Vents Contraires | Dramione

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Hermione

Je passai en coup de vent au dortoir pour prendre mes affaires de cours -Malfoy avait le parchemin du devoir.

En chemin pour la bibliothèque, je croisai Sans-Tête qui me salua :

— Bonsoir, Miss Granger ! Cela fait plaisir de vous revoir en ces lieux !

— Bonsoir, Sir Nicolas !

— Où allez-vous ainsi ? Sans vouloir être indiscret, bien sûr, il ajouta en me faisant une petite courbette.

— Je vais terminer un devoir à la bibliothèque, je lui réponds en souriant.

— Oh, il soupira. Dans ce cas, je ne peux que vous souhaiter bon courage, jeune Hermione.

— Merci, passez une bonne soirée !

Il s'éloigne dans la direction opposée à la mienne en chantonnant, flottant avec grâce dans les airs.

Lorsque j'arrivai à la bibliothèque, la grosse pendule murale m'indiqua vingt-et-une heures passées de cinq minutes.

Je saluai gentiment Mrs Pince. Son regard gris et sévère se posa sur moi :

— Bonsoir, Miss Granger.

Assurément, cette femme ne faisait pas partie des plus aimables de l'école. Avec son air austère d'ourse mal léchée, elle se faisait facilement craindre par un bon nombre d'élèves et imposait ainsi le respect. Au fond, elle ne faisait de mal à personne, elle gérait simplement sa bibliothèque d'une main de fer. J'étais beaucoup trop habituée à cet endroit pour être terrorisée par la bibliothécaire, dont la sévérité m'apaisait.

Sans rien ajouter, je posai sur son bureau de chêne le gros volume que j'avais à rendre avec un soupir de soulagement. Je trottinai ensuite vers le rayon des livres cultes. Je pourrais très certainement m'y rendre les yeux fermés ; je connaissais cette bibliothèque mieux que n'importe quel élève de Poudlard. Cependant, dans le cas où un autre élève croiserait ma route, je gardai les yeux ouverts.

Arrivée dans ce fameux rayon, je me laissai mollement choir dans un fauteuil vacant. Moelleux à souhait, j'appréciais grandement le confort et la classe des sièges de la bibliothèque. C'était aussi ce genre de détail qui me faisait penser qu'étudier à Poudlard était un privilège.

Quelle école de sorcellerie possédait de meilleurs fauteuils ?

Une fois bien installée, je fermai les yeux quelques secondes avant d'entamer pour la énième fois l'Histoire de la magie de Bathilda Tourdesac.

Je connaissais chaque mot de ce livre par cœur, j'étais capable de le réciter aussi bien qu'un curé le faisait pour sa prière. Je l'adorais... Cet ouvrage m'avait beaucoup appris avant même que je ne fréquente les couloirs de cette école. Je lui étais redevable, c'était certain.

Quand la pendule murale afficha vingt-et-une heure vingt, je remis l'ouvrage à sa place en me promettant de poursuivre ma lecture au plus vite. Ceci fait, je me dirigeai vers le rayon des langues anciennes puis dans la sous-section des runes. Un ouvrage attira aussitôt mon attention : avec sa jolie couverture rouge usée par le temps et les lectures, ce gros dictionnaire m'appelait à le dévorer.

Malfoy, je t'attends.

Drago

Je détestais être retard. Mon éducation d'héritier Malfoy avait ancré dans mes principes que le temps, c'était des Gallions. Cette conviction s'appliquait maintenant : je franchis la lourde porte de la bibliothèque avec cinq minutes d'avance sur l'heure convenue avec la Gryffondor.