En dessous (H.S.)

28-Écouter la douleur, c'est déjà l'adoucir...

Abygaïl
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Petite note: le chapitre se déroule quelques heures avant que Harry reçoive l'appel dans le précédent chapitre.

Ma journée s'est plutôt bien déroulée et j'ai même réussi à trouver du réseau. À mon grand bonheur. J'ai donc écris à Harry. J'avoue que j'ai croisé les doigts en espérant qu'il soit devant son ordi et qu'il me réponde toute suite. Entre-temps, j'ai aussi écrit à Luka, le garçon sympa que j'ai rencontré à mon arrivée. Il m'a laissé son e-mail quand je suis partie, question d'avoir des nouvelles de temps à autre et qui sait peut-être se revoir. Et à ma grande surprise, il m'a répondu tout de suite. Le comble, c'est quand il m'a dit qu'il était toujours en ville. De là, je l'ai rejoint au bord de la mer, dans le but de passer une belle soirée avant mon départ officiel.

— ... je suis très heureux que tu aies pensé à moi avant de partir.
— J'ai toute une soirée libre et j'ai envie de m'amuser, j'estime que j'y ai droit, rigolé-je.
— Tu rentres chez toi ?
— Non, j'ai décidé de continuer ma route un peu plus longtemps.
— Tu es une sacrée aventurière, s'amuse Luka,

La petite embarcation dans laquelle nous prenons place se dirige vers une petite île, où se tiendra une fête. Confortablement assise à l'avant, je regarde le paysage à couper le souffle. Nous sommes seuls sur l'eau et Luka se guide vers l'île avec la lumière des feux.

— Tequila ! s'écrit Thomas, un ami à Luka, ou ça ! ajoute-t-il, en agitant une bouteille de pilule devant ses yeux.
— C'est quoi, demandé-je intrigué.
— C'est de la merde, ne touche pas à ça, crie Luka depuis l'arrière de la chaloupe.
— C'est juste des calmant, riposte Thomas, c'est rien, j'en prends tout le temps et regarde, dit-il.
— Justement, c'est ce qui est inquiétant, rigole Luka.

Le gars se met debout au bout du bateau. On dirait qu'il joue à Jack et Rose sans le Titanic. Il manque même de nous faire chavirer, Luka n'est pas très content et lui demande gentiment de replacer son cul sur le banc. Il fait nuit, s'il fallait que l'on chavire se serait catastrophique.

— Donne-moi s'en une pilule, lui dis-je en souriant.
— Bien sûr, répond Thomas.

Il plonge sa main dans la poche de sa veste et sort trois flacons de comprimés. Juste pour ça, c'est louche.

— Je me suis toujours demandé si tous ces comprimés étaient responsables de sa folie ou si au contraire, ils empêchent que ça empire, se marre le frère à Thomas, un prénommé Hugo.
— C'est juste des calmants, ça fait juste aider à relaxer et avec de l'alcool ça calme juste beaucoup, m'explique-t-il.

Je fixe le comprimé et dans un excès de folie je l'avale. Et tout ça, sans que Luka, occupé à diriger l'embarcation près du quai, ne remarque quoi que ce soit.

Après quelques minutes le produit commence déjà à faire son effet. Les nausées qui s'étaient éprises de mon corps depuis tout à l'heure ont disparu. J'ai soudainement très chaud et soif, je bois à grosse gorgée la bière que m'a apportée Luka. Je me sens si bien, relaxe.

[...]

— Dit donc, t'as l'air plutôt bien, s'étonne Luka.
— Ce hamac est très confortable, tu devrais l'essayer.
— Tu me fais une place ?

Lentement, à la même vitesse que mon cerveau, je me couche sur le côté pour lui faire de la place.

— Pourquoi tu ne rentres pas chez toi ?
— Je... aucune idée en fait, dis-je avant d'éclater de rire.
— T'as pris les trucs de débile à Thom hein ?