D'habitude, j'avais toujours détesté l'impressionnante sécurité déployée à Downfall, mais cette fois-ci, j'allais enfin pouvoir tirer cette idiotie à mon avantage. Les caméras disposées à chaque coin de rue et tous ces gardes qui ne cessaient de circuler allaient nous être d'une précieuse aide.
Chernobog m'avait convié chez lui, ayant le matériel nécessaire pour retracer quiconque par le biais de ses technologies. Après l'usage de quelques sorts, il était parvenu à afficher les vidéos en direct des différents endroits que nous avions ciblés sur un grand écran. Le résultat était stupéfiant. Il tenta de me rassurer en m'affirmant que tout le monde ne pouvait pas faire ce qu'il venait de faire et qu'il avait réussi à trouver les quelques failles du système de sécurité de Downfall.
— Et maintenant on attend de voir quelque chose ? On ne peut rien faire pour empêcher quoi que ce soit ? demandai-je, m'inquiétant déjà d'une réponse négative.
— On ne sait même pas qui est vraiment Snuumura, c'est notre plus gros problème... Et le peu qu'on a essayé jusqu'alors ne nous a menés à rien.
— Tu crois qu'on aura son identité ainsi ? l'interrogeai-je, perplexe, tout en croisant mes bras.
— Je préfère essayer, au cas où. Parce que pour l'instant, nous n'avons presque rien... On a un nom, et encore, ce n'est peut-être pas le bon... On a son modus operanti. Mais on a rien de bien concret. On comprend juste que tout ça nous lie par rapport à ce qu'il s'est passé à Sparrington. Cette personne te connaît, elle me connaît et elle connaît Marilyn.
— En effet, nous n'avons que peu d'informations, ajoutai-je. Et cette personne nous veut du mal. Mais encore une fois, on ne sait pas pourquoi. Avons-nous fait quelque chose de mal à Sparrington ?
Il s'arrêta un instant pour réfléchir. J'avais lâché cette question naturellement sans trop songer à ce qu'elle sous-entendait, et finalement, elle était assez pertinente. Tout nous poussait à croire qu'on nous en voulait et que la raison de cette rancœur était en rapport avec Sparrington. Mais alors, qu'avions-nous fait ?
— Je n'en sais rien, soupira-t-il en haussant ses épaules.
Malheureusement, je ne saurais pas répondre non plus. Nous étions tous des esclaves. Après tout, si quelqu'un pouvait nous en vouloir, Talib était plutôt bien placé. Lui avait des rêves de gloire et la fin de son règne s'était annoncée avec cet incendie mortifère. Mais nous ne savions pas du tout s'il était encore en vie et Snuumura avait attaqué des nobles, ce n'était pas son genre. Il aurait pu agir ainsi pour brouiller les pistes, sauf que mon instinct me disait que c'était bien trop évident et que je ferais mieux de me méfier.
Sinon, il y avait le reste de la famille ou des tas d'esclaves... Mais je doutais fortement qu'un esclave agît ainsi.
Je n'arrivais pas à y voir clair. Mes pensées se bousculèrent alors que mes yeux étaient rivés sur les vidéos. Les rues étaient calmes et rien ne semblait se propager à l'horizon. Peut-être même qu'il ne s'y passerait rien... C'était ce dont Chernobog et moi commencions à penser au bout de quelques jours. Downfall était complètement calme et les médias n'avaient pas parlé du moindre crime, à moins qu'ils n'eussent étouffé l'affaire, comme bien trop souvent.
— Tu crois que si je commence à ne plus y croire, quelque chose va enfin se produire ? demandai-je à Chernobog pour briser le silence.
Il se tourna vers moi, un léger sourire sur les lèvres.
— Non, ce serait bien trop simple...
— Bon, je crois que je vais me rendre sur l'un des lieux, je vais bien voir ce que ça donne, annonçai-je.
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Downfall | TOME 1 & 2
ФэнтезиDownfall paraîtra, pour n'importe qui, comme une ville normale dont personne ne voudra s'attarder dessus. Je peux vous assurer qu'au contraire il s'y passe des choses là-bas. La lutte des classes n'est que le quotidien de tous jusqu'à ce qu'une couc...