Downfall | TOME 1 & 2

Chapitre 17 : Perte de contrôle

Encore une fois, nous avions trouvé refuge chez Chernobog. C'était le seul endroit qui nous était accessible et qui n'était pas constamment surveillé. Nous pouvions trouver un semblant de sécurité, mais pas pour bien longtemps.

En arrivant, nous avions allongé Marilyn dans un lit alors qu'elle était encore inconsciente. Elle était en pleine crise et nous ignorions totalement comment l'aider. Aucun d'entre nous n'était dans sa situation et nous ne connaissions pas non plus dans le même cas qu'elle. Les gens comme elle étaient généralement chassés, peu importe la manière. Elle faisait malheureusement partie des indésirables de cette société, considérée comme une moins que rien, même pas humaine. Nous étions les seuls qui pouvaient la soutenir, mais de notre aide, elle n'en voulait certainement pas. Néanmoins, Chernobog prit l'initiative de trouver quelqu'un comme elle pour l'aider au mieux. Enfin, j'espérais surtout qu'elle abandonne totalement cette part d'elle ou qu'elle se rende au moins compte des dangers...

Toute cette situation m'inquiétait, en particulier quand toutes ces questions qui me hantaient avaient désormais des réponses. Minta n'était plus et ce qu'il était devenu m'angoissait tout autant. Je ne pouvais m'empêcher de revoir notre dernier baiser en boucle dans mes pensées tout en me demandant comment il avait pu survivre. Mais pourquoi ? Nous en voulait-il à ce point ?

Alors que je m'étais isolée quelques instants, Chernobog était venu me voir.

— Ça va ? s'inquiéta-t-il.

— J'ai connu mieux, lâchai-je simplement. As-tu trouvé quelque chose ?

Je ne voulais clairement pas parler de tout ce qui me tracassait, alors il valait mieux changer de sujet. Il comprit mes intentions et n'insista pas davantage. Tant mieux.

— J'ai peut-être réussi à trouver quelqu'un qui pourrait aider Marilyn... J'attends sa réponse.

— Tu crois.... qu'elle peut s'en sortir ? N'est-il pas trop tard ? m'enquis-je, maladroitement.

Même si elle et moi nous étions éloignées, j'étais encore attachée à elle. Sparrington nous avait tous liés, bien que ce ne fût pas de la meilleure manière.

— Je n'en sais rien...

Désormais, nous envisagions sérieusement que ses chances de survie soient compromises et nous avions tous les deux du mal à nous faire à cette idée. Nous étions de plus en plus dans une impasse sans savoir ce qu'Alaric voulait de nous. N'avait-il qu'une envie de vengeance ? Voulait-il nous faire payer qu'on l'ait cru mort durant tout ce temps ? Et à ces questions, je n'avais pas la moindre réponse... J'avais beau essayer de comprendre, mais vainement.

Nous manquions encore de beaucoup d'informations...

*

Bien plus tard dans la soirée, Chernobog avait réussi à avoir un échange bien plus poussé avec cette personne qui pourrait aider Marilyn et lui avait annoncé qu'elle pourrait venir dans l'immédiat. J'étais assez étonnée par son hospitalité et la vitesse de chacune de ses réponses, mais Chernobog m'assurait qu'il avait l'habitude d'avoir des contacts très rapides. Bien que je restais suspicieuse, je lui accordai le bénéfice du doute.

En moins d'une heure, elle se présenta à la demeure. Chernobog ouvrit à une grande femme au charisme imposant, mais il m'était impossible de discerner son visage de par sa capuche.

— Chernobog Cloven ? lança-t-elle d'une voix grave.

Chernobog confirma son identité et la fit entrer. Elle enleva sa capuche, révélant alors sa longue chevelure cuivrée ainsi que son visage creusé et au regard intimidant. Il était évident que rares étaient les personnes s'opposant à elle.