Vents Contraires | Dramione

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Hermione

Cours de potions avec les Serpentards ?

Donnez-moi une pire façon de commencer la semaine, j'attends.

La peur d'être en retard m'avait saisie aux tripes quand la cloche qui donnait la fin du temps de petit déjeuner avait retenti. J'avais courru pour ne pas arriver en retard, et j'avais réussi. Essoufflée, je reprenais mon souffle. Malheureusement pour moi, les serpents étaient tous là, Drago Malfoy en tête :

— Eh, Granger ? Tu sais ce que c'est, une brosse ? se badina-t-il, les bras croisés sur sa poitrine, nonchalamment appuyé contre le mur.

Il m'insupportait déjà. Je soupirai en le fusillant du regard, estimant qu'il ne méritait pas plus d'attention de ma part en ce lundi qui avait déjà bien mal commencé.

— Bah alors, Granger ? On a perdu sa langue ?

Visiblement satisfait de sa pique à deux Gallions, il affichait un sourire en coin narquois.

J'allais le gifler, un jour.
J'allais le gifler.

Je passai outre mes envies de meutre matinales pour répliquer d'un ton hargneux :

— Tu n'en as pas marre, Malfoy ? ! Ta langue te sert seulement à rabaisser les gens ?

— Oh, non, pas que, petite lionne. Elle a bien d'autres usages que tu ignores.

Et il fit danser ses sourcils, une lueur malicieuse au fond des yeux.

Je roulai des yeux, blasée.

C'est ce moment là que choisit Rogue pour ouvrir la porte du cachot depuis l'intérieur. Les chuchotements cessèrent immédiatement et, comme d'habitude, les garçons et moi nous installâmes au fond de la classe :

— Bien, commença Rogue, aussi froid qu'à son habitude. J'espère que vous avez fait le devoir que je vous ai demandé... Je passe dans les rangs pour vérifier. Je n'ai pas confiance en certains.

Il jeta alors un regard appuyé à Harry et Ron, qui se ratatinèrent sur leurs chaises. Alors que le professeur commença à circuler entre les paillasses, je remarque que cet idiot de Goyle me lorgnait sans aucune discrétion...

Encore !

Je soupirai, lasse de ses regards pas du tout discrets. Deux fois en moins d'une heure, ça faisait beaucoup, quand même.

J'étais si laide que ça ? Par Merlin, mais qu'est-ce qu'il avait ? !

Je lui lançai un regard assassin dans l'espoir qu'il arrête son petit manège ridicule. Il ne faisait qu'accroître la mauvaise humeur. Reluquer une fille comme il le faisait, ce n'était pas poli.

À ma gauche, Ron me donna un coup de coude et me demande, amusé :

— Tiens, tu attires Goyle ce matin ?

— Je sais. Il me regardait tout à l'heure quand on déjeunait. Je ne sais pas ce qui lui arrive !

— Mais enfin ! intervint Harry, ça saute aux yeux !

— Quoi ?

— Il a des sentiments pour toi ! s'exclama mon ami comme si ça coulait de source.

Si nous n'étions pas en cours de potions avec Severus Rogue, je lui aurais ri au nez.

— N'impo...

Harry avait dû parler un peu fort parce que Rogue l'avait remarqué. Notre professeur de potions s'interrompit, ses petits yeux noirs se plissèrent avant qu'il ne se déplace jusqu'à derrière notre table :

— Potter ? demanda-t-il dans un murmure.

Je savais trop bien ce que signifie ce calme alarmant pour ne pas avoir peur pour Harry  : il allait avoir des devoirs jusqu'au cou.

— Oui, monsieur ? demanda mon meilleur ami sans quitter son parchemin des yeux.

— Pouvez-vous me répéter la question que je viens de poser à l'ensemble de la classe ?

Il chuchota calmement, et assez fort pour que tout le monde l'entende.

L'intérêt d'avoir une oreille baladeuse, c'était qu'on pouvait écouter deux choses à la fois sans perdre le fil.

- « Quelle est la propriété de la potion Volubilis ? » je lui soufflai donc, pour tenter de le sauver.

La tête de Rogue pivota lentement vers moi, son visage se tordit en un rictus mauvais.

— Cinq points de moins pour Gryffondor ! annonça-t-il de sa voix la plus doucereuse. Remerciez tous votre camarade ! On ne souffle pas les réponses dans mon cours, Miss Granger ! Vous êtes une horrible petite Madame-Je-Sais-Tout ! Vous le savez et vous continuez à vous croire supérieure aux autres élèves ici présents simplement parce que vous demander la parole pour dire des sottises... Pathétique.

Je fulminais, littéralement. Incandescente, la colère se glissait dans mon organisme. À ma gauche, Harry semblait prêt à exploser d'un instant à l'autre tant il était remonté. Je tentai de le calmer en plongeant mon regard dans le sien. Malheureusement, ma demande tacite fut un échec : plus les secondes passaient, plus le regard du brun à lunettes se chargeait d'animosité pour Severus Rogue.

— Mais...

Un sourire mauvais et satisfait sur le visage, il poursuivit :

— Et vous avez le culot de protester en plus ? Dix points en moins pour votre maison. 

S'il y avait quelque chose que je détestais plus que tout, c'est bien l'injustice.

Je n'eus pas besoin de regarder autour de moi pour deviner les expressions hilares de tous les vert et argent. Je bouillais à l'intérieur mais je ne dis pas un mot, de peur de faire perdre encore plus de points à Gryffondor. Mon égo avait pris un sale coup.

Le professeur se tourna alors vers la droite du cachot, là oú se situaient les tables des Serpentards. Il reprit :

— Miss Parkinson ?

— Oui, monsieur ? répondit cette idiote de Pansy.

Par Merlin, sa voix angélique était insupportable.

— Répétez la question, s'il vous plaît.

— Quelle est la propriété de la potion Volubilis ?

Elle m'agaçait !

— Bien ! Cinq points de plus pour Serpentard !

Pincez-moi, je rêve !

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