Chapitre 28

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- Là ! C'est lui, en bas, sur le cheval.

- Tu veux que j'atterrisse un peu plus loin ?

- Pas besoin. Il a connu ma mère, j'imagine qu'il sait ce qu'est un dragon.

Leya releva la tête, et fit signe à Elys et Kleïark, qui les suivaient, qu'ils allaient atterrir juste en dessous. Sitôt le message transmis, elle sentit Ven amorcer une descente en spirale autour de la silhouette que sa pisteuse indiquait depuis presque trois heures qu'ils le cherchaient, en ce petit matin frais. Ils étaient partis à l'aube pour accomplir ce qui semblait être l'idée la plus folle qu'elles avaient eu jusque là - même en comptant celle de tendre un piège en pariant sur des bouts de verre colorés.

A peine son dragon posé, la jeune fille descendit de sa selle sans prendre plus attention à quoi que ce soit autour d'elle, pas même Elys et Kleïark qui devaient s'approcher à leur tour du sol. Le cavalier venait à peine de mettre pied à terre en calmant sa monture du mieux qu'il le pouvait qu'elle terminait sa course en se jetant dans ses bras.

- Astien !

- Leya ! Je suis heureux de te voir, mais tu n'aurais pas un peu exagéré avec la taille de ta monture, par hasard... ?

Leya étouffa son rire dans l'épaule de son ancien maître, le serrant de toutes ses forces contre elle. Elle ignorait pourquoi elle se sentait si heureuse de le revoir - mais quelque part, c'était comme si un trou dans sa poitrine ne parvenait à être comblé que lorsqu'il était dans les parages.

Lorsqu'il la lâcha, elle recula de quelques pas, le laissant l'examiner sous toutes les coutures, l'air visiblement satisfait. Son examen terminé, il lui laissa enfin l'occasion de reculer de deux pas pour englober d'un bras Ven, qui attendait toujours près d'eux, couché dans l'herbe.

- Astien, je voudrais te présenter Venlëth. Il est mon dragon, mon ami. Ven, voici Astien, celui qui a été mon maître pendant les deux ans, avant que je ne te rencontre.

- C'est un honneur de te rencontrer, dragon Venlëth.

- C'en est un pour moi aussi, répondit le concerné en inclinant sa tête profondément, laissant Leya se charger de la transmission.

Les trois compagnons attendirent encore quelques instants avant qu'Elys et Kleïark ne les rejoignent à leur tour, permettant ainsi à Leya d'achever les présentations. Lorsque ce fut fait, elle put enfin répondre à la vague de curiosité qu'elle sentait émaner de la part de son ancien maître.

- Je sais que c'est un peu soudain comme proposition, Astien mais... Elys et moi devons remplir une mission qui va nous amener à visiter un endroit précis, et j'aurai aimé savoir si tu voudrais nous accompagner. Il y a quelqu'un, là-bas, que j'aimerais beaucoup te présenter. Je pense que cela pourrait te faire plaisir.

- C'est en effet soudain... mais si j'ai appris une chose, c'est de ne jamais contrarier une femme de ta famille. Laisse-moi donc le temps de m'occuper de ma propre monture et je t'accompagnerai volontiers. Car nous y allons à dos de dragon, je suppose ?

- Tu supposes bien !

Ven accompagna la tirade de Leya d'une sorte de grondement sourd répété - l'équivalent dragonique d'un rire.

***

- Donc, je te laisse t'occuper de ça avec Kleïark ?

- Oui, ne t'inquiète pas. Nous nous en sortirons très bien tous les deux, et dès que ce sera fait, nous te rejoindrons, Klei sait par où il doit passer.

Les Gardiennes d'AclosiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant