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Drago

Un quart d'heure plus tard, j'étais le premier dans les vestiaires. Je me changeai en vitesse puis passai une main nerveuse dans mes cheveux pour tenter de les rendre un peu plus présentables. Je fonçai dehors et trottinai en direction du Grand Parc.
À cette heure, seuls quelques groupes d'élèves téméraires étaient encore assis dans l'herbe fraîche. Je scrutai l'étendue du parc, à la recherche d'une chevelure hirsute. Mon pouls s'emballa sous mes veines quand mes yeux ne la trouvèrent pas. L'éventualité qu'elle m'ait posé un lapin fit pulser furieusement le sang dans mes tempes. Je me mis à faire les cent pas en soufflant comme un bœuf. Elle allait m'entendre !

Fulminant, je pris la direction du château. Soudain, près du grand arbre, un silhouette attira mon attention. Il me fallut une milliseconde pour la reconnaître : c'était elle. Je soupirai de soulagement et m'approchai d'elle à pas de loups. Elle m'attendait assise vers l'arbre, comme on l'avait convenu.

Cette satanée Gryffondor avait la capacité de me pousser à bout beaucoup trop rapidement.

Il fallait vraiment que j'apprenne la patience. Le sourire au lèvres, je stoppai ma progression à un mètre d'elle pour l'observer. Son regard semblait perdu dans l'eau sombre du lac Noir et ses cheveux dansaient au rythme de la bise qui s'est levée. Granger était belle. Naturellement déroutante. Elle ne m'avait toujours pas entendu. Pourtant, si elle écoutait bien, elle allait entendre les feuilles mortes craquer sous mes pas. Je posai  mes mains sur ses épaules, et la brune sursauta. Elle se retourne vivement et s'écria :

— Drago, tu m'as fait peur !

Tiens, elle m'appelait par mon prénom ? Définitivement, j'aimais la façon dont il roulait sur sa langue...

— C'était le but, je m'esclaffai, empêchant de justesse le surnom « beauté » de franchir mes lèvres.

— Allez, assieds-toi, répliqua-t-elle, et elle ouvrit son cahier sur ses genoux.

— On va pas à la bibliothèque ? je demandai, réellement surpris.

— Non... Enfin si ça ne te dérange pas... Il ne fait pas trop froid, je trouve qu'on est bien là... Tu trouves pas ?

Mon cerveau traduit sa question par « Vous allez être tous les deux », ce qui me poussa à lui répondre d'un air faussement nonchalant :

— Comme tu veux.

Les genoux d'Hermione étaient trop minces pour maintenir le gros dictionnaire à eux seuls. Lorsque nous formâmes un socle commun avec nos deux genoux collés, le livre se tint ouvert sans problème.

Cette soudaine proximité avec elle ne me laissais pas indifférent... Évidemment. Le léger contact de nos genoux fit naître en moi des milliers de frissons incontrôlables. Comme à chaque fois que j'étais proche d'Hermione Granger, la partie lubrique de mon cerveau s'éveillait et faisait travailler mon imagination.

Poussé par les circonstances qui jouaient en ma faveur, je bravai un peu plus l'interdit en posant mon menton sur sa tête. À ma grande surprise, elle ne s'y opposa pas. Tandis que ses cheveux se mouvaient légèrement, elle me chuchota, comme si elle avait peur de briser le silence :

— Alors... Ton entraînement ?

Elle s'intéressait à mon état d'esprit ?

Je n'en espérais pas tant de sa part,  mais c'était incroyablement plaisant de retenir son attention. Face à mon mutisme, un air confus se peignit sur son visage :

— Désolée, cette question était stupide... Je...

— Non, pas du tout ! Ça s'est plutôt bien passé.

Un sourire gêné sur ses lèvres, la Gryffondor me demanda :

— On commence ?

— Bien sûr, quand tu veux, Granger.

Elle débuta alors ses explications du troisième exercice. Étonnamment, je trouvai ça passionnant.

Hermione

Incroyable mais vrai, Drago Malfoy m'écoutait.

N'était-il pas craquant ?

Reprends-toi Hermione ! Contrôle-toi et ne faiblis pas !  m'ordonna ma conscience, autoritaire.

Le vent faisait légèrement onduler quelques unes de ses mèches d'un blond presque blanc tandis que ses yeux d'un gris métallique me fixaient avec un mélange d'attention et de... désir ?

Non, c'était tout bonnement impossible, je délirais.

Un quart d'heure s'était écoulé depuis qu'il m'avait rejointe, nous venions d'achever le troisième exercice. J'essayais de ne rien laisser paraître mais notre proximité inhabituelle ne me facilitait pas la tâche.

Je me décidai alors à lui poser la question qui me brûlait les lèvres depuis un moment déjà :

— Dis... C'est vrai ?...Pour Goyle ?

Il soupira puis me répondit avec désinvolture :

— Ah... Ils t'en ont parlé... Oui, c' est vrai. Même je ne te porte pas dans mon cœur, je suis désolé qu'un tel boulet soit sous ton charme, Granger. Remarque, il a bon goût, ajouta-t-il, un mince sourire aux lèvres.

Je sens mes joues s'enflammer et mon cœur bondir de surprise et de... fierté ?

Venait-il de me faire un compliment implicite ?

Je répliquai avec véhémence :

— Je ne veux pas de ses chocolats ! Je ne veux rien accepter qui vienne d'une brute comme Goyle ! Sérieux Malfoy, je comprends pas... Comment tu arrives à   le supporter à longueur de journée ?

— Tu en feras ce que tu voudras, répondit-il posément. Tu sais, il va sûrement partir à Ilvermorny, l'année prochaine.

Pourvu qu'il parte et que je ne le revois plus jamais !

— Tant mieux ! Ça nous soulagera d'un poids ! Pourquoi il partirait ?

Comme toujours, ma curiosité prenait le dessus. Je regrettai aussitôt mes paroles mais elles ne semblèrent pas déranger Malfoy, qui m'expliqua :

— Ses parents ont plus les moyens. Et puis, il veut aller dans une école spécialisée dans la DCFM. Bizzare, quand on sait que ses parents sont au service de Tu-Sais-Qui...

Il venait de me dire ça d'un ton tout à fait naturel, comme si il m'annonçait qu'il allait faire les courses. Je répondis du tac au tac :

— Les tiens aussi.

Il déglutit, la colère assombrit ses iris d'acier :

— Certes, mais je ne veux pas finir comme eux. Soit, mes conditions sociales sont favorables à ce que je finisse Mangemort... Tu-Sais-Qui m'a même déjà proposé d'entrer à son service, mais j'ai refusé. Je pense sérieusement qu'on peut faire comprendre ses idées -si mauvaises soient-elles- sans pour autant passer par la suppression de vies.

Je rêvais, ou Drago Malfoy venait de se confier à moi ?

Drago

Pourquoi je lui avais dit tout ça ? J'en savais rien, c'était naturel. Est-ce que je regrettais ? Absolument pas.

Simplement, ce n'était pas dans mes habitudes de parler si ouvertement de ma misérable vie.

Nous nous levâmes en parlant de la prochaine sortie à Pré-Au-Lard -qui aurait lieu dans huit jours, le 17 septembre- puis traversâmes le parc pour aller en direction de la Grande Salle.

~•~
Hermione qui s'intéresse un peu à Drago et qui ne le repousse pas ? 💭
Un petit moment mignon c'est cool :)
Il et un peu tard, mais je chapitre de ce mercredi est enfin là ! 🎉

Bise à tous 💜
Tahina ⚡❤

Vents Contraires | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant