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Mon cœur semblai, non en réalité, il battai littéralement la chamade. J'aperçus à travers le judas optique et comme une enfant de deux ans, je m'abaissai. J'étais assise au sol à espérer qu'il ne m'ait pas vu le regarder. Je ne pensai pas pouvoir mesurer la hauteur de ma stupidité, mais mon cœur lui, n'arrivait plus à reprendre un rythme correct. En regardant autour de moi rapidement, je décidai d'avancer jusqu'à Alyson à quatre pattes, lorsqu'elle me vit, elle me jeta un drôle de regard en ne comprenant pas vraiment ce qu'il me prenait.

Je ne pus pas lui demander de comprendre. Puisqu'elle ne le pourrait pas. Elle était le genre de fille à trouver un homme charmant, le faire miroiter une relation durable, tout en flirtant avec un autre. Je n'étais pas forcément d'accord avec ce genre de pratique, mais je ne tenais pas à m'en mêler pour autant. Donc pour en revenir à mon raisonnement, je ne tenais pas à ce qu'elle comprenne l'effet que je pouvais ressentir lorsque je voyais Kol. Depuis peu, il opérait sur moi une certaine attirance que je n'arrivais pas à éclaircir et le fait de ne pas l'avoir vu durant les quelques jours où j'avais gardé James, ne m'en avait pas fait porter plus mal... Malheureusement pour moi, il était sur le palier de ma porte à attendre que je lui ouvre, je ne savais pas quoi faire. J'étais sur le fait accompli. Kol Turner était sur le pas de ma porte.

— Tu peux m'expliquer ce que tu fous à quatre pattes par terre ? questionna alors Alyson en me toisant bizarrement.

— Il est derrière la porte ! murmurai je croyant peut-être qu'il pouvait m'entendre de là où il était.

— Qui est là ? s'interrogea Alyson en se levant pour aller voir.

— Non reste là ! lâchai-je dans un murmure violent en la prenant par le poignet.

Je l'attirai avec moi au sol, elle me regarda surprise, sans comprendre mon attitude. Je dus bien l'avouer, c'était vraiment déplacé. Mon père m'avait toujours raconté que lorsqu'une affaire est non résolue et que l'on ne tient pas réellement à en avoir le fin mot, le métabolisme humain nous pousse à fuir ou réagir de manière disproportionnée. Sans m'en apercevoir, Kol était mon affaire non résolue du moment.

— Mais à quoi tu joues, qui est dehors ? demanda Alyson pour la deuxième fois

— Kol, susurrai-je. Il est à la porte !

— En parlant du loup ! se moqua-t-elle en se relevant soudainement avec un sourire accompli aux lèvres.

— Quoi ? Non, mais qu'est-ce que tu fais, reste là ! dis-je en essayant de la rattraper au vol. Mais elle afut trop rapide et se déplaça jusqu'à la porte.

Je me retrouvai donc à quatre pattes au sol, dans mon propre salon. Essayant de fuir ma triste affaire non résolue. C'était presque ironique quand on réfléchissait bien. Je fuis un gars dont je n'étais pas amoureuse, dont je gardais le petit frère, mais qui me plaisait physiquement et pour mettre la cerise sur le gâteau, il était en couple. J'avais aussi ruiné mes chances le jour où il avait commencé à faire de moi sa meilleure amie et confidente. Comme quoi mon côté filipino-espagnol dont mon père m'avait souvent vendu les mérites, ne faisait pas tout...

Kol tapa une deuxième fois à la porte. Alyson s'empressa d'aller ouvrir alors que je pleurai silencieusement de mon sort et sur sa fulgurante trahison. J'avancai près de la porte en oubliant que j'étais à quatre pattes. Alyson me cacha, elle me tourna le dos, mais je pus sentir son sourire machiavélique qui épiait Kol.

— Bonjour, je... Je suis bien chez Kaithleen ? demanda alors Kol d'une voix soudainement hésitante en voyant Alyson.

— Oui bien sûr elle est, dit-elle en se décalant. ... Là, termina ma meilleure amie en me désignant.

Kaithleen Cavanaud │ L'INTÉGRALEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant