35-L'amour ne se prouve pas, il s'éprouve...

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Abygaïl

Après notre agréable journée, nous sommes rentrés à notre hôtel. Ces longues heures au soleil m'ont complètement épuisé, une sieste était nécessaire. Harry a insisté pour rester dans ma chambre, il devait travailler sur un nouveau dossier et il préférait le faire ici.

Je ne sais pas si j'ai dormi longtemps, mais le soleil qui n'est pas tout à fait couché et l'odeur de la bonne bouffe qui me monte au nez est un bon indicateur qu'il doit être l'heure du dîner.

Alors que je franchit la porte de la chambre, un bruit retient soudainement mon attention, le son d'un ustensile qui vient d'atterrir sur le sol, suivi d'un juron.

— Eh merde ! je reconnais la voix de celui qui fait battre mon cœur.

Notre journée de soleil à hâle encore un peu plus sa peau et je dois dire que dans son short et son t-shirt sport, il est incroyablement attirant.

— Je suis un grand garçon, je sais ce que j'ai à faire Monica, c'est très gentil de ta part de te préoccuper de mes besoins affectifs, mais je gère très bien. Non, elle ne remettra plus jamais les pieds au cabinet, sois-en rassuré, il soupire et serre les poings.

Assis sur un tabouret occupé avec son téléphone et la nourriture que je présume vient d'être livré par le room service, il ne remarque rien de ma présence. Je l'observe quelques instants, en silence. Peu importe ce qu'il fait, il a toujours cette façon de tout maîtriser. Même s'il casse tout.

Je tire légèrement sur le bas de mon t-shirt. Je sais que c'est idiot, il connaît  mon corps par cœur, mais une certaine retenue s'est installé entre nous. Ou peut-être bien que c'est moi qui suis devenu trop pudique...

Avant de trop réfléchir je m'avance sans bruit et enlace sa taille.

Pris d'un sursaut, son corps se crispe quelques secondes et rapidement je le sens se détendre. Je peux apercevoir ses pommettes se surélever, j'en déduis qu'il sourit.

— Je te rappelle, termine-t-il.

Harry dépose son téléphone et se retourne face à moi, le dos bien installé contre le bureau de travail, il m'attire avec assurance collé contre son torse. Dans un parfait silence, je laisse mon odorat se régaler de son odeur, son parfum naturel sans ajout. Juste lui.

— Tu es déjà réveillé ? demande-t-il.

Ses lèvres s'entrouvrent et un léger sourire laisse apparaître ses dents blanches.

— Je n'arrivais plus à dormir, dis-je, qu'est-ce que tu as fait monter ? demandé-je en caressant son avant-bras.
— Du poulet et quelques légumes gratinés, répond-il en se retournant vers la table.

Harry pose sa main sur ma jambe avant de se lever, ce qui laisse me laisse une sensation de chaleur juste à l'endroit où il a posé sa main.

— Je ne savais pas si tu avais faim, dit-il, en versant le vin dans une des coupes.

Prendre un repas avec Harry, j'ai l'impression que ça fait une éternité que ce n'est pas arrivé. Seul lui et moi.

— Tu me le dis si quelque chose ne va pas, si tu préfères que je retourne dans ma chambre, n'hésite pas.
— Tout va bien, le rassuré-je.

Le silence s'installe, un silence qui pourrait habituellement être intimidant, mais dans se cas-ci, il tombe plutôt à point. Il m'oblige à dire quelque chose et ce quelque chose sera sans doute pour le mieux.

En dessous (H.S.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant