𝑳𝒆 𝒑𝒊𝒂𝒏𝒊𝒔𝒕𝒆. 𝑵𝒂𝒎𝒈𝒊

Quinzième partition

Un soupir puis il pose sa tasse de café. La conversation entre eux a commencé de manière banale. Quelques questions sur leur vie, les études et la musique puis un silence s'est installé malgré le lieu bruyant. Ils ont décidé de se voir pour la même raison. Ils ne veulent plus que la situation soit comme ceci. Ce n'est pas le rôle de HoSeok de s'occuper régulièrement du petit, ni de le conseiller sur ses partitions pour le concours ou même le rassurer quand il pleure. C'est à Nam Joon de faire tout ça. Malheureusement, un nouveau problème s'est ajouté entre les deux amis. Jeon JungKook. Le fleuriste soupire une nouvelle fois puis cherche ses mots pour aborder le sujet. Il se doute bien que quelque chose ne va pas avec le trompettiste. Tous les deux le connaissent et savent quelle réputation il a au conservatoire. Il n'a jamais été bien vu et beaucoup sont méfiants de son comportement. C'est bien pour cela que Nam a bien vite contacté son ami pour avoir des renseignements. Pourquoi YoonGi serait ami avec quelqu'un comme lui ? C'est inquiétant. L'étudiant raconte ce qu'il a vu lors du dernier concours ainsi que la fuite du pianiste pour ne plus être dans les bras de l'autre.

« Ecoute Nam Joon, je vais en discuter avec YoonGi. Dès que je sais quelque chose, je t'en informe. »

Les deux sont si maladroits pour leurs sentiments qu'ils doivent passer par l'intermédiaire de HoSeok. La discussion ne dure pas plus longtemps. L'étudiant doit retourner en cours et le fleuriste au travail. Ils n'ont pas eu le choix de se voir un midi, rapidement. Ils se saluent puis repartent chacun de leur côté. La tâche ne devrait pas être infaisable. Il a l'habitude de parler avec le petit maintenant alors il ne s'inquiète pas. Tout devrait bientôt rentrer dans l'ordre.

YoonGi est assis à la même place que d'habitude, coloriant. Il n'arrive pas à avancer sur sa composition alors il a décidé de se changer les idées. Il n'a pas encore touché à sa part de gâteau et son verre d'eau est encore rempli. Il est arrivé il y à peine quelques minutes. Normalement le petit devait passer la journée avec son aîné mais il a été appeler en urgence pour une réunion. Il a l'habitude avec le temps, il n'y fait même plus attention. Ils iront se promener un autre jour, tant pis. Le pianiste essaye de ne pas penser à tout ça, ni à Nam Joon. Il veut juste se détendre un peu. Il entend la chaise à côté de lui bouger puis quelqu'un qui s'assoit. Surement le fleuriste. Il ne relève pas la tête et continue de griffonner sa feuille en essayant de ne pas dépasser mais c'est délicat. Il se concentre quand il approche les bords mais bien souvent un trait de crayon s'échappe et s'enfuit de la ligne noire. Il gonfle les joues puis se stoppe, déçu d'avoir encore raté un coloriage si beau. HoSeok lâche un léger rire en le voyant puis caresse ses cheveux pour le rassurer.

« C'est bien mieux qu'avant. »

Pour appuyer ses propos il revient aux premières pages du livre et lui montre les nombreux traits ratés, les contours pas vraiment respectés puis en parcourant le cahier on peut voir une amélioration. Les couleurs sont plus harmonieuses et on sent que YoonGi a voulu s'appliquer. Il apprend après tout, il ne doit pas se mettre autant de pression pour le coloriage. Ce n'est qu'un début. Le petit hausse les épaules, pas vraiment fier de lui ajoutant que JungKook lui a dit la même chose il y a deux jours. Son ami y voit l'occasion d'enfin aborder le sujet. Il doit trouver le problème et rapidement pour aider Nam Joon. Alors il commence en douceur, lui demandant si tout va bien avec le trompettiste et les liens qu'ils peuvent avoir. Sans gêne, le pianiste répond à coeur ouvert. Il explique que tout se passe correctement et que même s'il trouve un peu l'adolescent envahissant il l'aide pour ses compositions et l'encourage. HoSeok fronce les sourcils. Ce n'est absolument pas dans son genre. Jamais il n'irait faire ça en temps normal. Néanmoins il ne l'interrompt pas et continue de l'écouter sagement. Ils sont simplement des connaissances et ne parlent que de musique. Peu satisfait, le fleuriste décide de forcer un peu la conversation.