22 : Tout est bien qui finit bien

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Le sourire aux lèvres, Lianne entra dans son salon pour prendre un peu de ce bison séché angélique puisqu'elle savait que Néruhour l'adorait.

Elle ne fit pas attention à l'état de son salon, rempli de papiers éparpillés au sol, sur les tables.

Les petits problèmes attendraient un moment.

Elle passa devant tous les hublots qui servaient de fenêtre, à la seule différence que chaque hublot au lieu de dévoiler le paysage, montrait une planète différente. Il y avait Chara, Loft, Nakri, Bellum, Spe leur nouvelle planète, et la Terre. Au départ, les humains devaient aller sur Mars, mais Eau en n'arrivant pas à la modeler selon ses souhaits s'était énervé et avait retiré toute l'eau de sa surface, la rendant encore plus aride que Bellum. Il avait donc dû se tourner vers la troisième planète tellurique.

Curieuse de voir si les elfes avaient fini d'implanter une gigantesque forêt -l'Amazonie-, elle posa ses doigts sur la fenêtre tactile et zooma.

Elle vit Alia et Loïc, en train de crier sur un démon qui plantait trop près un arbre d'un autre. Cette vision la fit sourire. Son peuple n'avait pas la main verte mais les elfes oui. Et ils étaient très perfectionnistes.

Elle s'en détourna en riant légèrement, puis passa devant la dernière fenêtre, qui était noire. Elle ne l'était plus lorsque Lianne passait un appel, ou qu'elle en recevait un. Elle voyait alors la personne avec qui elle parlait. Cela faisait que ce hublot était bien souvent allumé car sans cesse on appelait Lianne pour régler une dispute. Tous les peuples avaient décidé d'être moins dépendants de leur créateur, alors la démone devait jouer un peu le rôle de médiateur, car bien souvent, les problèmes survenaient entre deux individus de différentes espèces. Alors il en fallait un impartial et elle l'était.

Mais soudain, la pièce lui parut plus sombre. Elle sentit une présence derrière elle, mais n'eut pas le temps de se retourner. Déjà des milliers de souvenirs lui revenaient, comme si quelqu'un les fouillait les uns après les autres. Elle se revit enfant, en train de nettoyer ses cornes et ressentit la peur que lui avait inspiré Feu la première fois qu'elle l'avait vu. Elle revécut les combats qu'elle gagnait les uns après les autres. Elle ressentit la douleur qu'elle avait ressenti sur Okéanos, puis les moments d'incertitudes dans son cachot. Finalement, elle revit les dragons et démons l'écouter, alors qu'elle parlait sur Bellum et tout ce qui suivit, l'arrivée des entités, l'aménagement sur leur nouvelle planète et toutes les discussions qu'elle avait eu depuis, via le hublot.

Puis la lumière revint et son mal de tête s'arrêta.

Un peu hébétée, elle regarda derrière elle, mais elle était seule.

-Une migraine surement... finit-elle par dire.

Elle sortit finalement et oublia cet étrange instant en voyant le magnifique paysage. Des cascades de lave tombaient de falaises, partant dans la rivière Bellum de la ville. Il y avait aussi le fleuve Okéanos, cette fois fait d'eau, qui desservait les différentes villes de la région. Des plantes vertes poussaient de toute part, de toutes les formes et couleurs différentes. Le tout dans un design très harmonieux. Cela faisait de leur ville un havre de paix, où il ne faisait jamais ni trop chaud ni trop froid.

Elle vivait ici depuis maintenant quelques mois et n'en revenait toujours pas de la tournure des évènements. Si elle pensait que les elfes et anges n'accepteraient pas les démons et dragons, il n'en était rien. Savoir toutes les misères que Feu leur avaient fait subir semblait avoir calmer leur douleur. Les peuples de la Création n'éprouvaient pas particulièrement de haine envers les peuples du fils de leur créatrice, puisqu'ils n'avaient pas subi d'attaque. Ceux qui avaient participé à la contre-attaque n'étaient venus dans les vaisseaux que pour protéger les peuples des autres enfants de leur créatrice. En fin de compte, seuls les humains gardaient une haine. Mais ils n'aimaient personne : ils n'aimaient pas les elfes, ni les anges, car ils étaient tous si beaux et si bons que cela les énervait. Ils n'aimaient pas non plus les peuples de la Création, si calmes, ni ceux de Feu si forts. Ils n'aimaient pas non plus les sirènes, car certaines avaient survécu lorsque les humains sur Okéanos non, et parce qu'elles étaient des sirènes. Et comble du comble, ils ne s'aimaient pas entre humains car ils se rejetaient la faute les uns sur les autres. Cette faute était le génocide des humains, puisqu'en ayant contre-attaqué, ils avaient laissé Feu venir sur leur planète. Certains en voulaient donc à Estèria de n'avoir pas su se montrer plus sage, et rejeté donc sa faute sur tous les humains à la peau sombre, tandis que ceux-ci rejetaient la faute sur Adam, qui se croyait si puissant et au-dessus de tout, avec ses inventions. Après tout, si lui n'avait pas tant cherché un moyen de contre-attaquer sur ordre de sa femme Eve, Okéanos sera encore vivable.

La Bataille des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant