
- Vous êtes venue.
- Oui. Pourquoi? Vous pensiez que je ne viendrai pas et que je serai sans cœur?
- A croire que je vous ai sous-estimé.
- Vous le faites tout le temps.
- Il faudrait alors que je revois l'estime que j'ai pour vous.
- Voulez-vous dire que vous avez de l'estime pour moi?
- Si seulement vous saviez.
Nous restons silencieux, nous regardant sans rien dire. En effet j'avais sous-estimé à quel point cette femme avait un cœur de chair. Timothy avait raison.
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The Last Winding
RomanceAntonio Gillies a tout pour lui, l'argent, les femmes et le physique parfait. Nouveau P-DG de l'entreprise familiale, cet homme de 31 ans n'a rien à envier au monde. Jusqu'au jour où, apprenant qu'il est atteint d'un cancer des poumons, apprend égal...