Tom Holland // OS

On Set With Tom

Il doit être aux alentours de 3H du matin alors que je suis figée devant une ruelle, les yeux écarquillés et mes mains plongées dans les poches de ma veste. Un homme blond est maintenu contre le mur. Il n'est pas en très bon état physique. Du sang coule de son nez et sa lèvre est fendue, en plus d'avoir l'arcade sourcilière gauche ouverte d'où s'échappe un filet de sang. Je ne vois pas le visage de celui qui le tient par le col de son t-shirt mais il lui parle tout bas. Il a une certaine agressivité dans la voix. Un autre homme est présent, un peu plus en arrière, avec un gros sac sur ses épaules et un couteau dans chaque mains. Ce dernier donne une petite tape sur l'épaule de l'agresseur. Il se retourne vers son coéquipier.

-Quoi ? demande-t-il.

L'homme au sac à dos me désigne d'un mouvement de tête.

L'agresseur tourne sa tête de l'autre côté et croise mon regard. Je déglutis. Je devrais m'enfuir en courant mais mes pieds sont comme incrustés dans le goudron du trottoir. Il lâche sa victime qui se laisse glisser contre le mur et s'affaisse à terre en respirant difficilement, l'une de ses mains est posée sur ses côtes. Il a du se prendre pas mal de coups. L'agresseur est trop loin pour que je puisse distinguer correctement son visage mais je le vois m'observer de la tête aux pieds. Il s'approche de moi et mon cœur s'emballe. Je fais un pas en arrière mais il m'agrippe le bras pour éviter ma fuite. Je respire de plus en plus vite et j'ai peur. Ses prunelles brunes me fixent de façon intense et déterminée. Ses sourcils sont froncés et sa mâchoire contractée. Son visage à la lumière, je le reconnais. Il me pousse dans la ruelle vers l'homme à terre. Je lève les yeux face à l'homme au sac à dos, il a l'air moins dur que celui qui me tient férocement le bras. J'essaie de me dégager mais il me plaque contre le mur et approche son visage du mien.

-Je te connais, je lui murmure.

Il ne réponds pas, j'avale ma salive et continue.

-Je t'ai déjà vu dans le lycée.

-Oh, c'est vrai, me dit-il. Ça me fait un peu de peine de tuer une lycéenne mais tu ne me laisse pas le choix.

Des larmes descendent le long de mes joues sans que je puisse le contrôler. L'homme au sac à dos lui glisse un couteau dans la main.

-S'il vous plaît, je murmure d'une voix brisée.

Le jeune brun tient toujours sauvagement mon bras dans sa poigne. Il me fait mal. Il approche la lame du couteau de mon visage, la pose sur ma joue et la fait glisser doucement jusqu'à mes lèvres. Son sourire est infesté de sadisme.

-Je vous en supplie, je répète.

Il ricane à m'en donner des frissons. La lame grise passe de mes lèvres à mon menton et s'arrête sur ma gorge. Il appuie la lame contre ma peau et je sens un léger picotement. Il apporte la lame à sa bouche et passe sa langue sur le bout de l'arme blanche, goûtant une goutte de mon sang.

-Je ne parlerais pas de ce que j'ai vu ! Laissez-moi partir !

Les larmes s'enfuient de mes yeux rougis et abondent sur mes joues. Il appuie son corps contre le mien et me murmure à l'oreille.

-Et si je commençais par te couper la langue, dans ce cas ?

Un sanglot s'échappe de mes lèvres et il ricane de plus belle. Il lève le bras et colle la lame du couteau contre ma tempe. Il presse violemment sa main sur ma bouche avant de faire glisser à deux reprises la pointe sur ma peau. Je gigote et continue de pleurer. au touché, je devine qu'il a tracé une croix sur ma tempe.

-Pour te souvenir que tu ne dois pas parler. Je suis gentil, aujourd'hui, dit-il en plongeant son regard de psychopathe dans mes yeux meurtris.

-Coupez ! crie le réalisateur. Vous avez été formidables ! C'était la dernière prise pour ce soir ! Les acteurs, allez vous changer, immédiatement.