Chapitre 8 -S'échapper des enfers

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NDA : Je prends le train bientôt alors je l'ai corrigé à la va-vite, me gronder pas s'il y a des fautes ><

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J'avais rejoins les autres à la cantine, Karuko s'était assis à côté de Seth, Meyli, Amy, et Oswald qui discutait avec Kuro. J'accélérais le pas vers eux.


- Yo !

- Salut Kanade, fit Kuro avec un signe de la main.

- Y'a quoi au menu du jour ?

- Les sections 9 et 10 nous on ramené des ramens. Fit Seth en levant son paquet, le regard plein de gloire.

- Ho !! depuis le temps que j'attendais de manger un truc bon, soupirai-je avant de me précipiter pour aller chercher un plateau.

Revenu avec un verre d'eau, des ramens et deux prunes, je m'assis à côté de Seth, en face de Karuko.

- Bon alors, j'aimerais pas te forcer la main, mais j'aimerais vraiment savoir comment t'as fais pour sortir des enfers. Déjà que personne ne peut sortir du paradis, alors des enfers j'imagine pas... Dis-je alors que j'avais déjà englouti la moitié de mon repas.

- J'aimerais bien mais... Vous allez me détester, dit-il en serrant ses mains sur ses jambes.

- T'inquiète pas, on en a vu d'autre ici, fit Amy.

- C'est vrai, on est pas des bisounours ici. Ajouta Oswald.

-On est ceux du milieu, pourtant, on a tous l'impression d'être les pires... Finit Seth.

- D... D'accord... Il prit une grande respiration et nous conta alors son histoire, aux enfers.

PDV Karuko :

Il y a de grandes injustices ici, qui font que des gens ayant comme pourcentage de mal 50, 0000....00001 se retrouvent au même endroit que ceux qui en ont 98, 99 %. Forcément, il y a des embrouilles, des bagarres, certains font la loi, c'est un monde de brutes dont personne ne se soucis.

Il fait chaud, il fait lourd, un volcan d'un côté, qui n'a jamais arrêté de cracher, et le reste, des pierres, de la cendre, des nuages épouvantables, il doit faire minimum 80 °C lorsqu'on travaille à tirer des pierres, à casser des cailloux à chercher quelque chose de comestible. Oui, nous sommes mort, et pourtant en enfer, nous avons encore besoin d'eau et de nourriture. C'est sans doute se qui fait le plus mal.

Non, je ne suis pas arrivé ici avec 50, 00...001 % ou 51 %, mais avec 78 %. Quasiment quatre cinquième de moi mérite d'être en enfer. Le pire, c'est que je ne savais pas pourquoi. Enfin si, être là bas rendrait n'importe qui complètement fou, il m'est alors arrivé de me reprocher des histoires idiotes.

J'ai perdu les pédales les premières années de mon arrivées ici, j'ai vite réalisé que je n'allais pas me faire acquitter en prouvant mon innocence, en jouant aux victimes, ni même en obéissant aux ordres. Le jugement du Compteur, celui qui affiche ton pourcentage, est absolu. Le remettre en cause, c'est comme crier tout haut qu'on veut souffrir encore quelques siècles. Mais personne ne sort des enfers. C'est l'éternité ou rien. Pas de seconde chance, pas de résurrections, comme l'offre le Purgatoire,  pas de repos éternel, comme l'offre le paradis. Juste de la souffrance, de la sueur, de la douleur, juste... le poids de toutes les conneries qu'on a pu faire qu'on se maudit d'avoir tentées, c'est tout ce qu'offre les enfers.

Alors, comprenant vite que c'était souffrir ou faire souffrir, se soumettre ou dominer, se faire battre ou frapper, j'ai décidé de devenir l'un de ses hommes qui ne faisaient que la moitié du travail, qui avaient beau se faire torturer ne renonçaient jamais à l'arrogance dont ils faisaient preuves. Le genre de gars qui domine le monde, qui ordonnent dans le noir, qui parle dans l'ombre. Je me suis rapproché de ses types infréquentable par mes propres moyens, j'ai abandonné mes airs de victimes, de petit ange jeté parmi les diablotins. Je suis devenu solitaire, silencieux, froid.

Oui, les gens de mon espèce peuvent se faire haïr ou admirer. On les déteste pour leur orgeuil, on les admires pour leur répondant et leur force. Mais quoi que l'on fasse, ce n'est que pour la fierté. Seulement, je n'étais pas comme ça. J'agissais dans le seul but de faire parler de moi. Personne ne me connaissait, personne n'avait vu mon visage, mais tout le monde parlait de moi. Je savais que Kaylee et Jordan n'étaient pas là, je savais qu'aucun d'eux n'étaient mauvais et qu'aucun d'eux ne méritaient cet enfer. En arrivant ici, je pensais aussi que moi non plus je ne le méritait pas. C'est vrai quoi, qu'est-ce-qui me différenciait de Jordan ? Nous avons grandi ensemble, joués ensemble, mangés ensemble, et ce soir là, nous avions tué ensemble. Il ne pouvait pas être au paradis avec ça sur son compte, mais l''existence jusque là fictive du Purgatoire lui convenait à merveille.

Peut être que toutes ses histoires de pourcentages, c'était du bidon. Comment peut-on juger égal une personne qui a donné de l'argent à un SDF mais qui a triché en cours, et un tueur qui à sauvé des vies ? La gravité n'est pas la même, mais l'équivalence nous fait croire à de la justice. Ce n'a rien de tel. Tu es le bien, ou tu es le mal. Tu n'es pas entre les deux. Si tu fais parti de ses gens là, ce n'est pas que tu as fait des choses biens, des choses mauvaises, c'est qu'on a pas pu te juger. Les sentiments, la vengeance, la légitime défense, beaucoup trop de facteurs entrent en compte. Ces c'est derniers qui font que l'on atterri au Purgatoire.

Alors un soir, j'ai réalisé qu'un héros, ce n'est pas quelqu'un qui fait le bien, d'altruiste, de solidaire. C'est nécessairement quelqu'un qui marque les esprits. Entre les habitants des enfers et ceux du paradis, qui seront les plus connus ? Oui, les habitants des enfers. QUi seront les plus à plaindre ? Qui seront ceux dont on parlera ? Plus loin, de qui parle-t-on aux infos ? De l'homme qui envoie tous les jours 10 € pour la lutte contre le cancer, le sida, ou je ne sais quoi, ou alors du tueur en série qui à fait trois nouvelles victimes ? Le mal est le centre du monde. Le mal et le bien, ce n'est que l'ombre et la lumière. On croit tous que l'ombre existe parce-que la lumière est là. Pourtant, c'est l'inverse. La lumière aura toujours une zone d'ombre, mais l'ombre n'aura pas toujours une zone de lumière. Si on pouvait le décrire sous forme de métaphore, imaginez-vous une pierre. Une pierre, dans la nuit noir, invisible. Imaginons qu'elle représente le mal, et que la lumière de la lune représente le bien. A quoi servirait la lumière de la lune ? A distinguer la pierre. Le bien montre le mal, mais le mal ne montre pas le bien.

Alors, j'allais sortir d'ici, en montrant non pas le bien dont j'étais capable, mais le mal qui m'aiderait à sortir.

Accéder au Purgatoire signifie avoir un œil rouge et l'autre bleu. Alors quand les gardes aux yeux bleus nous frappent et nous ordonnent de nous soumettre, je lui arracherais un œil, et je lui ordonnerais de se soumettre à mon tour. Un soir, où mon corps avait été meurtri, je déambulais entre les roches brûlantes. Sa seule vue me donnait envie de lui arracher les deux yeux. Seulement, je me retins. Je me contentais de lui en prendre un. Il hurla, de douleur, de surprise, de tristesse, je n'en sais rien. Mais il hurla. C'était visqueux, mou, effrayant. C'était un oeil. Je serrais ce dernier contre mon corps, et déclara solennellement : J'ai la clé, laissez moi passer.

Rien ne se produisit. Bien sûr. J'allais au Purgatoire. L'équilibre, l'équivalence. Alors, je compris vite que pour cette chose que j'avais reçu, je me devais d'en abandonner une autre de même valeur. Je me suis arraché l'œil droit. J'ai planté mes doigts dans mon globe oculaire, j'ai hurlé, j'ai tiré, et j'ai décidé que jamais rien ne me retiendrais en enfer, car j'avais des choses à faire au Purgatoire.

J'ai alors forcé les portes des enfers. J'étais déterminé. Je frappais, encore et encore. Mes veines ressortaient, j'avais perdu un œil, je m'arrachais les doigts.

- Vous me l'avez pris !! VOUS M'AVEZ ENFERME ICI POUR UN CRIME QUE J'AI COMMIS, MAIS LE MEURTRIER ICI CE N'EST PAS MOI, C'EST TOI !!!!!! Je m'étais déchiré la voix, en pointant du doigt le responsable de tous les malheurs, de toutes les innégalités, de la dégradation de son propre milieu de vie.

J'ai ouvert les portes, je les ai brisé, je suis passé, j'ai pointé du doigt le monde, j'ai haïs les Hommes.



PDV Kanade :

Je crois que je n'ai jamais entendu de récit aussi fort. C'est comme-ci j'avais été à sa place. Je me reconnaissais dans ce monde d'injustice, je me reconnaissais, dans ces cris, dans ses hurlements que j'avais beau pousser, on ne les entendaient pas. Le monde n'est pas aveugle, il fait juste semblant de ne pas voir.


A SUIVRE ~

Purgatory [Purgatoire] (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant