Quelque chose qui change

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Deux grands yeux s'ouvrent sur le monde, main sur le coeur. Pas encore mort cette nuit là. Un soupire et on repart. Depuis des jours, semaines voir années il se demandait pourquoi, pourquoi il espérait tant trouver la mort dans son sommeil. Peut être pour refroidir cette place pleine de lui dans ce lit plein de vide. Ou peut être qu'il était simplement habitué à se réveiller en s'étonnant lui même de respirer. Il aimait ce pic d'excitation qui le prenait à chaque nouveau réveil, un jour de plus parmis les vivants. Et sortir de son lit par la suite était comme sortir de cryogénisation sans les années écoulées. Un pied après l'autre, on regarde devant soit. Sortir du froid de la couette retournée pour toucher le froid de la pièce dûe aux radiateurs éteints n'était plus si désagréable au fil du temps. Comme si tout s'était banalisé, ou bien que tout avait changé mais sans trop se montrer.

Il y avait déjà tellement de choses à prendre en compte. Entre la cafetière et la salle de bain. Comme si deux lui habitaient au même endroit. On se frotte les yeux. On se lève enfin. On va faire couler le café déjà chaud pour ensuite partir se laver. Trop de chose ont changé. Comme par exemple les magnettes sur le frigo, le sèche cheveux sur la commode. Et puis il y a aussi les chaussures pas à lui, la veste et la valise rouge au pied du lit.

Les bonbons qui traînent sur le guéridon, les Harry Potter planqués à côté de l'ordinateur, les élastiques, un bébé chat, une plante verte et un cactus.

Mais c'est pas comme ça qu'on s'en est rendu compte. C'était aussi, le lit plus si froid que ça le matin. La boule au ventre plus si présente. Et la chaleur de la pièce si présente. Les mains qui sont là autour de la couette. Les murmures dans la nuit. Les bouteilles d'eau qui disparaissent. Le réveil qui sonne tout seul à 6h30. Les soirées qu'on oublie. Alors quand on est bien réveillé on se souviens, grâce à la douche. Et à l'eau qui régénèrent le système. Les écrous s'enclenchent et tout redémarre. Et c'est une évidence.

On a un petit copain.

Qui a ramené sa cafetière. Qui a acheté un sèche cheveux. Qui collectionne les magnettes sur le frigo. Qui est fan d'HP. Qui a fait un caprice pour avoir un chat. Et qui est là.

Un copain qui réchauffe sous la couette, qui rend vivant et qui aime. Et qu'on aime. Et qui habite ici depuis quelque temps. Mais on a pas encore tout à fait assimilé qu'il nous aime aussi, que les câlins sont ok, que la douche ça peut se prendre à deux et que le café ça se partage aussi. Un copain qui rassure quand on a peur et qu'on rassure quand il est triste. Qu'on a le droit d'aimer et qui est un peu là pour ça.

Et c'était donc ça qui avait changé. Un blondinet s'était en fait installé dans le studio de Thomas, alors après le réveil, après la douche, tout fonctionnait et il se souvenait. Il était heureux de vivre et heureux d'être aimé. Alors comme tous les matins, il retournait quelques minutes sous la couette pour se réchauffer aux côtés du blondinet qui avait pris une place importante dans sa vie et dans son lit. Et comme tous les matins il lui disait "merci". Ils finissaient leur café puis partait vite rattraper leur bus. Et le merci résonnait dans la petite pièce qui constituait le studio. Avec toujours le lit défait, et le bazar partout du blondinet.

☁Fin☁

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 24, 2018 ⏰

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Excusez moi, je crois que je t'aime -Newtmas-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant