En dessous (H.S.)

25-Les flèches de cupidon touchent toujours là où ça fait mal...

Harry
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Pour la dixième fois, mes yeux parcourent l'imposant dossier que je devais lire pour... hier. Mais impossible de me concentrer. Je n'ai qu'une seule chose en tête, cette magnifique séductrice, qui a réussi à m'ensorceler sans pitié. J'aurais dû me méfier.

Tu penses trop. Tu-penses-trop.

Comment ai-je fait pour succomber au charme de cette fille. Me voilà au point de non-retour, je me suis fait piéger par cupidon et Aby doit être la première fille que j'ai croisée. Le véritable coupable de mon mal-être, c'est cette putain de malédiction.

Bon, je déraille maintenant.

Qu'importe, cela n'a pas vraiment d'importance, puisque le résultat reste le même.

Je n'ai jamais été le genre de mec à se faire avoir par les sentiments, du moins c'est ce que je croyais... jusqu'au jour où mon regard s'est posé sur elle. Et là, je suis tombé. Je me suis condamné moi-même. Condamné à cette mascarade que j'ai toujours réussi à éviter. Je suis coincé et j'ai perdu la clé pour me libérer. C'est comme si elle m'avait ensorcelée. Pourtant, elle n'a aucun pouvoir magique. Enfin, je crois. Il n'a suffi que d'un sourire et la magie s'est opéré tout seule.

— Tu en penses quoi Harry ? me demande Louis, interrompant mes réflexions.
— À propos de...
— Des découvertes de la NASA, me lance-t-il.
— Hein ?
— Le dossier idiot.
— Il n'écoutait même pas, soupire Monica, mon assistante.
— Il a la tête ailleurs notre petit morveux, blague Louis, avant de me lancer une boule de papier sur la tête.

Je n'ai jamais eu l'impression d'être aussi lamentable. La honte me tord l'estomac et mon dîner menace de retourner d'où il vient. C'est souffrant la honte.

— Tu fais quoi ce weekend ? m'interroge Louis.
— Rien de prévu.
— Je vais amener les filles au jardin zoologique, tu devrais venir avec nous.
— J'ai beaucoup de travail à reprendre et...
— Trop occupé à t'apitoyer sur ton triste sort, s'indigne Louis.
— C'est trop facile à dire pour toi, regarde ta vie et maintenant regarde la mienne.
— Tu l'as quand même bien cherché, non ? ajoute Monica.
— Je n'ai rien fait cette fois, juré-je.
— Peut-être pas cette fois, mais en général, avoue qu'elle n'a pas tort.

C'est vrai, pour une fois je n'ai rien à me reprocher. Dès l'instant, où, j'ai compris qu'il se passait un truc étrangement agréable dans mon cœur, je n'ai pas cherché à goûter à une autre fille.

C'est probablement, là que se situe la différence entre Abygaïl et moi. Aby n'a rien ressenti d'assez fort pour s'empêcher de partir. Pourtant... j'ai presque vu dans son regard un soupçon de tristesse et je m'avance même à dire, un peu d'hésitation. L'amour peut développer l'imagination des soupirants.

J'ai des hallucinations maintenant.

J'ai pris un risque, une décision précipitée, basée sur quelques soirées et des petits papillons dans mon estomac.

Ce qui au départ n'était qu'un petit jeu entre moi et mon arrogance s'est rapidement retourné contre ma personne. Je ne voulais que l'avoir dans mon lit, mais l'histoire à rapidement évolué. Un petit sourire, un baiser, une petite confidence à gauche et à droite et me voilà sous l'emprise de l'amour. J'ai même découvert un truc nouveau depuis peu. L'ennui... Elle me manque.

Quelle misère.

J'aurais dû attendre avant de me lancer. C'était tellement prévisible, Abygaïl c'est ce genre de fille qui vous tortille les tripes et vous déplume les ailes d'un seul regard. On dit qu'il y a un temps pour chaque chose. Et ici, c'est facile de comprendre que ma déclaration n'était pas dans les temps. Un pauvre débutant.