Sensual Pleasures

Chapitre 6

Chapitre 6 : « Une certaine qualité de gentillesse est toujours signe de trahison. »

Il est seize heures lorsqu'ils arrivent chez Simone et Gordon. Les garçons, heureux de les retrouver, les serrent dans leurs bras. Une fois installés dans la salle à manger, Simone sert le café et un gâteau qu'elle a fait. Simone les questionne sur leur alimentation et leur mode de vie sur la semaine écoulée, et Gordon sur l'avancée de l'album. Peu de temps après, ils parlent du mariage, Lucy et Tom se regardent, pensant à leur dernière dispute sur le sujet, mais tous deux font comme si tout allait pour le mieux dans l'organisation.

- Nous avons vu que David a été aidé par une jeune fille, non ?, demande Simone.
- Oui, c'est Khiara, répond Gustav.
- Elle est bien ?, questionne Gordon.
- Oui, très professionnelle, sourit Tom, sous le regard de Lucy.
- Et elle est vraiment cool, on rigole bien avec elle, dit Bill, songeant à leur petite soirée.
- Ce serait bien qu'on travaille à nouveau avec elle, intervient Georg.

Point de vue de Lucy.

Khiara par-ci, Khiara par-là. Je ne l'ai jamais vue, mais je peux déjà dire que je ne l'aime pas celle-là. Et puis qu'est-ce qu'elle a de si particulier ?! Hein ?! Parce qu'à les entendre ces quatre-là, elle est géniale. C'est ça ouais. Si elle approche Tom, j'irai la chercher, et la tuer de mes propres mains avec des ciseaux. Ça prendra du temps, mais elle sentira la douleur. Déjà qu'elle débarque de n'importe où, comme si elle ne pouvait pas travailler ailleurs. Non mais vraiment. Oui je suis jalouse. Jalouse de cette fille qu'ils trouvent si cool. Quand ils parlent de moi, c'est simplement « ouais Lucy la copine de Tom, elle est gentille. » Alors que quand ils la décrivent c'est « Elle est géniale, on veut trop la revoir » Bla bla bla. C'est bon quoi, c'est qu'une fille. Ils ne disent pas ça des autres filles qui travaillent avec eux.

Je ne les écoute même plus expliquer à Simone et Gordon ce qu'elle a de si particulier, je me fous de cette Khiara, je me fous totalement de ce qu'elle a. Je lance un regard noir à Tom, il m'observe et se dépêche de finir sa phrase. Il sent bien que je vais le lui reprocher et lui demander des explications sur elle, et là il me dira enfin qu'il m'aime et qu'elle ne compte pas pour lui. Il a intérêt de me le dire.

Le sujet de conversation change enfin, laissant cette fille loin, qu'elle reste dans son Berlin tiens. Oh oui. Qu'elle reste très loin.

Je vois Simone débarrasser, je me lève donc et l'aide. Une fois dans la cuisine, je discute avec elle de Tom.

- Tu es sûre que tout va bien avec Tom ?, me demande-t-elle.
- Oui, souris-je, c'est juste que j'ai l'impression de devoir tout faire moi-même.
- C'est ce qu'on appelle un garçon ma chère, ils sont tous comme ça.

Je souris à ma future belle-mère. Au fond elle n'a pas tort, ce n'est qu'un mec.

- Et puis, tu sais, reprend-t-elle, si jamais tu as besoin, appelle moi.

Je la remercie, et nous retournons avec les garçons. Nous parlons encore, Simone tente de faire quelques sous-entendus à Tom, je souris intérieurement en l'écoutant et voyant Tom totalement abasourdi par les paroles de sa mère. Puis, celle-ci se tourne vers Bill.

- Et toi mon chéri, quand est-ce que tu nous ramènes quelqu'un ?
- Maman, soupire-t-il.
- Quoi ? J'ai toujours pensé que tu serais le premier.
- Eh ben non.
- Roh là là, du calme mon hérisson, si tu étais une fille, j'aurais pu croire que tu as tes règles.

Ils rigolent tous, moi y compris. Enfin, sauf Bill évidemment. Je l'adore Simone, vraiment. Elle a toujours le sourire et ne considère pas ses fils comme des stars. Cela doit beaucoup les aider à garder les pieds sur Terre. Les heures passent, et je décide de l'aider à préparer le dîner bien qu'elle me dise de rester assise.