Excusez moi, je crois que je t'aime -Newtmas-

Perfect

C'est un peu court désolée mais bon, c'est histoire de se souhaiter la bonne année. Alors bonne année!

☁☁☁

Il faisait froid cette nuit là, très froid. Trop froid. Il avait même neigé la veille. Nuit de décembre cliché. Il y avait eu du givre qui s'était formé sur les pare-brise des voitures, de-quoi faire râler les automobilistes un lundi matin. Le ciel était pourtant dégagé et on voyait les étoiles, toutes, belles comme elles-mêmes, c'était prétentieux mais elles l'étaient aussi. Les lampadaires fonctionnaient une fois sur deux, les rues étaient très mal éclairées, mais ils connaissent bien leur petite ville et ne se perdaient jamais quand ils se savaient protégé du jour. Madame la nuit leur laissait une nouvelle fois le champ libre pour laisser exprimer leur amour. Ils se tenaient la main, jouaient au funambule sur le bord des trottoirs et apprenaient à jongler à une main, s'agrippant désespérément l'un à l'autre sans trop se rappeler depuis quand ils faisaient cela.

Leurs doigts tournicotaient leur uns autour des autres, s'emmêlaient, ne formaient qu'une main. Ils se déplaçaient comme ça pour aller on ne sait où. Juste par plaisir d'être ensemble, par bonheur de partager leur temps tous les deux. L'amour qui se dégageaient de leurs âmes était à pleurer. Ils étaient si beaux, si purs, si innocents. On aurait cru voir qu'un. Ils étaient fait pour être ensemble, c'était indéniable. Leur amour était fascinant, on aurait dit les personnages d'un grand auteur vivants une histoire d'amour rêvée, dont le livre aurait été adapté en un chef d'oeuvre de la cinématographie.

Ensemble ils s'accordaient parfaitement, comme des danseurs ils maniaient l'amour avec une telle précision, c'en était émouvant. Mais tristement à part les étoiles personne n'était au courant. Ni même leurs amis, ni même leurs familles. Ce serait un grand bouleversement si une des deux familles apprenait leur relation. Elles mettraient ça sur le compte de la religion et des conventions sociales. Comprenez-vous, deux jeunes hommes qui s'aiment, c'est très mal vu dans un monde pareil.

Mais ils continuaient de s'aimer. Passaient des nuits et journées ensemble. Ils restaient souvent à ne rien faire le jour, regarder des films parfois; Roméo + Juliette dont ils rêvaient de rejouer la scène du baiser sous l'eau, et tellement d'autres qu'ils avaient vu assez de fois pour pratiquement réciter les répliques qu'ils connaissent du bout des doigts. Ils chantaient aussi, avec leurs voix cassées et les faux accords du brun au piano. Ils riaient souvent, de leurs bêtises, de leurs bagarres enfantines, de leur trop plein de bonheur quand ils sont tout les deux. Et il y avait aussi la peur et la paranoïa qui les étouffait, ils leurs arrivaient des fois d'avoir des incontrôlables crises d'angoisses, de ne plus pouvoir respirer et de vouloir s'éloigner de l'autre le plus possible, ils avaient peur qu'on les prennent sur le vif, qu'on se rendent compte de ce qu'ils sont vraiment, et dans ces moments là les larmes leurs piques les yeux.

Et ce soir ne faisait pas exception. Ils s'aimaient en cachette, fredonnant une chanson d'Ed Sheeran: Perfect. Ils la connaissaient par coeur, ils n'avaient pas besoin de l'entendre pour que les notes surviennent d'elles mêmes dans leur tête. Et dieu qu'ils l'aimaient, parce que c'était eux. Et ils dansaient, comme disait la chanson, l'un dans les bras de l'autre d'accordant au rythmes qu'ils avaient en tête. Ils pleuraient d'amour, ils pleuraient de bonheur. Ils rêvaient de l'un de l'autre, collé l'un à l'autre, ils dansaient un slow au milieu d'une route déserte le soir de la Saint Sylvestre. Et ils s'aimaient. Et ils s'embrassaient.

-"Bonne année mon amour.

-Bonne année mon Tommy."

☁Fin☁