𝑳𝒆 𝒑𝒊𝒂𝒏𝒊𝒔𝒕𝒆. 𝑵𝒂𝒎𝒈𝒊

Vingtième partition

« Voilà. J'ai fini. »

YoonGi adresse un regard à ses mains bandées. Il devrait penser à mieux les protéger, elles sont vitales. Sans elles, il ne peut pas jouer. Un soupir puis il étend doucement ses jambes. Son jean à quelques trous et ses genoux sont couverts de pansements. Heureusement que dans son sac il a toujours de quoi se soigner. Soudain, une peluche se glisse entre ses doigts. Son pelage est si doux et agréable. Il relève la tête et adresse un regard à Nam Joon qui semble un peu timide. Il caresse avec légèreté ses mèches blondes avant de glisser jusqu'au milieu de son dos. Il cherche simplement à le rassurer. Les rayons du soleil arrivent enfin et réchauffent un peu leurs corps gelés par la pluie. Ce genre de moment doux avec son ami lui avait tellement manqué. Un petit sourire se dessine sur son visage puis il pose sa tête sur son épaule. Ses yeux se ferment. Il n'ose pas vraiment parler. Pour l'instant il veut juste profiter de ce silence. Il ne sait pas vraiment par où commencer si jamais il doit aborder une conversation avec. Parler de ses sentiments serait bien trop dur, il n'a jamais appris à le faire avec son frère. Petit, il ne disait rien ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrivait. En grandissant il a su mettre des mots sur ses tristes émotions mais jamais sur celles qui étaient joyeuses. YoonGi ne trouve jamais les bons mots pour exprimer ce qu'il ressent et encore moins quand il s'agit de déclarer son amour à quelqu'un. Malgré tout s'excuser de l'avoir chassé de sa vie si rapidement et d'en plus avoir cru JungKook serait important. Ses yeux s'ouvrent lentement. Il joue nerveusement avec sa peluche puis commence à chercher comment formuler sa phrase.

« Nam.. J'aurais pas dû te crier dessus, sans réfléchir. Et j'aurais dû croire plus en toi, qu'en JungKook.. Désolé.. »

Il aurait dû bien plus se méfier de ce personnage et continuer de garder confiance en Nam Joon. Il s'en veut de ne pas avoir réfléchi aux paroles de son ami quand il lui a dit de faire une pause, de s'être emporté d'une telle manière pour une simple remarque. Parfois, il se déteste encore. C'est de sa faute s'ils se sont séparés pendant si longtemps. Une petite moue triste apparaît sur son visage tandis qu'il serre un peu sa peluche. Une légère décharge se fait ressentir dans son corps. Il sursaute un peu plus tourne la tête. C'était un simple baiser de Nam Joon sur sa joue. Le petit a encore un peu de mal à s'habituer à ce contact si doux.

« Ne sois pas triste. Je te pardonne. Moi aussi j'ai fais des erreurs. Si j'étais revenu plus tôt, j'aurais pu te protéger. »

Maintenant tout cela est terminé. L'étudiant n'a plus envie de se remémorer le passé, de se dire constamment qu'il a hésité par timidité, que la peur l'a retenue pendant un moment avant de finalement changer d'avis régulièrement sur son comportement à adopter avec le pianiste. Une petite main hésitante vient se glisser dans la sienne mêlant leurs doigts. Nam Joon ne peut le nier. Tout ça lui avait manqué. La chaleur de YoonGi à ses côtés et son phrasé un peu enfantin aussi. Il se doute bien qu'il doit être malgré tout un peu perdu à cause de tous ses sentiments nouveaux mais avec le temps ça il trouvera ses repères. Peut-être même qu'aujourd'hui était son premier baiser. A cette pensée, le jeune homme vient passer ses bras autour de son petit être et le serre délicatement. Il le garde contre lui pendant un long moment sans prononcer un mot de plus. Ils n'ont jamais vraiment été très bavards concernant leurs relations et leurs émotions. Tout passe par les gestes. Il a envie de le protéger un peu plus encore, de le garder dans ses bras pour toujours et de ne plus jamais lui causer de peine.

Le pianiste lui adresse un regard. Il doit bien avouer qu'avoir quelqu'un qui le serre d'une telle manière le charme un peu plus. Surtout si c'est Nam Joon. Ses joues s'empourprent légèrement puis il s'approche un peu plus du visage de son amoureux avant d'y déposer ses lèvres sur les siennes. YoonGi espère que son baiser n'est pas trop maladroit mais oublie bien vite toutes ses pensées en sentant qu'il y répond avec douceur. Son corps se détend lentement et il passe ses bras fins autour de la taille de l'étudiant. Définitivement il aime recevoir de l'affection de sa part et ne compte plus s'en détacher. Il se sent même grandir avec lui et comprend que la personne dont il rêvait secrètement pendant tous ses longs mois d'hiver, celui qui pourrait l'aider, croire en lui, était en réalité Nam Joon. L'inconnu qui l'observait parfois dans ses rêves, lui chuchotant des mots doux ou le félicitait, c'était également lui. Finalement il ne regrette pas que son amoureux l'ai invité à prendre un chocolat chaud, ni même d'être venu pour lui dire de participer au concours. Sans ça, il n'aurait jamais pu vivre comme maintenant. Il n'aurait pas rencontré ses amis, gagné et prouver au reste du monde qu'il était capable lui aussi de faire quelque chose de sa faible existence. Même malade, il a toujours trouvé la détermination de continuer et même de courir depuis qu'il connaît Nam Joon. Avant jamais cela ne serait arrivé. Peut-être qu'il serait resté enfermer chez lui et aurait attendu que le temps passe jusqu'à la fin. Le frottement délicat du nez de l'étudiant contre le sien le tire de ses réflexions, laissant un léger rire s'échapper. Le petit reprend ensuite la parole.