Chapitre 12 : Tant pis

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Mon regard se perdit dans la pièce et je l'analysais petit à petit, complètement déstabilisée de trouver une telle pièce ici. Celle-ci dénotait totalement avec le reste du QG.

Je fis un pas et observai plus en détail le lit. Il était plus petit que la normale et contenait des tas d'oreillers ainsi que quelques peluches. Tout était fait pour qu'un enfant se sente à l'aise ici, et pourtant, une atmosphère pesante s'en dégageait.

Puis mon regard se posa sur une photo accrochée sur un mur. Il y avait Marilyn et une petite fille à ses côtés, toutes les deux souriaient. Jamais je n'avais vu une telle expression sur le visage de Marilyn. Elle semblait si... heureuse. Son visage n'était pas aussi froid, aussi méprisant que d'habitude.

Mais une question persistait. Qui était cette fille ? Avait-elle eu un enfant sans que nous soyons au courant ? C'était impossible, nous l'aurions su bien auparavant...

— Tu cherches quelque chose ?

En me tournant vers cette voix, je fus à peine surprise de découvrir Marilyn. Il était évident qu'elle pointerait le bout de son nez d'un moment à l'autre. Cependant, elle était bien plus furieuse que je ne l'aurais cru. J'étais vraiment allé là où il ne fallait pas à en croire son regard.

— Qui est cette gamine ? demandai-je, ne pouvant pas me retenir.

— Je n'ai aucune obligation de te répondre, répliqua-t-elle en appuyant sur chacune de ses syllabes.

Une part de moi me disait de ne pas insister parce que Marilyn savait se taire, même sous pression, et que je n'en tirerais rien. Puis une autre me soufflait d'essayer quand même, que quelque chose de bien plus insidieux se cachait derrière tout ça.

— Tu as une fille ? tentai-je encore une fois.

— Tu ferais mieux de chercher ton cher Davis au lieu de m'importuner avec de telles questions... Tu es seulement ici parce que tu es une fugitive, tu n'es pas là pour fouiller là où bon te semble. Alors, à ta place, je partirais et je fermerais ma gueule.

Son ton était bien plus agressif que jamais, à croire que ma présence dans cette pièce la dérangeait un peu trop. Elle ne voulait vraiment pas parler de cette fille, comme si c'était un sujet un peu trop sensible.

Je m'apprêtai à quitter la pièce quand je me remémorai cette croix sur la carte qu'elle avait tracée à l'emplacement de son QG. Quelqu'un était mort ici. Quelqu'un s'était endormi pour toujours avec un papillon sur sa paume gauche pour l'accompagner. Il serait idiot de penser qu'un esclave était mort ainsi. Le lien était clair dans mon esprit, ce ne pouvait être que ça. Ça pouvait même expliquer son implication dans le groupe. Elle n'avait rien à gagner, sauf si elle pouvait venger la mort d'un être cher...

Arrivée sur le seuil du chambranle de la porte, je fis demi-tour, ce qui n'était pas pour lui plaire.

— Arrête de te cacher derrière de faux prétextes. Arrête de dire que cet assassin t'intéresse. Il te répugne tout autant que moi.

— Je t'ai demandé de dégager, pas de me sortir d'autres conneries, m'arrêta-t-elle en croisant ses bras.

— Ok. Alors contredis-moi. Dis-moi que cette fille est encore en vie. Dis-moi que tu ne veux pas te venger.

— Tu aimes sortir des tas d'âneries, comme toujours, lâcha-t-elle avec une once d'ironie. Et tu ne cesses de te prendre pour une justicière alors que ça a toujours été la merde après ton passage.

— Je n'ai pas le devoir d'aider tout le monde ! Et je ne peux pas de toute manière ! Si je le pouvais, j'aimerais bien, mais c'est impossible, et tu ne peux pas me le reprocher ! Ça ne veut pas dire que je n'ai aucune culpabilité par rapport à ce qui s'est passé à Sparrington, ni même que tu méritais ce qu'il t'est arrivé... J'étais moi aussi une esclave, comment voulais-tu que j'aie le recul nécessaire ? On ne cessait de nous manipuler, de nous dire quoi penser, ce qui était bien, ce qui ne l'était pas... Comment voulais-tu que ce soit évident pour moi ?

Downfall | TOME 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant