Vents Contraires | Dramione

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Ginny

— Salut ! je lançai à Hermione.

J'avais facilement pu retrouver mon amie dans la bibliothèque. Elle était avachie dans un fauteuil, au milieu d'un tas de gros livres. Elle sursauta :

— Hey, je t'avais pas vue... Viens.

Elle se lève sans ranger tous les livres qui l'entouraient et me prit par la manche.

— Tu sais comment se rendre aux archives ? je m'étonnai.

— Oui, ne t'inquiète pas. Sois discrète et suis-moi, répliqua mon amie à voix basse.

Je soufflai, contrainte au silence.
Pendant cinq bonnes, minutes nous parcourâmes les rayons de livres. Hermione traçait, ce qui me confirma qu'elle connaissait ce lieu mieux que sa poche. Soudain, elle s'arrêta et posa sa main sur un gros livre dont la reliure épaisse était vert olive. Le titre illisible était écrit en fines lettres dorées :

— Tu vois, c'est une manette, m'expliqua -t-elle en l'actionnant.

Immédiatement, je ressentis la sensation désagréable du Portoloin, suivie d'une arrivée on ne pouvait plus brutale. La première chose que je remarquai fut la luminosité extrêmement faible de la pièce. Je plissai les yeux, m'habituant ainsi à l'obscurité qui m'entourait. En massant mes tempes douloureuses, je demandai à Hermione :

— Mais Mione... comment t'as su ça ? ! 

Mon amie s'était tout de suite relevée, contrairement à moi. Elle semblait habituée à se rendre dans les archives, ce qui constituait possiblement un autre facteur de sa réussite scolaire. La brune m'aida à me relever en me tendant sa main puis me répondit, comme si c'était évident :

— Je l'ai lu dans L'histoire de Poudlard. Et puis j'ai déjà vu Madame Pince le faire... Allez, viens ! m'ordonna-t-elle ensuite, un poil autoritaire. C'est trié par ordre alphabétique.

Nous dirigeâmes alors vers les étagères pleines à craquer et garnies de dossiers tous plus poussiéreux les uns que les autres.

Pourquoi l'école tenait-elle à conserver tant de paperasse ?

Hermione m'entraîna rapidement vers les dossiers des élèves dont le nom  commençait par un Z. Je soupirai : la quantité de dossiers qui s'entassaient sur ces solides étagères était colossale. On allait en avoir pour la nuit.

Ça faisait à peu près dix minutes qu'on cherchait ce fichu dossier et j'en avais déjà assez ! Même si Hermione m'avait répété une bonne dizaine de fois que la magie ne marchait pas dans cette pièce, je fus tentée d'essayer.

Sait-on jamais, même les plus
intelligents ne savent pas tout.

Optimiste, je sortis ma baguette,  et Hermione me coula un regard basé. En l'ignorant, je lance

— Accio, dossier de Blaise Zabini !

Un dossier se mit à  gesticuler sur une étagère et vint se poser entre mes mains. Satisfaite, j'adressai un sourire narquois et victorieux à mon amie, qui fit la moue. Malgré l'obscurité ambiante,  j'arrivai à lire sur la première page le nom de Blaise Zabini. Dans ma poitrine, mon cœur sautillait d'impatience.

Une fois assises sur le sol poussiéreux, nous ouvrîmes le dossier, avides d'en savoir plus sur le nouveau Serpentard.

*

Depuis une bonne demi-heure, nous apprenions à connaître Blaise Zabini à travers son dossier. Toutes les informations qui nous étaient données par ces précieuses lignes étaient très solennelles, mais elles me suffisaient amplement. Grâce à ce dossier, je sus que, s'il était nouveau dans cette école, c'était parce que sa mère venait d'emménager dans le coin. J'appris aussi qu'il était issu d'une famille plutôt aisée, et qu'il ne communiquait que peu avec son paternel.

J'espérais sincèrement pour lui qu'il saurait s'intégrer et se faire respecter en se forgeant une place dans les rangs des Serpents. Sinon, ils n'allaient faire qu'une bouchée de lui.

En étudiant les informations données par ce dossier, j'en vins à me demander pourquoi je cherchais tant à me renseigner sur ce petit nouveau. Il avait sûrement su capturer habilement mon attention, mais j'ignorais comment il s'y était pris.

Une dizaine de minutes plus tard, nous nous levâmes pour partir. Par réflexe, je  murmurai « Nox » et ma baguette cessa instantanément de scintiller.

Et si Madame Pince débarquait et qu'elle nous découvrait ?

Dans le cas où ça arriverait, je ne donnai pas cher de notre place sans cette école et je préférais ne pas envisager le pire. Hermione me tira par la manche, le ton pressé de sa voix m'inquiéta mais je ne laissai rien paraître :

— Viens, ne restons pas là, accroche-toi mon bras !

Je m'exécutai sans broncher, saisissant fermement son poignet à travers le tissu épais de son uniforme. Soudain, quelque chose me heurta de plein fouet... J'échappai un hoquet de surprise, mon cœur tambourina dans ma poitrine, plus féroce qu'un félin en cage. Je sentis mes mains devenir moites quand je vis deux iris noirs me fixer avec insistance, étonnés.

Au moins, ce n'était pas Madame Pince, pensai-je avec soulagement.

Je sentis aussitôt un poids quitter mes épaules et mon stress disparaître. Ce regard sur moi me parut étrangement familier.

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