chapitre trente-sept

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paloma.

melina m'a apporté ce que je lui avais demander mais je m'ennuyais atrocement à mourir. j'avais fini mon bouquin qui traînait depuis deux mois sur la table du salon, celui que je n'avais jamais eu le courage de finir car il ressassait ma vie d'avant.

je l'ai fini. et j'en suis contente. tout comme je suis contente d'être passée de "l'avant" à "l'après". même si je suis actuellement bloquée dans cet hôpital-urgence ou presque la moitié de la moitié des passants parlent des langues bien inconnues.
j'ai le sentiment qu'ici, cet hôpital regorge de rescapés de toutes nationalités.

melina rentre brusquement dans la porte et l'infirmière qui me demandait comment ça allait lui lance un regard noir de sous entendus.

elle lève yeux en l'air et je tente un sourire qui à son regard ressemble à une horrible grimace.

- sourire c'est pas pour tout de suite, rit elle et j'aimerais pouvoir en faire autant.

- comment c'était le repas à l'eau de ce midi ? elle demande en jetant un coup d'œil à l'infirmière.

j'attrape le carnet et elle sourit en lisant la phrase.

« dégueulasse. »

- va falloir t'y habituer !

je lève les yeux en l'air.

« et sinon ta journée ? »

- j'ai plein de trucs à te raconter ! je voulais pas t'ennuyer mais si tu le demandes !

la vérité c'est que peu importe ce qu'elle aurait pu me dire, je l'avais à côté de moi dans un moment compliqué et ennuyant et ca valait tout les discours qu'elle avaient pu me faire une totalité de huit mois.

charlie et palomaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant