En dessous (H.S.)

1-L'art d'aimer une femme... Certains artistes sont plus talentueux...

Harry
–

J'écoute discrètement la conversation de la table voisine, celle du club des mariés mal baissés. Ce n'est pas la première fois que je capte les propos pathétiques et parfois drôles de celle qui ce sont elles-mêmes infligés ce triste sort.

J'ignore si elles se rencontrent souvent, mais le vendredi soir, c'est immanquable, tout comme moi, elles prennent leurs repas ce même chic resto de New York.

Les quatre commères ne réalisent peut-être pas à quel point il est tentant pour tous les clients de l'établissement de suivre leurs turbulentes mésaventures. Un vrai téléroman.

Toujours les mêmes discours : leur incapacité à les faire jouir, les éjaculations précoces au sens non-clinique du terme, les petits coups vite fait et bien fait. Les hommes sont ainsi faits. Les filles... C'est fini les histoires à la Christian Grey. Même si notre queue détient le pouvoir de vous faire jouir, il faut bien le vouloir.

Une d'elles raconte ô combien la bite de son ex-mari était petite, si bien que la première fois qu'il l'a traîné au lit, elle croyait que c'était un doigt. Et l'autre réplique en rigolant que la dernière fois qu'elle a eu une relation sexuelle avec son mari, le pauvre à éjaculé avant même d'avoir retiré son pantalon. Elles n'ont pas honte de ridiculiser ces pauvres hommes de la sorte.

Jamais un homme ne fait cela. Rassuré-moi, on ne fait pas ça...

Les hommes sont peut-être : des infidèles, des coureurs de jupons, des voyeurs, mais jamais je n'ai entendu un homme dénigrer sa femme de la sorte. Pensez-vous que ce n'est pas déprimant pour un mec de dormir soir après soir à côté d'une femme qui a enroulé ses cheveux dans des bigoudis, enduit son visage de crème d'une couleur louche en plus d'avoir habillé son corps d'un pyjama en flanelle décoré de grosses fleurs. Non, jamais les hommes racontent ce genre de truc.

La honte !

Je trouve cela bien désolant. Si certains sont maladroits ou encore ignorants, il ne faut pas généraliser et condamner toute la gent masculine. C'est trop injuste. Il y en a qui font des efforts. Ces femmes ont été victime de malchance, c'est tout. Elles n'ont pas toutes la chance de tomber sur un homme comme moi.

Cette dernière pensée, a fait naître une idée dans ma tête. Une attirante idée. Un dernier verre et je vais de ce pas aller faire mûrir cette idée.

__ A Emily__
T'es occupé ce soir ?

***

  — Tu l'as eu haut la main, celui-là.

Évidemment, je suis le meilleur.

  — C'était trop facile, ton client la trompait à tour de bras, dis-je en rigolant.
  — Entre toi et moi, tu aurais fait la même chose, me lances mon collègue en grimaçant.
— Elle était sûrement très bandante au moment de lui demander sa main.
— Oui, il y a vingt ans.
— Tu viens avec moi prendre un verre ?
— Je peux bien t'accompagner, ma femme est partie avec les enfants chez sa mère pour le week-end.
— Même endroit, dans une heure !
— Ouais !

Louis est mon collègue, mais aussi mon grand ami. Nous, nous sommes rencontrés pendant nos études de droit et depuis nous sommes très proches, autant pour le travail que dans la vie. C'est une bonne personne, marié, père de deux magnifiques petites filles, un homme fidèle et loyal, ainsi qu'un ami dévoué et présent. Tout le contraire de moi.