Les gens heureux c'est pour de faux

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Il était très tôt ce samedi matin, j'avais pris le bus pour rejoindre mon copain. On avait pris l'habitude de se voir tous les samedis matins, avant qu'il parte travailler dans le restaurant de ses parents. Pour une fois je n'étais pas en retard, j'avais eu le temps de bien m'habiller, de bien me maquiller et de faire les lacets de mes Doc Marteens. J'avais mis ma belle robe noire qui m'arrivait aux chevilles. Vêtu de la sorte, je m'amusais à tromper les gens sur mon genre. Il me voyait parfois comme une femme, parfois comme un homme, moi je préférais dire non-binaire à une époque pour excuser les fois où je portais des robes, puis j'ai appris que même les garçons pouvaient en mettre alors maintenant je me genre en tant que monsieur.

J'étais bien dans mes pompes, il faisait beau et le monde faisait semblant d'aller bien. Parce que c'était l'été et que les enfants avaient le droit de ne pas connaître la vérité sur le monde réel et la noirceur des pensées que l'on pouvait trouver dans la tête de certains.

Le trajet ne devait pas durer plus de trente minutes, j'allais arriver pile à l'heure pour le voir, lui dire que je l'aime avant de le regarder partir, dans sa tenue de serveur qui mettait en valeur le fait qu'il était hyper bien foutu. J'étais souriant mais quand même légèrement angoissé quand à l'idée qu'il ait pu lui arriver quelque chose, étant donné qu'il ne répondait plus à mes messages depuis deux ou trois jours. Après un arrêt de passé je pu m'asseoir à côté d'un petit blondinet au regard blasé, puis sorti enfin de ce transport pénible -mais néanmoins utile quand on a pas le permis- pour rejoindre Aris, qui n'avait pas vraiment l'air de de vouloir me voir, mais qui paradoxalement m'attendais quand même.

-" Tom, qu'est ce que tu fais là?

- Bah, je viens te rendre ma petite visite hebdomadaire... pourquoi? Qu'est ce qui ne va pas? Tu as l'air préoccupé... Lui dis-je en fronçant les sourcils après lui avoir embrassé le bout du nez.

- Rien, rien du tout... Mon coeur... je suis content de te voir! Me dit-il en me faisant un de ces sourires faux dégoulinant de malaise.

- Euh, ça a pas l'air. Et puis qu'est ce que t'as à guetter les alentours comme ça? Depuis quand t'as peur qu'on nous voit ensemble? Lui demandais-je en commençant à hausser le ton.

- Mais j'ai pas peur qu'on nous voit bébé enfin! Je t'aime... Me dit-il sans grande conviction dans la voix.

- Ça fait combien de temps que tu vois quelqu'un d'autre alors? Parce que je vois bien que t'es dans la lune en ce moment! Et je vois bien que c'est plus comme avant! Et puis bien sûr mes messages n'ont plus de réponses! Regarde toi... t'es pitoyable. J'avais peut être eu des conclusions trop hâtive mais je voulais en avoir le coeur net.

- Mais bébé il n'y a que toi je te jure! Me dit-il en m'embrassant à la commissure des lèvres et dans le cou.

- La vérité. Je le repoussais à la hâte. Je stressais. Je paniquais. Je ne voulais pas avoir raison mais malheureusement je lisais dans ses yeux la peur. Il avait peur car il savait que j'avais compris.

- Tr... trois mois. Me dit il les larmes aux yeux. Ça fait trois mois, mais c'est officiel devant ses proches que depuis la semaine dernière....

-Comment peux-tu...! Il me coupa.

- Mais je t'aime bébé... je suis désolé... je déraille complètement, je vais arrêter de la voir je te jure! Me dit il en s'accrochant à moi.

- Tais-toi! Je le repousse. Comment peux-tu me regarder dans les yeux en me disant que tu m'aimes! Comment oses-tu m'appeler bébé?! Et officialiser votre relation alors que nous sommes toujours ensemble? Je lui ai crié avant de m'en aller le plus vite possible.

Je pleurais, parfait! Je m'étais fait chier à me maquiller pour lui et maintenant tout se barrait à cause de lui. Je retourne à l'arrêt de bus, je ne préfère pas rester trop longtemps au milieu des gens, qui sourient faussement en voyant le gamins faire du vélo, alors que ça fait longtemps qu'ils ont enlevé les petites roues, et que savoir faire du vélo ça ne relève pas du génie. J'attends un moment et cherche mon titre de transport dans ma besace puis le bus arrive et je monte. Je me rasseois à la même place restée libre depuis le dernier arrêt. Et il y a toujours ce blondinet, comme s'il était resté dans le bus depuis que j'en étais sorti, et qu'il n'était pas descendu.

Je sens son regard sur moi, je sais que sur mon front il peut lire "phénomène", en tout cas je l'imagine. Peut être si fort que j'arrive moi même à le lire en regardant mon reflet dans la vitre. Je sais ce qu'il doit penser que je suis un "pauvre type", "une tapette", et je sais qu'il a hâte de sortir du bus pour raconter à ses potes ce qu'il y a vu. Une pédale déguisée en barbie défoncée, qui chiale par dessus le marché. Alors je détourne la tête et regarde la route et la rue à travers le pare brise. Je regarde tous ces gens, cette masse qui fait la gueule mais qui essaye de sourire pour que tous les monde les envient et pensent que leur vie est meilleure, plus facile alors que c'est qu'un con parmis tant d'autres, qui à les mêmes problèmes que les autres mais qui cherche à croire que ce qu'ils sont est mieux, au moins le temps d'une course jusqu'au tabac, pour se sentir supérieur quelques instants, avant de retrouver sa femme ses gosses et le canapé. Puis contre toutes attentes j'ai senti une main me tapoter l'épaule pour que je me retourne. C'était le blondinet qui avait retiré ses écouteur et qui me tendait un mouchoir. Puis il m'a dit:

-" Désolé, j'ai pas l'habitude de faire ça mais... il rit, gêné. Je vois que vous n'avez pas l'air en forme et comme mon gaydar s'est activé, je me demandais si vous ne voudriez pas, à tout hasard passer du temps avec un parfait inconnu qui tire la gueule pour vous remonter le moral?"

Ça m'a fait rire alors j'ai accepté. Et après coup, c'était une très bonne idée.

○•Fin•○

Salut vous. Merci de m'avoir lu. Je précise que j'ai fini d'écrire ceci vers minuit et quelques et m'être relue à minuit et demi donc vraiment désolée pour yeux s'il y a des fautes. Dans tous les cas j'espère que ça vous a quand même plus. Bye bye!

Bibi.

Excusez moi, je crois que je t'aime -Newtmas-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant