Chapitre 24

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Bon, un petit chapitre écrit en 3 heures et qui fait la taille habituelle (5000 mots) ! J'ai eu énormément de mal à me remettre devant mon ordinateur mais il fallait que ça sorte, alors voilà !  Mais je ne publierai pas beaucoup pendant ces prochaines semaines, comme je l'ai annoncé, cela n'a pas changé (mes horaires sont assez éprouvantes et j'avoue être déjà un zombie xD)
Je vous souhaite une bonne lecture !
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Jeudi 26 décembre – Liam

Il marchait nonchalamment vers moi, les bras tendus en avant, la mort dans l'âme. Ses cheveux courts et bruns emmêlés s'envolaient en arrière sous le coup de la tempête lorsqu'ils ne se plaquaient pas contre son front lorsqu'une bourrasque de pluie passait, ses yeux étaient injectés de sang et troubles, une sorte de mousse rose dégoulinait au coin de ses lèvres, et surtout, il avait ce rictus si particulier, si typique de sa personne. Il voulait m'attraper de ses doigts crochus, me griffer de ses ongles surdimensionnés, marquer son territoire. Et même si j'étais parfaitement conscient de la situation, complètement terrifié, je ne pouvais pas reculer. Parce que l'arbre contre lequel j'étais adossé m'avait enraciné. Parce que, tout simplement, j'étais devenu une sorte de double de cet élément végétal. Je ne pouvais que battre des pieds contre l'écorce déjà amochée de l'arbre lorsque le visage familier de cette ombre qui s'avançait vers moi avec ce visage si particulier se rapprocha à un tel point que ses traits me parurent évidents. C'était Brooklyn, seul.

Je tournai les yeux vers ma droite, puis vers ma gauche, et recherchai la présence des deux autres. Je les levai même vers le ciel, comme si j'allais le trouver perché sur une branche. Je grimaçai légèrement en voyant les corps démembrés ou simplement méconnaissables qui pendaient au bout des lianes de l'arbre que je trouvai face à moi, dont l'une était libre, me tendant les bras. Mais mon heure n'était pas venue. Kurt et Brain n'étaient pas là, et ils participaient toujours tous les trois aux sacrifices. Néanmoins, ma douleur physique se réveilla subitement, mon sang s'écoula de mes plaies que je croyais cicatrisées, et ce juste au contact du bout de son index sur ma hanche. Mais je ne dis rien, obéissant aux ordres. Il ne fallait jamais crier, jamais hurler, jamais parler, jamais soupirer ou gémir sous peine de subir le double de la souffrance. Mais cette main si proche de mon corps était un signe de la douleur inévitable qui allait m'ensevelir.

Et mes angoisses s'amplifièrent lorsqu'au fond, apparaissaient soudainement de l'arrière de l'énorme tronc qui me faisait face les deux complices de mon bourreau. Mon visage perdit les dernières teintes de ses couleurs déjà échappées. Ils venaient tous de cette masse noire ombrageuse qu'il y avait. Et elle formait comme une sorte d'espoir pour moi. Peut-être suffisait-il de la franchir pour trouver la sortie, l'échappatoire qu'il me fallait. Et c'était de là que venait la voix qui venait de m'interpeller. Mes yeux s'y accrochèrent désespérément, et je ne pus rien faire d'autre que rester immobile, à attendre. Mais plus les deux nouveaux bourreaux s'approchaient, plus je devenais fragile, plus je sentais mon corps éclater en mille morceaux. Les maux s'amplifièrent. La migraine se décupla au point d'en faire éclater ma tête dans une douleur brûlante, j'avais l'impression qu'on arrachait tous mes organes délicatement, lentement, les uns en même temps que les autres.

Et lorsque mon regard s'attacha à Neil et Lee-Ann, apparus depuis l'ombre, les mains liées, les regards lointains, un sourire collé au visage. Ils semblaient prendre plaisir à ma situation, l'un comme l'autre. Ils semblaient tellement complices que cela me brisa le cœur à un tel point que la souffrance passa au second plan momentanément. Puis Brooklyn tourna les yeux, les repéra, esquissa un sourire, inclina légèrement la tête comme le ferait un psychopathe cannibale avant de dévorer sa victime, et il se détacha de moi. Je ne sus pas réellement comment Laurie et Lois s'étaient retrouvés là, l'un dans les bras de l'autre. Lois serrait tellement le tee-shirt de Laurie que ses phalanges étaient complètements exsangues. Et ce fut vers eux que Brooklyn se dirigea d'abord. Brain s'inclina devant Lee-Ann avant de l'arracher à Neil qui hurla. Et je ne savais pas ce qui m'avait fait le plus de mal. Son cri déchirant ou sa proximité avec ma sœur. Et lorsque Brain et Kurt, tous les deux dirigés vers les femmes, attrapèrent chacun un bras de la jeune femme et tirèrent. Elle laissa échapper une douce plainte avant de se retrouver avec l'artère carotide tranchée nette. Ses yeux se révulsèrent, un soupir s'échappa de ses lèvres roses, et elle fut prise de spasmes incontrôlés, avant de se faire relâcher lâchement sur l'humus. Et je n'eus même pas la force de l'appeler, de laisser sortir le moindre petit son.

Irrésistiblement condamné [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant