Chapitre 16 : Quand les réponses ne suffisent plus...

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Quand on se retrouve dans de sales affaires, on sait très bien que jamais ça ne sera simple et on se lance alors dans un chemin parsemé d'embûches et d'épée de Damoclès, et bien souvent, contre notre gré. Et cette fois-ci, c'était encore une fois mon cas. Je commençais à en avoir l'habitude, sauf que les dernières fois, je savais exactement où le chemin menait puisque j'en avais toujours été maître. Là, je n'avais aucune idée d'où celui-ci me menait, mais clairement pas vers quelque chose de simple...

Et de retour chez Chernobog, lui aussi l'avait compris. Autrement dit, nous étions dans une belle merde. Le regard qu'on s'échangeait était suffisant pour se comprendre, mais nous allions quand même avoir besoin de mettre quelques paroles sur nos gestes.

— Est-ce que tu as vu ? demandai-je à Chernobog, toujours sous le choc.

— Bien sûr... Mais cette personne... Enfin, il t'a appelé Camélia... Il te connaît de Sparrington !

— Oui, et je ne me rappelle absolument pas de lui, rétorquai-je en croisant mes bras. Il me connaît, et ce, depuis longtemps.

Pendant un instant, nous nous tûmes, ne sachant plus quoi dire. Après tout, nous étions complètement perdus. Encore une fois, nous n'avions que des questions sans réponses dans nos esprits. Et comme toujours, ce n'était que le début.

— En tout cas, il était présent le soir de l'attaque. Il doit probablement savoir où nous comptons agir.

— Comment pourraient-ils nous espionner ? s'enquit-il en arquant un sourcil.

— On est à Downfall. Si tu connais plus sécurisé comme ville, tu me fais signe...

Mon regard se tourna brièvement vers toutes les caméras de surveillance qu'il continuait de pirater. En fait, Downfall faisait surtout dans le voyeurisme plus que dans la sécurité. Il était bien plus facile de nous espionner en prétendant qu'il s'agissait pour notre bien.

— Tu crois que c'est lui Snuumura ? m'interrogea-t-il.

— C'est fort probable. Pour l'instant, nous n'avons pas de meilleures hypothèses, bien que nous n'ayons rien de concret pour Talib. Et tant que Marilyn voudra nous mettre des bâtons dans les roues, nous n'aurons rien de plus.

— On devrait essayer de se réconcilier avec elle, proposa-t-il faiblement.

Oui, on pourrait. Mais à chaque fois, c'était la même chose. Et malheureusement, nous ne ferions que la blesser, même involontairement.

— Nous allons devoir faire autrement. Mais je pense que les seules réponses nous viendront de cet homme et je n'ai aucune idée de le contacter de nouveau...

— Tu n'as pas dit qu'il savait où nous allions agir ? lança-t-il d'un air malin. Nous avons encore une liste de lieu et on pourrait le trouver à l'un d'entre eux.

— Ça serait bien trop simple pour que ça marche. Je ne pense pas qu'il se ferait avoir aussi facilement.

— Et si on tente de juste avoir quelques réponses ? Sans aucune attaque contre lui ?

— Ça peut se tenter, lâcha-t-il en haussant les épaules.

Après tout, nous n'avions que peu de moyens pour agir, autant tenter de ce qui nous semblait le plus invraisemblable. Dans un malentendu, nous pouvions peut-être en tirer quelque chose...

*

Parfois, les idées les plus tordues peuvent passer pour de très bonnes idées, mais je n'arrivais pas à y croire totalement, en particulier lorsque nous arrivâmes à destination. Le lieu était assez vide et tranquille, juste un parc quelconque où quelques personnes passaient. Chernobog pensait que ce pourrait être un bon endroit pour rencontrer cet homme, à l'abri d'une quelconque forme de sécurité bien trop oppressante. Mais ce n'était pas rassurant pour autant. S'il nous arrivait quelque chose, personne ne nous entendrait crier à l'aide... Après tout, c'était un risque à prendre quand nos choix étaient aussi restreints.

Downfall | TOME 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant