Chapitre 19 - Sombre

22 1 28
                                    



CHAPITRE XIX - SOMBRE

Hey !! Salut mes petits lecteurs ^^ Nous voici aujourd'hui tous réunis pour la lecture du chapitre 19 ! Et qu'on se le dise : il est indéniablement l'un de mes préférés ! Il contient une ou deux grosses révélations, beaucoup de suspens mis en place, de l'inquiétude pour la plupart de nos héros, l'autre partie en difficulté, j'ai adoré l'écrire ! Aussi, il est donc plus long que les autres ; )

________________________________

PDV ??? :

Encore une fois, je souffrais.

J'en étais arrivée à un point tel que la douleur était devenue normale. Pour moi, elle était une sorte de spectre quotidien, hantant mes journées, comme un ami à qui l'on ne pourrait pas parler. Elle me suivait, où que j'aille, quoi que je fasse, elle me déchirait tantôt un bras, parfois une jambe, me brisait un pied, me broyait quelques côtes. Elle n'était jamais absente, parfois invisible, mais omniprésente. Le soir, ses cris et ses pleurs me déchiraient la tempe.

Mais j'avais appris à vivre avec elle.

Ce que je n'arrivais pas à surmonter, c'est la solitude qu'elle laissait derrière moi. Elle, elle ne m'abandonnera jamais, mais les autres me fuyaient. Même ceux qui étaient près de moi ne semblaient plus être... personne. Vous savez, ce sentiment étrange de n'avoir aucuns amis lorsqu'on rigole avec des camarades, ce sentiment d'être seule dans une foule immense, le sentiment d'être entourée de gens, qui certes parvenaient à notre physique, mais ne montaient pas jusqu'à nos émotions les plus intimes.

Une solitude psychologique.

Je soupirai. La Douleur m'accompagnait toujours, c'est vraie, mais elle n'était pas très bavarde. Elle occupait mes journées, mais quoi que je fasse, quoi que je dise, elle ne me répondait pas. Une amitié à sens unique, une douleur à sens unique, je présume.

Parfois, il m'arrivait de monter assez haut pour entrevoir le monde. Me mettre sur la pointe des pieds ne me montraient pas même sa surface, il fallait que je fasse preuve d'imagination. Il fallait que la fine lueur du jour qui traversait les murs froids et humides me servent de projecteurs, et que je sois capable de discerner les mouvements de là dehors : Il fallait que, lorsque je m'asseyais dos à cette fine lumière, que je fixe mon ombre projeté sur le mur, et qu'en la voyant tendrement bouger, je soi capable de dessiner les contours du Monde.

Lorsque l'alarme sèche retentit, je sursaute. Je ressers mes bras autour de mes genoux enfoncés contre ma poitrine. C'est vrai qu'à cette heure si, je dois retrouver la Douleur, nous avons rendez-vous tous les jours à la même heure. Seulement, aujourd'hui, je n'ai pas envie d'y aller. Le goût de cette lueur réconfortante m'a donné l'illusion, ne serais-ce qu'un instant, que la douleur n'était pas quelqu'un de bien.

« C'est faux, commençai-je en pleurnichant. Elle ne m'a jamais abandonné »

Seulement, lentement, quand la réalité s'empare de moi, que les gardes et les médecins me tirent en dehors de ma cellule comme un déchet qu'on lance dans une poubelle, je réalise que soudain, la douleur est comme les autres. Elle est incapable de comprendre ce que je ressens, elle ne fait que m'infliger sa réalité à elle, et me détourne de la mienne. Je comprends peut être enfin, que ma réalité n'a jamais existé. Elle ne m'a jamais appartenue. On me l'a volé, et je suis contrainte à vivre une vie qui n'est pas la mienne. Que je suis ? Qui je suis ?! Je me hurle ça à moi-même. Mais qui est, moi-même ? Encore quelqu'un de volé, encore quelqu'un qui n'existe pas.

Je veux être quelqu'un. Je veux avoir d'autre amis que la Douleur, je veux avoir une famille, je veux qu'enfin, quelqu'un se préoccupe de moi, et vérifie qu'à chaque seconde, mon cœur bat encore, qu'il en s'est pas éteint.

Purgatory [Purgatoire] (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant