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LAURA

Je fais un autre pas sur la dernière marche et me retourne pour regarder Ed qui montait derrière moi.

- Ça va? Tu as l'air essouflé.

- Oui ça va.

- On aurait dû prendre l'ascenseur comme je l'avais proposé.

- Je suis seulement en retard de quatre ans d'exercices physiques, pas mort. Je rigole alors qu'il me rejoint. - Mais je ne serais pas contre un petit repos. Je souris et lui prends la main.

- Heureusement pour toi nous sommes arrivés. Dis-je alors que nous approchions de la porte de mon appartement.

Je le sens légèrement triste. J'imagine qu'il s'attendait à rentrer chez lui après tout ce temps, dans notre maison. Mais je n'en pouvais plus de rester dans cette grande maison remplie de souvenirs. J'ai commencé à me sentir seule et le besoin pour moi de changer d'air était devenu primordial. Mais maintenant qu'il est de retour, nous allons d'abord rester dans mon appartement jusqu'à nouvel ordre.

- C'est ici que j'habite. C'est un peu petit mais je crois que ça nous suffira.

- Même si c'est un placard à balais. Tant que je suis avec toi, ça me va. Il me sourit et nous entrons dans le salon.

Il observe attentivement les lieux et sourit.

- C'est très joli, tu as toujours du bon goût.

- Merci Ed. Allez, donne-moi ceci, je vais ranger dans la chambre.

- Tu me laisses déjà tout seul? Il fait une moue et je secoue la tête, amusée.

- Je n'en ai pas pour longtemps, en plus tu peux commencer à te familiariser avec ton nouveau chez toi. Il y a de la bière dans le frigo.

- Vu sous cet angle... il sourit et je fais de même en rejoignant ma chambre. Je dépose sa valise près du lit et m'assois sur celui-ci. On a dû lui acheter de nouveaux vêtements. Nous nous sommes résignées, sa mère et moi, après trois ans sans nouvelles, à donner ses affaires à un orphelinat. Nous n'avons gardé que les plus importantes.

Maintenant il va falloir tout changer, me réhabituer à vivre avec un homme, mon époux. Je suppose que ce ne sera pas très compliqué. D'autant plus que je vivais déjà avec un autre, qui n'était pas certes mon époux, mais avec qui je partageais une intimité. Je soupire en me rappelant la semaine dernière alors que je quittais le manoir et toutes ses habitudes. Il n'a même pas daigné me dire au revoir, d'ailleurs, il était enfermé dans son bureau, m'avait dit Timothy.

- Merci Timothy pour votre hospitalité.

- C'est vous que je dois remercier. Vous avez apporté un peu de votre joie de vivre dans cette maison et vous avez pris soin de monsieur Gillies.

- Je le ferais encore s'il ne m'avait pas renvoyée.

- Je suis certain qu'il le fait pour une bonne raison. Votre départ n'est certainement pas une chose qu'il veut du fond de son coeur. Mais il ne peut faire autrement.

- Mais il aurait dû me laisser le choix.

- Je suppose. Faite une bonne route Laura et prenez soin de votre mari.

The Last WindingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant