Chapitre 27

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Je marchais très vite, je courais presque, et jetais des regards furtifs derrière moi. Une fois l'orée de la forêt passée, je me cachai derrière un buisson et fouillai mes poches. Ma lampe torche était bien à sa place dans ma poche gauche et le couteau était... Le couteau ! Il était où ? Il n'était plus dans ma poche droite ! Je paniquai, et bien vite, les larmes vinrent. J'entendis la porte de la réserve claquer. Paul en sortit et jeta des regards dans tous les sens, mais s'attarda sur moi. Il couru, puis se transforma. Il s'approchait de plus en plus vite, et mon premier réflexe fut de courir. Je trébuchai sur une racine, et sentis un poids retomber sur moi. Je suffoquai et me dégageai vite. Je partis en clopinant, mais je sentis quelque chose me lacérer le mollet, et je tombai de nouveau. Je n'avais pas assez de force pour me transformer, et Paul me portait dans sa gueule. Il trottina comme ça et se faufila entre les arbres. Ses crocs déchiraient ma chair quand je me débattais, et je me retrouvai bien vite à bout de force. Malgré l'obscurité, je reconnu sa couleur gris foncé. C'était Paul que j'avais combattu à la rivière la première fois que nous avions rencontré les Quileute.

Mais soudain, un loup surgit de nul part et bondit sur Paul. C'était Jacob. Je le reconnu à sa fourrure. Je fus alors projetée dans les airs et Jacob dévala la pente avec Paul. Ils se mordaient avec une force incontestable. 

-Jake ! criai-je désemparée

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-Jake ! criai-je désemparée.

Puis plus rien. C'était comme s'ils s'étaient volatilisés. Puis un mouvement dans les broussailles, et un loup marron en surgit. Il me mis sur son dos et s'en alla à toute vitesse. Il me fis traverser la ville sur son dos. Je sentais sa respiration rapide et irrégulière sous mes jambes. J'entendis son souffle, bruyant et puissant. Je m'accrochai à sa fourrure ensanglantée et me laissai aller par ses foulées. Je me retournai et observai le loup gris renoncer petit à petit à nous poursuivre. 

Une larme coula sur ma joue. J'étais trop bête... Pourquoi avais-je écouté Aris bordel ! 

Jacob nous emmena jusqu'à chez lui, la maison rouge. 

Je descendis de son dos, ou plutôt, dégringolai, et me laissai tomber sur les genoux, vidée de mes forces. Jacob repris sa forme humaine et me porta dans ses bras. 

-Tu ne peux pas rentrer chez toi comme ça. dit-il. Tu passeras la nuit chez moi.

Il ouvrit comme il pu la porte et m'emmena dans une chambre minuscule. C'était la sienne pourtant.

Il m'allongea sur son lit, puis sortit de sa chambre. Il revint avec un torchon humide. Il déchira mon pantalon, et essuya ma plaie.

-Tu vas avoir des problèmes à cause de moi ? lui demandai-je.

-Quelle importance ?

-Ça à de l'importance pour moi.

"Ouh là Gwen, tu t'emportes un peu là. Ça, ça veut dire beaucoup de choses pour un gars."

Il me sourit, presque... tendrement.

-T'en fait pas. Je suis sûr qu'ils comprendront pourquoi je... 

Il s'arrêta.

-Pourquoi quoi ? demandai-je.

-Pourquoi je t'ai protégé.

On se regarda silencieusement. Quel doux... regard.

"Arrête Gwen on dirait une psychopathe."

-Je dormirai par terre. finit-il.

Et il sortit des couvertures de son placard.

-Jacob ? dis-je.

Il se tourna vers moi.

-Merci. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi ce soir.

"Tu en fais beaucoup trop ! Mon dieu ce que je suis bête !"

-Repose-toi. se contenta-t-il de répondre.

Il souriait, mais d'un sourire forcé. 

Ce soir, il avait risqué tant de choses pour moi. Sa vie, sa place dans la meute, son autorité, ses amis. Tout ça pour... moi. Je ne savais pas ce qu'il me trouvait. Mais j'aimais bien sa présence. 



Imprégnation (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant