LAURA
Les frissons me parcourent le corps entier à chaque fois que le souffle d'Antonio se dépose sur ma nuque. Je me tourne et me rends compte que malgré la taille du lit, il est très proche de moi.
J'observe la pièce encore plongée dans l'aube. Je lève la tête pour regarder mon téléphone et vois "06:15" affiché sur l'écran de veille. Je repose ma tête et souffle.
- Pourquoi êtes-vous debout si tôt? Susure-t-il derrière moi. Je le regarde et constate que ses yeux sont encore fermés.
- J'en sais rien.
- Il fait froid. Dormons encore un peu. S'il vous plait?
- D'accord...
Ce n'est que trois heures plus tard que nous nous réveillons. Le corps engourdi et fatigué, je me lève avec beaucoup de difficulté. Porter des talons toute la soirée m'a épuisée. Je suis habituée à des ballerines, des tennis et surtout des tongues, c'est plus pratique. Je marche rapidement jusqu'au fauteuil près de la porte du balcon pour récupérer ma robe. Je n'ai pas eu le temps d'aller dans ma chambre, alors j'ai dû emprunté un pyjama à lui.
Je m'apprête à tourner les talons lorsque la chemise de Antonio attire mon attention. Je la prends en passant ma main sur les éclaboussure de sang, me rappellant ce qui s'est passé hier.
Je me souviens encore de la façon dont William a dû brusquement arrêter la voiture pour permettre à Antonio de prendre l'air tellement il suffoquait. Je me souviens de mon expression lorsque j'ai vu du sang sortir de sa bouche alors qu'il toussait à n'en finir. La réalité -après une soirée loin des problèmes- m'est revenue de plein fouet. Je me souviens également de notre arrivée à la maison...
- Timothy! J'ai besoin d'aide!
Le vieil homme sort du manoir en quelques secondes. Il accoure vers nous et vole aussitôt à mon secours en m'aidant à transporter Antonio. Je finis par le laisser faire, épuiser moi même.
- Avez-vous encore besoin de moi, mademoiselle? Je me retourne et vois William posté derrière moi. Il avait déjà garé la voiture. Il semblait effaré, je peux le comprendre. Il n'avait jamais vu son patron dans cet état.
- Pas pour ce soir. Merci William.
- Dans ce cas je vous souhaite une bonne soirée.
Je lui fais un sourire et le regarde s'en aller avant de rentrer moi même, mes chaussures d'une main et la veste d'Antonio de l'autre.
Je remonte lentement l'escalier et arrive en catastrophe dans la chambre d'Antonio. Timothy n'y est pas. Je m'en vais déposer mes chaussures et sa veste et m'avance vers Antonio qui est allongé sur le lit, respirant faiblement. Il me jette un coup d'oeil et tente de parler.
- Ne dites rien. Chuchotai-je. Je m'assois près de lui et retire ses cheveux de son front en sueur. Il me regarde droit dans les yeux, et moi je ne peux m'empêcher de détourner le regard.
- Je vais vous débarbouiller. Je peux? Il se contente de hocher lentement la tête. Je commence à déboutonner sa chemise dans un mouvement très lent. Il se redresse légèrement, avec mon aide, me permettant de retirer la chemise. Je fais de même avec son pantalon et ses chaussures. Je les dépose ensuite sur le fauteuil où j'ai déposé sa veste, avant de me diriger vers la salle de bain. J'y reviens avec de l'eau dans une cuvette et une serviette.
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The Last Winding
RomanceAntonio Gillies a tout pour lui, l'argent, les femmes et le physique parfait. Nouveau P-DG de l'entreprise familiale, cet homme de 31 ans n'a rien à envier au monde. Jusqu'au jour où, apprenant qu'il est atteint d'un cancer des poumons, apprend égal...