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Hermione

Nous arpentâmes les couloirs sans parler jusqu'à ce que je brise le silence, -qui commençait à m'étouffer sérieusement, surtout quand il était partagé avec Drago Malfoy :

— Ça te va , demain même lieu, même heure ?

À vrai dire, j'espérais sérieusement que non, ça ne lui irait pas et que je n'aurais pas à supporter sa tête de fouine arrogante.

— Ça pourrait...

Mais ?

Parce qu'il y avait toujours un
« mais ».

— ... Si je n'avais pas entraînement de Quiddich.

— Désolée, j'avais oublié que tu étais attrapeur...

— C'est pas grave. Si tu veux, je peux te rejoindre à la bibliothèque après l'entraînement.

Depuis quand le grand Drago Malfoy privilégiait-t-il les études au sport ?

— Quand se termine-t-il ?

— Vingt-et-une heure, je crois. Le temps de me changer et de te rejoindre à la bibliothèque, je pourrai être là à vingt-et-une heure trente.

Je restai silencieuse le temps de trouver quoi lui répondre. Après quoi, je décrétai :

— Je préfère t'attendre dans le parc vers le grand arbre. Pas le saule cogneur, l'autre. Ça t'évitra le trajet, et... on pourra aller à la bibliothèque ensemble, j'ajoutai, regrettant immédiatement les mots qui venaient de filer entre mes lèvres sans mon autorisation.

Je tombai sur le cul quand il me répondit, le sourire aux lèvres :

— D'accord. Alors, à demain, Granger.

— À demain, Malfoy.

Je lui adressai un dernier signe de la main tandis que chacun de nous prenait la direction de sa salle commune. Quand Malfoy fut suffisamment loin pour ne plus me voir, mon esprit ne trouva rien de mieux à faire que de se tourner vers lui.

Tout en marchant, je revoyais sa peau opaline, ses yeux aussi froids que du métal, envoûtants comme c'était pas permis et son sourire moqueur, trop arrogant.

Il est attirant, pas vrai ? soupira ma conscience, rêveuse.

Pourquoi ma fichue conscience était-elle systématiquement la voix de la raison ?

Drago

Je regagnai rapidement ma chambre. Quand j'arrivai, je trouvai sans surprise, Crabbe et Goyle en train de dormir comme des loirs. Leurs ronflements beaucoup trop sonores m'arrachèrent une grimace de dégoût, je leur lançai une œillade hautaine.

Une fois en caleçon et prêt à dormir, je me glissai sous ma couette. Malgré cette protection, mon corps ne se réchauffait pas, même après plusieurs minutes.

Tant pis.

Je fermai les yeux, parfaitement conscient que Morphée n'était pas près de venir me prendre dans ses bras. Alors, comme chaque soir, je savourai ma chute dans les abysses sombres de mes pensées.

Mes parents, Voldemort, le contrôle absolu qu'ils avaient sur la moindre parcelle de ma vie, la terreur qu'ils m'inspiraient... toutes ces craintes enveloppèrent mon cerveau de brouillard épais. Une sensation grisante qui me faisait froid dans le dos. Je sentis mon myocarde se comprimer douloureusement, broyé par mes peurs les plus secrètes. Je fermai les yeux plus fort, si fort que j'en eus presque mal. Je restai ainsi, prisonnier de mes réflexions intérieures et entouré par le silence, quelques secondes.

Vents Contraires | DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant