Chapitre 25

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Hello ! Alors, c'est un jour férié et le seul jour où je serais libre ce week-end, alors malgré ma santé déplorable, j'ai écrit... Et ça va mieux, étrangement. Du coup voilà un nouveau chapitre !
Je vous souhaite une bonne lecture !
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Jeudi 26 décembre – Liam

Haine. Rancœur. Désarroi. Désespoir. Inquiétude. Voilà tout ce que je ressentais lorsque je m'étais retrouvé en face de ce Neil aux yeux relevés et humides. Il me fixait avec une telle expression que je ne savais pas quoi penser. Allait-il m'apprendre qu'il m'avait « trompé » avec ma sœur ? Au fond, qu'en avais-je à faire ? Oui, j'aimais Neil. Mais je préférais nettement qu'il fût heureux sans moi que malheureux avec moi. Pourtant, je n'arrivais pas à avaler le fait qu'il eût déjà couché avec ma petite sœur. Je n'arrivais pas à lui pardonner d'avoir touché à la seule personne de ma famille que je m'étais juré de protéger des mains de tous les hommes de la planète. Ce n'était pas pour rien que j'avais instauré cette règle primordiale chez moi : « Ne jamais apporter d'hommes ». Jusqu'à Neil, elle avait toujours obéi. Elle savait très bien que je rechignais à la voir avec quelqu'un. Parce que c'était ma seule sœur. Parce que c'était ma petite sœur. Qu'elle était fragile et que je me devais de la protéger. Parce qu'on avait les gênes de mon père et que personne ne savait comment nous allions tous terminer. Parce que j'avais réellement peur de voir toute ma famille disparaître pour les mêmes conneries. Enfin, j'avais fait la même promesse à propos de Lois. Laurie, il faisait ce qu'il veut... Mais il veillait sur moi comme je le faisais avec les autres. A une différence : il aimait tout savoir de ma vie et de mes amours : il était très... Romantique. Mais cela l'arrangeait bien de savoir que j'étais encore vierge de toutes expériences.

Alors savoir que Neil avait réussi à faire tomber la pureté de ma petite sœur me rendait fou. Ç'aurait été n'importe qui d'autre, j'aurais été le tuer dans une ruelle sombre. Neil, je ne pouvais pas. J'étais juste amer. Et j'avais le terrible pressentiment qu'il allait m'annoncer quelque chose de mauvais pour moi. Je m'attendais presque au pire avec son regard larmoyant et sombre. Peut-être allait-il me dire que ma sœur était enceinte... Mais s'il me disait cela, j'allais abandonner mes bonnes résolutions et j'allais l'enterrer là, sous mes pieds, vivant. Parce que je n'étais pas Lane Hamilton qui, pour sauver l'apparence de Nash Hunt, l'avait marié à sa sœur – c'était un mariage arrangé qui avait fini par arranger tout le monde, finalement. Moi, je ne pourrais pas accepter que mon meilleur ami, l'homme que j'aimais, mon collègue, mît ma sœur enceinte. Bon, peut-être étais-je un petit peu excessif, mais c'était exactement ce que je pensais, à cet instant. Enfin, s'il m'apprenait cela, je mettrais un point définitif à ce « nous » bancal, et je le pousserais à prendre ma sœur chez lui... Car il serait hors de question que mon neveu ou ma nièce vécût sans père... Je me contredisais tout seul.

J'eus envie de hurler, et pour m'empêcher de faire quoi que ce soit de répréhensible, poussé par ma rage, je tournai juste les talons et me remis à marcher, trainant des pieds dans le sable qui virevoltait avec le vent. Il ne faisait pas chaud, donc je m'emmitouflais encore davantage dans ma grosse veste qui ne me protégeait absolument pas. Elle me permit donc de bien sentir cette poigne qui se resserra sur mon bras lorsque je voulus me remettre à avancer vers la sortie du parking pour aller m'asseoir dans un coin tranquille, pour faire croire que j'avais au moins pris un quart d'heure pour manger alors que j'avais juste besoin de me vider de mes larmes. J'avais encore moins ce désir de manger après avoir vu l'air accablé de Neil. Alors je me retournai vers lui qui venait de m'attraper fermement le bras, et retroussai le nez en remarquant qu'il paraissait être dans le même état que moi. Ses yeux étaient gonflés et légèrement rouges, des cernes lui marquaient le visage, mais cela ne se voyait qu'à une distance assez faible. Sauf que je ne pouvais pas croire qu'il était dans cet état pour la même raison que moi. Il était parti seul la veille, il m'avait abandonné pour partir avec ma sœur et j'étais persuadé qu'il voulait simplement s'excuser. Je devais bien avoir l'air fragile pour qu'il pût croire que j'étais capable de tout pardonner en un claquement de doigts. Je jouais le mépris. Je fis comme si ces yeux qui me fixaient ne me faisaient rien.

Irrésistiblement condamné [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant