Vents Contraires | Dramione

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Hermione :

//Ellipse jusqu'au 19 décembre//

C'est aujourd'hui. Aujourd'hui que l'audience de Gabriel. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, trop préoccupée. Devant le bureau de Dumbledore, ma meilleure amie a l'air autant confiante que moi. À dix heures moins le quart, le griffon d'or pivote. Dumbledore arrive. Il nous salue, nous transeplanons tous les trois. C'est une sensation toujours autant désagréable.
Nous voilà en plein cœur du Londres moldu, devant une simple cabine téléphonique. Les passants sont pressés, les voitures roulent à toute vitesse. Personne ne nous remarque. Pour la première fois de ma vie, je note que le directeur de Poudlard porte une tenue moldue. Pas de longue barbe, de robe ou de longe cape. Je me demande comment il a réussi à camoufler son allure sorcière. Cet homme restera toujours un mystère entier pour moi. En le regardant de loin, ça fait l'affaire, bien qu'il paraissent très, très vieux. Les gens doivent se demander comment il a atteint une telle longévité. Nous entrons à trois dans la cabine et indiquons la raison de notre présence à la voix préenregistrée. Des badges tombent au sol, comme par magie. L'ascenseur caché dans lequel nous sommes entame sa descente sous terre. J'ai les mains moites. À côté de moi, Ginny me lance des regards inquiets.
Une fois l'intérieur du ministère de la magie, la sensation de malaise qui m'assaillait dans l'ascenseur se dissipe un petit peu.
- Ça va ? chuchote Ginny à mon oreille.
Pourquoi faire comme si tout allait bien alors que ce n'est pas le cas ? Je lui réponds franchement.
- Non, et toi ?
- J'ai l'air d'aller bien ? D'être détendue ? demande la routine en se  désignant.
- Pas vraiment, je lui réponds avec un sourire triste.
Nous continuons à avancer. L'endroit est toujours autant impressionnant. Nous approchons de la salle d'audience. La grande porte noire dr la salle d'audience m'effraie. J'ai l'impression de sentir le sol se dérober sous mes pas. La porte s'ouvre d'elle-même. Nous entrons, Dumbledore à nos côtés. Dans la salle, les chuchotements s'arrêtent, les regards se tournent vers Ginny moi. Cela ne fait que me mettre plus mal à l'aise que je ne le suis déjà. Alors je détourne mon regard, et je remarque Gabriel. Un frisson me parcourt l'échine. Il nous fixe, l'air impénétrable. Néanmoins, je décèle un léger sourire en coin sur ses lèvres qui m'agasse au plus haut point. Comment peut-il être confiant alors qu'il est en tort ? Au centre de la pièce, une sorcière brune qui doit avoir la trentaine est assise dans un fauteuil luxueux. Dumbledore nous adresse un sourire encourageant puis va s'asseoir avec les autres membres du Magenmagot. Après avoir contrôlé notre identité grâce a nos baguettes, la sorcière me fait prendre place dans un fauteuil face à Gabriel et demande à Ginny de rester sur le côté, debout. Aussitôt dans le fauteuil , mes mains sont clouées sur les accoudoirs, retenues par des chaînes métalliques. Le regard de Gabriel me fait l'effet d'un couteau avec lequel on remuerait une plaie qui aurait commencé à cicatriser. C'est exactement ce qui est en train de se passer. J'avais commencé à oublier cette sombre soirée, j'avais pardonné Drago pour son manque de confiance, et voilà que tout me revient en pleine figure.
Sois forte, Hermione. Si tu te laisse submerger par les émotions, tu ne vas pas y arriver.

*

- Suite au vote effectué, les charges retenues contre l'accusé sont les suivantes : Gabriel Skeeter est condamné à cinq ans d'emprisonnement ferme à la prison d'Azkaban. La séance est levée.
Trois heures. Cela fait déjà trois heures que je suis là. Je ne me lève pas tout de suite, voir Gabriel se faire emmener est bien trop jouissif. Il reste impassible. Lorsqu'on l'emmène et qu'il est hors de mon champ de vision, je me lève pour quitter la salle.

À table, je raconte la version courte de cette histoire  et l Ron, qui boivent mes paroles. J'ai beaucoup moins peur d'en parler, maintenant que Gabriel est hors d'état de nuire ou d'agir à nouveau.
- Bah dites donc ! s'exclame Ron à la fin de mon récit, heureusement qu'il y sera à Azkaban et qu'il a été renvoyé de l'école. Sinon, je lui aurais refait le portrait !
- Pourquoi tu ne nous en a pas parlé avant ? Demande Harry d'une voix douce ou perçe une once de reproche.
- Je... J'avais peur. Ce n'est pas si facile de parler de son agression sexuelle, Harry Potter.
- Je comprends, souffle le brun .
Je commence à me sentir mal à l'aise ! Merlin merci, notre conversation dérive sur un autre sujet.

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