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Ce chapitre est dédié à ryrychoco mon amie et lectrice impatiente😅❤.

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LAURA

Les évènements de la veille me reviennent alors que je tourne sur moi-même pour m'étirer. Je sens la place d'Antonio vide près de moi, ce qui me fait ouvrir les yeux instantanément. Je soupire et reste allongée, beaucoup trop fatiguée pour faire quoique ce soit. Je prends mon téléphone et regarde l'heure : 09h34min. Je deviens de plus en plus laxiste, depuis que je ne travaille plus à l'hopital. Je commence à m'habituer au rythme lent et l'atmosphère détendue qui règne autour d'Antonio. Il ne faudrait pas que je perde mes réflexes.

- On fait la grasse matinée? Je souris en observant Antonio adossé contre la porte de la salle de bain. Il ne porte qu'un pantalon de pyjama en soie noire.

- On dirait bien. Il s'approche du lit et se penche à ma hauteur, posant ses mains mouillées sur le lit. Il s'attarde sur mes lèvres et sourit. Je me redresse pour combler le vide existant entre nos deux visages. Le baiser est doux.

- Bonjour. Marmonne-t-il contre mes lèvres.

- Bonjour.

- Je m'apprêtais à prendre un bain, tu me suis? Je me contente de hocher la tête comme une fillette, ce qui lui arrache un rire profond. Je sors du lit et nous allons tous les deux dans la salle de bain. Je retire mon pyjama et me tourne vers Antonio. Je le surprends en train de me scruter. Son regard est insistant sur moi et si brûlant. Je ne peux m'empêcher de rougir, devenant subitement timide.

- Viens. Me dit-il en me tendant la main. Je prends celle ci et me retrouve face à lui. Il me jauge encore un instant avant d'entrer dans la baignoire et de me faire entrer à mon tour.

Il passe l'éponge sur mon dos et le frotte minutieusement. La pièce est silencieuse, on entend uniquement les bruits de l'eau et nos respirations profondes. Les mains posées sur les rebords de la baignoire, je ne peux empêcher mes pensées de divaguer.

- Ta peau est douce.

Le moment est si parfait, si beau. On se croirait presque dans un rêve. Antonio est un homme merveilleux, il est charmant, beau, intelligent. Mais il se dégrade, pour l'instant très légèrement, certes, mais c'est ce qui se passe. Aujourd'hui, le moment que nous partageons est beau, mais bientôt ce ne sera plus le cas, bientôt il ne pourra plus se déplacer de lui même, il aura du mal à parler, de la peine à manger. Je ne sais plus si je veux le voir devenir comme ça, moi qui suis déjà habituée à admirer sa beauté et son charisme. J'ai peur, et je sais que les sentiments grandissant en moi à son égard viendront encore empirer la situation.

- Je sais ce qui taraude ton esprit à cet instant. Emet-il, brisant le silence apaisant de la pièce. On aurait dit qu'il devinait mes pensées actuelles.

- N'est ce pas parfaitement normal?

- Plus que normal. Je sens ses lèvres se poser sur mon dos. - Tu es très forte et j'admire le fait que tu sois encore ici, avec moi. Je ne peux pas imaginer ce qui se passe dans ta tête, ce que tu ressens. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que moi même je ressens à ce sujet.

Il reste calme pendant quelques secondes avant de reprendre.

- Tu sais. J'y pense souvent, à chaque fois que je me retrouve seul. Je constate de nouveau la solitude qui m'habite, le regret et la tristesse. Je sais que ma fin est proche et je ne peux m'empêcher de penser aussi aux personnes qui vont rester souffrir de mon départ. Je sens mon état se dégrader, les médicaments ont un effet de plus en plus minime, ma respiration est moins fluide. Et je sais que toi aussi tu l'as senti. Même si tu ne veux pas me dire pour m'attrister davantage.

The Last WindingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant