12-Le fruit défendu...

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Abygaïl

— ...et regarde celle-là, Wow, elle est magnifique, dis-je, en détaillant chacune des courbes de la sculpture.
— Cela te passionne vraiment, hen ?
— Oui l'œuvre m'impressionne, mais au-delà de tout ça, c'est le mystère qui entoure,  chacune d'elles qui me fascine.
— Et quel mystère crois-tu qui se cache derrière ce tableau.
— Je n'en sais rien, peut-être un jeune peintre en qui nage dans en pleine obsession, je dis en observant le magnifique corps affiché sur le tableau.

C'est plutôt le regard de la jeune femme qui me donne cette impression. Il y a une énorme différence entre l'amour et la passion.

La passion définit l'amour, mais en revanche l'amour ne définit en aucun cas la passion. Un regard passionnel transmet le sentiment amoureux, mais au contraire les yeux de l'amour n'affichent pas systématiquement le désir et l'envie.

— Et celle-là ?
— heu... celle-ci, je dirais, une artiste en manque d'inspiration, regarde, son œuvre est inachevée, dis-je en pointant l'endroit où se sont arrêtés les coups de pinceau.
— Tu parles du pénis oublié, blague Harry.
— Ouais, entre autres, mais aussi de la couleur inexistante, dis-je en pointant les cheveux peints de blanc.
Peut-être qu'elle fréquentait un homme âgé, à la chevelure blanche, ajoute-t-il sérieusement, elle a pris soin de peindre ses yeux en vert, donc, elle avait bien une personne en tête et pour son pénis... Peut-être qu'elle n'a pas cru nécessaire de le peindre parce qu'il n'avait plus d'érection...
— Et que le sexe a laissé place à une autre forme de passion... pas bête. Mais regarde ici, la femme qui a fait ce tableau n'avait de vingt-deux ans, donc, les chances qu'elle ait peint un vieil homme impuissant, est faible. Je crois plutôt qu'elle n'avait pas trouvé son idéal, son fantasme et que la seule chose qu'elle savait, c'est qu'elle souhaitait qu'il ait les yeux verts.
— Comme les miens, ajoute-t-il, en haussant les sourcils.
— Exactement ! Elle te cherchait, dis-je en grimaçant.

Cette femme désemparée désirait rencontrer l'homme de sa vie, de ses nuits. Elle n'était pas dans un cul-de-sac tragique, elle n'était sûrement pas malade, si l'on s'en tenait aux valeurs normales, sa vie n'était pas en danger ou menacé. Non, elle était simplement incapable de terminer le portrait d'un homme : son fétiche, son idéal, son fantasme... son rêve.

Une seconde œuvre attire mon regard, une peinture d'Adam et Ève, dans le jardin d'éden.

— C'est une réplique n'est-ce pas ?
— Oui, l'original se trouve en Espagne, je crois.
— Tu y crois ?
— Je n'en sais rien, en fait peut-être pas, mais je m'efforce de me convaincre que oui.
— Pourquoi ? Parce que entre-nous cette histoire n'a aucun sens.
— Et, pourquoi ?
— Parce que si Adam et Ève furent les premiers humains sur terre, ils ont eu des enfants qui se trouvent à être frère et sœur, exact...
— Logique !
— Donc, eux à leur tour, ils ont procréé, mais tout le monde sait que d'avoir un enfant entre frères et sœurs donne des enfants anormaux, alors comment peut-on croire toutes ces choses stupides, ils étaient fort probablement tous atteints mentalement.
— Tu brises toutes mes croyances, dis-je en rigolant, mais l'histoire d'Adam et Ève et beaucoup plus complexe que ce résumé rapide.
— De toute façon, nous savons tous que leurs descendants sont morts dans un déluge alors comment ils ont pu raconter cette histoire.
— Tous, sauf Noé.
— Ouais, mais... la seule chose que je retiens, c'est que la femme a goûté aux fruits défendus en premier et qu'ensuite Adam a flanché, vous êtes des tentatrices, s'exclame-t-il.
— Une femme t'a déjà fait goûter aux fruits défendus ?
— Aux fruits, oui, mais défendus, non.
— Qu'est qui est défendu pour toi...

Je n'ai pas le temps d'obtenir sa réponse, une voix au loin se fait entendre.

Son ami et aussi compagnon de travail, vient en notre direction, accompagnée de sa charmante épouse, Katrina. Une femme à première vue, cultivé et remplis de rêves, mit en pause le temps que la marmaille grandisse un peu. C'est l'impression qu'elle m'a faite pour le peu de temps que nous avons discuté.

— Il y a un petit orchestre à l'extérieur, vous avez envie d'y aller, on peut prendre un verre et danser, suggère Katrina. 
— C'est toi qui décide, répond Harry en s'adressant à moi.
— Je ne décidé rien, mais oui si tu en as envie, j'aimerais bien.

L'air frais de la terrasse fut rapidement réchauffé par une musique langoureuse. Harry me tend la main, m'invitant à me blottir contre lui, la seule chose que l'on ait trouvé à faire fut de s'observer mutuellement en riant, laissant la musique s'emparer de nous.

Je me sens bien !

Harry me dépasse d'une bonne tête, je me sens si minuscule et protégé dans ses bras, bercé au rythme de la mélodie. J'ai l'impression de le connaître depuis toujours ou peut-être, ai-je l'impression qu'il me connaît depuis toujours.

— On rentre... ensemble ? murmuré-je contre son oreille.
— Tu restes... avec moi, bégaye-t-il.
— Oui, je rentre avec toi.
— J'ai l'impression d'être devenu l'un de ses mecs dégoulinant de bonheur, rigole-t-il.

Un air enjoué prend pleinement possession de son visage.

— T'es certaine ? Tu ne me fais pas de faux espoirs, s'inquiète-t-il.
— Promesse, dis-je en en éclatant de rire.

🦋

Coucou, un petit chapitre pour la fin du week-end 😉

J'y suis allé au mieux de mes connaissances pour l'histoire d'Adam et Ève 🙈 j'espère que ça fait du sens 😂.

Donc, on peut présumer que la suite sera 🔥🔥 et vous savez quoi ?? Elle est déjà écrite 😏 je relis et je publie.

Bisouxxx ❤️❤️

En dessous (H.S.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant